Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Symphonie n° 54 en sol majeur Adagio assai exceptionnel

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Piero1809
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MessageSujet: Symphonie n° 54 en sol majeur Adagio assai exceptionnel   Symphonie n° 54 en sol majeur  Adagio assai exceptionnel Icon_minitimeJeu 18 Fév - 0:03

En 1774, Joseph Haydn compose quatre symphonies: n° 54 en sol majeur, n° 55 en mi bémol majeur, Le Maître d'Ecole, n° 56 en ut majeur, n° 57 en ré majeur. Alors que les symphonies n° 54 et 56 gardent encore quelques caractères "Sturm und Drang" (Tempête et tension), les n° 55 et 57 évoluent dans une sphère où les passions violentes sont exclues et où règne l'élégance, l'humour et la distance typique de la musique galante. La symphonie n° 54 en sol majeur est peut-être la première composée, c'est celle qui présente dans son magnifique adagio le plus d'analogies avec les symphonies romantiques précédentes, la symphonie n° 64 en la majeur (Tempora mutantur) en particulier (1). L'instrumentation de cette symphonie est la plus riche à cette date, elle comprend le quintette à cordes, une flûte, deux hautbois, deux bassons, deux cors deux trompettes et deux timbales dans la version définitive de l'oeuvre.

Le premier mouvement est précédé d'une introduction Adagio maestoso 4/4 qui en impose avec ses rythmes pointés fortissimo. Jamais auparavant Haydn nous avait gratifié d'une introduction aussi puissante. Le presto qui suit débute avec un thème d'une élégance merveilleuse. Ce thème est la combinaison de deux motifs, un arpège de l'accord de sol majeur à l'unisson aux cordes au rythme entraînant et un brillant motif aux cors. Ce début enchanteur qui se termine par une éclatante fanfare des cors et trompettes évoque à H.C. Robbins Landon une scène champêtre de Watteau. Pendant toute cette exposition l'arpège constitutif du thème joue un rôle majeur et c'est lui, aux basses qui conclut la première partie. C'est encore ce motif qui est utilisé pendant presque tout le développement avec une fantaisie et une inventivité géniales. Une très poétique coda dans les nuances piano, interrompu par l'inépuisable arpège forte termine ce mouvement d'une harmonie et d'une grâce exceptionnelles.

L'Adagio assai con sordini en ut majeur 3/4, au tempo très lent, est le plus long jamais composé par Haydn dans une symphonie, il peut durer jusqu'à vingt minutes si on observe les deux reprises. Il est construit sur deux motifs, le thème initial aux violons très doux et un motif très caractéristique de triolets de doubles croches qui parcourt tout le mouvement. L'instrumentation est très sobre, et souvent les premiers violons jouent à découvert, les vents interviennent parcimonieusement mais chaque apparition est marquante. Après les barres de reprises, débute un développement avec un si bémol des cors en ut à la sonorité mystérieuse. Le développement est entièrement basé sur le motif en triolets de doubles croches. Lors de la rentrée le thème initial est suivi par un do pianissimo tenu quatre mesures en harmoniques les plus graves, passage d'une sonorité envoutante. Une cadence des premiers et des seconds violons piano aboutit à une conclusion pianissimo (1).

Contraste total avec l'étincelant menuetto Allegretto débutant avec un thème aux bois doublant les basses scandé par de spirituelles appogiatures des premiers violons et de vigoureux coups de boutoir des timbales, cors et trompettes. La fin du menuet est particulièrement dansante et a un caractère très viennois. Quel brio, quel panache dans ce menuet remarquablement étendu. Le trio consiste en un admirable solo du basson (2) doublant les violons. Je ne connais pas dans toute la musique du 18ème siècle de passage plus charmant et gracieux.

Le finale Presto 4/4 par ses dimensions imposantes équilibre le premier mouvement. C'est une structure sonate à deux thèmes rigoureusement construite qui termine la symphonie dans un climat lumineux.

(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988; lire en particulier l'analyse de l'adagio assai.
(2) Selon Marc Vignal, le basson intervient en soliste pour la première fois dans une symphonie dans l'oeuvre présente. Très peu de temps après, le basson aura un admirable solo dans l'adagio de la symphonie n° 56 en ut majeur (3).
(3) https://haydn.aforumfree.com/les-symphonies-f1/symphonie-n-56-en-ut-majeur-t288.htm
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MessageSujet: Re: Symphonie n° 54 en sol majeur Adagio assai exceptionnel   Symphonie n° 54 en sol majeur  Adagio assai exceptionnel Icon_minitimeJeu 18 Fév - 15:32

La symphonie n° 54 en sol majeur pose des problèmes d'exécution assez compliqués du fait du contraste frappant existant entre les trois mouvements rapides très "modernes", très richement instrumentés (1) et l'adagio assai qui se rattache encore à la période "Sturm und Drang" par ses harmonies et son instrumentation minimum (deux hautbois, deux cors en plus des cordes).

Adam Fischer à la tête de l'orchestre de chambre austro-hongrois accentue encore ces contrastes avec un premier mouvement et un menuetto étincelants et un adagio utilisant un effectif réduit. Dans le cas de ce dernier mouvement l'écueil d'une certaine maigreur n'est pas totalement évité d'autant plus que la cadence finale est jouée par deux violons solistes un peu comme dans la fin de la symphonie n° 45 Les Adieux.

Antal Dorati avec un effectif plus fourni donne une introduction moins solennelle mais par contre un Presto parfaitement en place et très charmeur. Le menuetto est moins percutant que celui de Fischer. C'est dans l'Adagio que la supériorité de Dorati est manifeste avec une tension bien plus grande dans le phrasé des violons. Les deux interventions capitales des cors sont admirables.

Les deux versions se complémentent très bien.

(1) Les trois mouvements rapides sonnent déjà comme les symphonies "de la haute mâturité de Haydn" pour reprendre l'expression de Marc Vignal.
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