Sonates n°1 en sol majeur (HobXVI.8), n°2 en do majeur (HobXVI.7), n° 3 en fa majeur (HobXVI.9)
Les sonates n° 1 à 19 sont antérieures à 1765. Selon Marc Vignal, la chronologie des ces premières sonates est très incertaine et leur authenticité peut être parfois mise en question (1). D'après des considérations développées dans (1) et les recherches musicologiques de Christa Landon (2), il apparait que les sonates n° 5 (HobXVI.11), n° 8 (HobXVI.5), n° 17 (HobXVI.deest), n° 18 (HobXVI.deest) devraient être exclues de la liste des sonates de Joseph Haydn. Il n'en sera donc pas question dans ce qui suit. On peu également rayer de la liste la sonate n° 57 en fa (HobXVI.47) qui est une oeuvre factice, en fait un remaniement effectué par l'éditeur Artaria de la sonate n° 19 en mi mineur qui elle est parfaitement authentique (1).
Il est fort probable que Joseph Haydn, en écrivant ces sonates, fut influencé par Georg Christoph Wagenseil qui, dans les années 1750 à 1760 composa un grand nombre de "Divertimenti à cembalo"de facture moderne, c'est-à-dire comportant de deux à quatre mouvements au lieu des nombreuses pièces qui composent la suite baroque. Parmi les sources musicales de Haydn, on cite aussi quelquefois le nom de Domenico Scarlatti dont plusieurs sonates étaient jouées par des amateurs viennois.
A la lecture des sonates de "jeunesse" de Haydn, il ressort qu'il s'agissait probablement d'oeuvres didactiques, composées à l'attention de ses élèves. On peut remarquer une évolution dans la difficulté technique permettant de classer ces sonates en deux groupes, le second groupe comportant les sonates les plus tardives et les plus difficiles qui font la transition entre les sonates de jeunesse et les sonates "Sturm und Drang" dont la composition démarre en 1766.
Bien que le pianoforte était déjà en usage dans les années 1760, le clavecin était toujours pratiqué en parallèle. Selon Marc Vignal, il semble que Haydn ait écrit les sonates 1 à 19 de manière "plutôt abstraite sans destiner chacune de ces oeuvres à l'instrument ancien ou l'instrument moderne".
Les sonates n° 1 en sol (HobXVI.8), n° 2 en do (HobXVI.7) et n° 3 en fa (HobXVI.9) sont d'une grande brièveté (la durée d'exécution de chacune ne dépasse pas cinq minutes). On y trouve déjà des moments très personnels comme le premier mouvement de la minuscule sonate n° 1, le beau menuet de la n° 2 avec son étonnant trio en ut mineur remarquablement étendu et le généreux premier mouvement de la sonate n°3.
(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988
(2) Christa Landon, Congrès Haydn de Washington, Haydn Studies, 1975, p.119.