Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Symphonie n° 29 en mi majeur Trio diabolique

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Piero1809
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Piero1809


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MessageSujet: Symphonie n° 29 en mi majeur Trio diabolique   Symphonie n° 29 en mi majeur  Trio diabolique Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 10:38

La symphonie n° 29 en mi majeur fut composée en 1765. Elle est écrite pour la formation habituelle comportant le quintette à cordes, le continuo, un basson doublant la basse, deux hautbois et deux cors.

La tonalité de mi majeur est la plus sensuelle de toutes du moins chez Joseph Haydn et le premier mouvement Allegro ma non troppo ¾ ne déroge pas à la règle. Il débute piano au cordes par un thème dansant présentant une sonorité chaude et pleine se continuant aux deux hautbois. On arrive vite en si majeur avec un passage remarquable par ses contre-temps et l'exposition s'achève par un motif en triolets de croches plus énergique. Le développement consiste essentiellement en une confrontation entre le début du thème dolce et le motif en triolets véhément. Le début du thème principal donne lieu ensuite à des imitations canoniques enfin de nouveau le thème principal s'oppose aux triolets et c'est lui qui émerge de la confrontation et amène tout doucement la réexposition. Cette dernière est notablement modifiée, le passage en triolets donne lieu en effet à une énergique marche harmonique aux accents baroques.

L'andante 2/4 en la majeur pour cordes seules est construit autour d'un thème typiquement haydnien que l'on retrouvera plus ou moins modifié dans nombre d'oeuvres futures. Haydn utilise ici un procédé consistant à commencer une phrase par le premier violon, la continuer par le second, pour la reprendre par le premier etc.... Ces échanges peuvent se produire à l'intérieur d'une même mesure et se poursuivent pendant une bonne partie du morceau. Un élément nouveau, sorte de roulade des basses intervient et l'exposition se termine par une longue phrase syncopée des violons en croches décalées d'un quart de temps par rapport aux basses immuables. Les roulades des basses jouent un rôle prépondérant dans le développement et sont ingénieusement confrontées à un dessin formé de trilles en imitations des deux violons. Il y a probablement une intention parodique dans ce mouvement qui nous offre un mélange d'humour et de science tout à fait captivant (1).

Le menuetto allegretto est très dansant et offre les plus piquants contrastes. Le trio en mi mineur est un des plus extraordinaires passages de tout Haydn. Il se compose d'un rythme de valse: premier temps aux basses et deux autres au violon mais on n'entend aucune mélodie au dessus de ce rythme, sinon une sinistre tenue de cors, un spectre sans visage en quelque sorte. Marc Vignal rapproche ce trio de scherzos fantomatiques (7 ème symphonie) de Mahler ou de la scène de bal du Wozzeck d'Alban Berg! (2). Il est certain que, venant de Haydn qui d'autre part écrivit de si jolis trios, un tel passage est hautement significatif.

Le finale Presto 4/4 débute par un unisson brillant basé sur l'accord parfait de mi majeur. A cette puissante affirmation répond plus loin un long passage piano en blanches très chromatique et plus loin, juste avant les barres de reprises, six puissantes gammes ascendantes de si majeur. Le magnifique développement est construit autour du thème principal et donne lieu à un superbe mouvement d'orchestre dans lequel le thème est longuement et puissamment clamé par les basses tandis que les autres cordes accompagnent de batteries de croches. Lors de la réexposition les gammes ascendantes se multiplient d'abord dans diverses tonalités, elles affirment à la fin la tonalité de mi majeur. Ce finale bien différent des courts finales 3/8 des symphonies de l'époque Morzin antérieures à 1761 est aussi important que le premier mouvement.

Avec la symphonie n° 29 s'achève ce que l'on pourrait appeler la première manière de Haydn. La symphonie suivante, n° 34 en ré mineur est une oeuvre de transition avec un pied dans la première manière et un autre dans le monde tout nouveau que l'on a l'habitude de désigner par le vocable "Sturm und Drang" (orages et tension).

(1) Ce mouvement suscita un commentaire irrité du critique musical Hiller des Wöchentlichen Nachrichten qui traita de ridicule la répartitions des voix entre premier et second violon.
(2) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988 pp 845-6 et références ibid.
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