Le Vendredi 9 janvier 2008, j'assistai à un concert intitulé:
Haydn Folk et donné par le
Parlement de Musique, un ensemble placé sous la Direction de
Martin Gester. Ce concert avait lieu dans le Palais du Rhin à Strasbourg.
Le
mélange de savant et de populaire caractérise le style de Joseph Haydn. C'est plutôt l'aspect
populaire qui a présidé au choix des oeuvres présentées dans ce concert. Toutes s'inspirent de thèmes dérivés du
folklore autrichien, écossais, hongrois et gallois. La formation instrumentale choisie se composait de deux violons, un violoncelle , une contrebasse, un cymbalum, le pianoforte et une soprano.
Le programme comportait des pièces traditionnelles du folklore hongrois et écossais, des oeuvres de compositeurs hongrois:
Jànos Bihari (1764-1827),
Màrk Rozsavölgyi (1787-1848),
Jozsef Koschovitz, de compositeurs germaniques:
Ferdinand Kauer (1751-1831),
Johann Christian Heinrich Rinck (1770-1846),
Ignaz Pleyel (1757-1831),
Johann Nepomuk Hummel (1778-1837) et évidemment du grand
Joseph Haydn (1732-1809) dont ce concert inaugure à Strasbourg, me semble-t-il, la célébration du deux centième anniversaire de la mort.
Parmi les oeuvres de Haydn choisies, j'eu la joie d'entendre deux extraits de trios pour piano violon et violoncelle et surtout une transcription de
l'adagio du quatuor à cordes en ut majeur opus 54 n°2. Ce quatuor est sans aucun doute un des plus géniaux de Haydn. L'adagio en ut mineur commence par une étrange mélopée de huit mesures au parfum d'Europe centrale très marqué, la suite consiste en "
improvisations tziganes", chacune de huit mesures, du premier violon avec des figures rythmiques d'une variété et d'une liberté extraordinaires. Cet adagio fut interprété dans une version pour pianoforte, violon et violoncelle, initiative très judicieuse car elle met en parallèle ce morceau avec le sublime adagio du trio n° 27 en la bémol (HobXV.14) pour la même formation dont l'inspiration est très voisine de celle du présent quatuor (1).
De Joseph Haydn, les instrumentistes jouèrent également le Rondo, Presto assai "in the german style" du
trio n° 45 en mi bémol (HobXV.29) qui, en fait, n'est pas un Rondo mais une structure sonate et évidemment le célèbre Rondo à la hongroise du
trio n°39 en sol (HobXV.25), morceau irrésistible qui déchaina l'enthousiasme de l'auditoire. Selon Marc Vignal, "aucune page du 18ème siècle ne transcende d'avance comme celle-là la musique de genre à parfum tzigane de la fin du 19ème siècle."
Le programme comprenait aussi quelques oeuvres écossaises ou anglaises: notamment
cinq chansons écossaisses et
trois canzonette sur des poèmes d'Ann Hunter. On ne peut que remercier le Parlement de Musique de nous donner l'occasion d'écouter des oeuvres rarement jouées malgré leur grande beauté et l'émotion qu'elles expriment.
Les musiciens du Parlement de musique (2) tous
remarquables nous ont gratifiés d'un concert extrêmement vivant qui a maintenu continuellement avec le public un contact très chaleureux.
(1)
https://haydn.aforumfree.com/sonates-pour-piano-trios-pour-piano-violon-et-violoncelle-f3/trio-n-27-en-la-bemol-majeur-hobxv14-sublime-adagio-t76.htm (2) Flora Thalassa, violon; Jean Daniel Hégé, contrebasse et Ludovit Kovac, cymbalum; Nathalie Gaudefroy, soprano; Stéphanie Pfister, violon; Lisa Erbès, violoncelle, Aline Zylberach et Martin Gester Pianoforte.
Sam 10 Jan - 12:28