Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Symphonie n° 46 en si majeur Géniale tout simplement

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Piero1809
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MessageSujet: Symphonie n° 46 en si majeur Géniale tout simplement   Symphonie n° 46 en si majeur  Géniale tout simplement Icon_minitimeMar 21 Sep - 9:53

Il est parfaitement légitime de considérer les symphonies n° 45 en fa# mineur (Les Adieux), n° 46 en si majeur et n° 47 en sol majeur toutes trois datant de 1772 comme formant un triptyque. Ces symphonies ont un air de famille et de plus ont une couleur et un son qui leur appartient en propre. Elles correspondent à une expérience unique que Joseph Haydn ne reproduira plus jamais par la suite. Ce n'est pas leur instrumentation traditionnelle, ni leur coupe qui les rend originales mais essentiellement leur écriture musicale particulièrement audacieuse. On trouve dans ces symphonies, des accords, des harmonies, des modulations, des dissonances très étonnantes. L'effectif rquis pour jouer cette symphonie comprend le quintette à cordes, deux hautbois, deux cors et un basson. La question du clavecin fait l'objet d'un débat. Selon Hodgson, cet instrument disparaitrait de l'orchestre de Haydn à partir de la symphonie n° 44 (1).

La symphonie n° 46 en si majeur est particulièrement remarquable, d'abord par sa tonalité exceptionnelle. Il ne semble pas que cette tonalité ait été souvent utilisée dans une symphonie par un contemporain de Joseph Haydn ou après lui (Joachim?) (2). Avec cinq dièzes à la clé, la symphonie n° 46 est d'une exécution difficile pour les cordes (aucune corde à vide pour les altos et les basses). Le premier mouvement vivace 4/4 débute avec un thème assez anguleux, qui est répété une fois. Après un pont, le thème initial très adouci reparaît en fa# majeur piano avec un accompagnement staccato du second violon. Le second thème éclate brutalement fortissimo aux premiers violons dans la tonalité de fa# mineur. Il est suivi par un motif de trois croches faisant l'objet d'imitations avec les basses et de modulations hardies et l'exposition se termine par un rappel du second thème en fa# majeur. Le développement débute par des imitations entre violons et basses sur les deux premières mesures du thème principal. Après un bref retour du thème principal à la tonique, le second thème fait l'objet de modulations audacieuses et enfin le motif de trois croches donne lieu à une extension modulée très expressive. Les harmonies sont particulièrement acerbes (neuvièmes mineures) pendant tout ce développement. La réexposition est profondément modifiée, le premier thème donne lieu à des imitations entre violons et basses puis entre premiers violons et seconds violons au cours desquelles la tonalité de ré# mineur est atteinte tandis que prolifèrent les doubles dièzes.

Après un premier mouvement assez âpre, Haydn nous offre un poco adagio en si mineur 6/8 avec sourdines très différent. C'est un morceau au rythme de sicilienne d'un grand charme mélodique. Le contraste est vif entre le rythme souple de sicilienne de la première mesure et le motif de six doubles croches staccato assai de la seconde mesure. Le développement est basé sur un très beau chant du premier violon issu de la première mesure de l'adagio tandis que le second violon accompagne avec un dessin au rythme syncopé très complexe. L'effet est très beau, il dut plaire beaucoup à Haydn car ce dessin syncopé est repris par le premier violon dans la réexposiition avec un magnifique accompagnement des deux haut bois et des deux cors. Les doubles croches staccato semblent maintenant tout envahir et c'eest par un murmure pianissimo de tout l'orchestre que se termine ce mouvement enchanteur..

Le génial menuetto allegretto mériterait d'être aussi connu que le menuet de Boccherini. D'une élégance accomplie et d'une beauté troublante, il évoque quelque danse ancienne qu'un Watteau sut si bien représenter. Attention à ne pas jouer trop vite ce menuet noté allegretto, une exécution trop rapide lui ferait perdre toute sa poésie. Quel contraste avec l'étrange trio en si mineur dont l'écriture minimaliste et les harmonies d'Europe Centrale rappelle le fantomatique trio de la symphonie n° 29 en mi majeur.

Le finale Presto e scherzando 2/2 est rigoureusement monothématique. Le thème principal au caractère populaire est répété plusieurs fois dans des tonalités différentes et avec des contrepoints variés. L'exposition se termine pianissimo aux seuls violons. Le développement débute abruptement en ré dièze mineur, les doubles dièzes prolifèrent dans les parties des cordes. Brusquement tout s'arrête et chose unique dans une symphonie de Joseph Haydn, le rythme change (istesso tempo di menuet a noté Haydn) et c'est le thème lancinant du menuet qui reparaît. Le menuet s'arrête et c'est le thème initial qui refait surface mezzo forte d'abord puis piano et enfin pianissimo au dessus d'une basse de musette des cors dans l'extrême grave. Deux accords fortissimo mettent un terme à la symphonie. Ainsi l'indication scherzando ne prend-il sa signification que dans la dernière mesure du morceau: ces deux accords devaient-t-ils aussi réveiller le public princier d'Eszterhazà?

(1) Anthony Hodgson, The Music of Joseph Haydn. The Symphonies. The Tantivy Press, 1976.
(2) Tout au plus peut-on signaler que la tonalité de la dixième symphonie de Gustave Mahler est fa# majeur (six dièzes à la clé).
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MessageSujet: Re: Symphonie n° 46 en si majeur Géniale tout simplement   Symphonie n° 46 en si majeur  Géniale tout simplement Icon_minitimeVen 24 Sep - 8:47

Il me semble intéressant de signaler qu'à la fameuse trilogie des symphonies n° 45, 46 et 47 de Joseph Haydn, toutes les trois composées en 1772, correspond en cette même année, chez Wolfgang Mozart, les symphonies en Fa majeur KV 130, en mi bémol majeur KV 131, en ré majeur KV 133 et en la majeur KV 134.

D'une facture très soignée et d'une mâturité étonnante pour un adolescent de 16 ans à peine, ces symphonies reflètent l'influence de Joseph Haydn, pourtant il est peu probable que Mozart ait connu à cette date les symphonies n° 45, 46 et 47. Ce n'est qu'en 1783 que Mozart étudiera la symphonie n° 47 en sol majeur qui l'inspirera dans plusieurs de ses oeuvres futures (sérénade en ut mineur pour instruments à vents KV 388 et concerto pour piano en fa majeur KV 459).
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