La
sonate n° 48 en ut majeur (HobXVI.35), première du recueil de six sonates publiées en 1780 chez Artaria, est, comme c'est la coutume dans les séries de sonates de Haydn, la plus facile. D'exécution relativement aisée (au plan technique mais pas du point de vue de l'expression), elle constitue le pendant chez Haydn de la sonate en ut majeur KV 545 (1788) de Mozart. La simplicité de l'écriture n'implique aucune baisse dans l'intérêt musical.
Il n'y a pas d'oeuvres mineures chez Haydn.Le premier mouvement,
Allegro avec brio (cette mention revient souvent dans les sonates de Haydn) est basé sur un thème unique léger et primesautier. On remarque à la main gauche un accompagnement en
triolets (1) durant la majeure partie de l'exposition. Les figurations en triolets passent à la main droite pendant le développement. A la fin de l'exposition, on entend une variante du thème initial pleine de charme. Le développement est étonnamment long (37 mesures) et apporte une touche d'ombre dans un mouvement particulièrement ensoleillé.
L'
Adagio en fa majeur débute avec un thème plein de noblesse. La suite est une
merveilleuse cantilène accompagnée par une basse d'Alberti (1) très expressive, surtout vers la fin de l'exposition où le chant atteint un sommet d'émotion. Beauté mélodique, solidité de la forme, qualité de l'harmonie caractérisent ce morceau enchanteur.
L'
Allegro final est comme dans les 48ème et 51ème sonates, un
tempo di minuetto (terme non inscrit sur la partition) de coupe très originale. On assiste d'abord à une exposition normale de menuet en deux sections, encadrées de barres de reprises, la seconde partie consistant en un minuscule "développement" et une reprise de la première section. Alors que l'on s'attend à un trio, on entend une variation de la seconde partie précédente, munie d'un développement bien plus fourni et une reprise non variée de la première section. C'est alors que surgit avec force et détermination le trio en ut mineur. La dernière partie est une reprise de la première exposition de menuet, textuelle dans sa première section, légèrement variée dans sa seconde. Après l'exubérance du premier mouvement, ce finale apporte une note plus méditative et réservée.
(1)
http://www.musicologie.org/sites/l.html