A la demande d'Ignaz de Luca (1746-1799), éditeur de diverses brochures lexicographiques, Joseph Haydn rédigea une autobiographie en 1780 (1).
On est frappé en lisant cette notice de la modestie de Haydn. Voici quelques points abordés:
-une voix falble mais agréable dans son enfance...
-huit années d'étude pour apprendre la composition, il écrit alors avec diligence mais pas très solidement jusqu'au jour où
-il a la chance d'apprendre du célèbre Monsieur Porpora les vrais fondements de la composition...
-parmi ses oeuvres les suivantes ont reçu le plus grand nombre d'applaudissements: les opéras: Le Pescatrici, l'Incontro improviso joué en présence de son altesse impériale et royale, l'Infedeltà delusa, l'oratorio Il Ritorno di Tobia, le Stabat Mater à propos duquel il reçoit du grand musicien Hasse une lettre avec les éloges les plus immérités....lettre qu'il conservera comme la prunelle de ses yeux, non pour son contenu mais par égard pour un si grand homme...
-dans le style de chambre il plaît à tous sauf aux berlinois.....car ces derniers sont incapables de produire ses oeuvres et trop vaniteux pour prendre la peine de les étudier...(2).
Ces propos ont l'intérêt de souligner l'importance que les opéras revêtaient aux yeux de Haydn à cette époque. Il est toutefois certain que si Haydn avait écrit son autobiographie vingt ans plus tard, elle aurait été différente car il aurait donné à la musique instrumentale une place bien plus grande.
(1) La Canterina, Lo Speziale, préface des livrets, une publication de l'opéra du Rhin, 1998.
(2) Haydn fait allusion aux attaques violentes dont il fit l'objet de la part de critiques musicaux d'Allemagne du nord.