Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Giovanni PAISIELLO 1740-1816

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Piero1809
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MessageSujet: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeSam 16 Avr - 21:33

Giovanni Paisiello est né à Roccaforzata dans les Pouilles en 1740 et mort à Naples en 1816. Compositeur extrêmement prolifique, il exerça ses talents dans presque tous les genres musicaux. Mais c'est grâce à ses opéras qu'il est le plus connu. Il composa près de cent opéras dont les plus célèbres sont Socrate immaginario (1775), Gli Astrologi immaginari (1779), Le Barbier de Séville (1782, Il Re Teodoro in Venezia (1784), La Molinara o L'Ammore contrastato (1788), Nina ossia La Pazza per Amore (1789)...Sa musique religieuse est extrêmement importante quantitativement et qualitativement.

Paisiello a un style très original et sa musique a le plus souvent un son unique du fait d'une orchestration très habile utilisant au mieux le timbre des instruments. Profondément différente de celle de Mozart et de Joseph Haydn, sa musique devrait être beaucoup plus connue et certains parmi ses opéras devraient être exécutés régulièrement de manière à introduire une tradition d'interprétation.

Une liste complète de ses oeuvres figure dans le lien suivant:

http://en.wikipedia.org/wiki/Giovanni_Paisiello

Les opéras suivants: Gli Astrologi, Le Barbier de Séville, Il Re Teodoro et La Molinara que Haydn a montés et dirigés, ont fait l'objet d'une étude succincte ici même:

https://haydn.aforumfree.com/f12-haydn-directeur-musical-de-l-opera-d-eszterhaza


Dernière édition par Piero1809 le Dim 17 Avr - 11:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeSam 16 Avr - 22:03

Pulcinella vendicato nel ritorno di Marechiaro, farsa per musica, a été composée par Giovanni Paisiello à une date inconnue sur un livret de Francesco Cerlone dont une première mouture remonte à 1765. Il est probable qu'en 1770, cette farce servit de quatrième acte à une comédie de Paisiello l'Osteria di Marechiaro (1768) ou celle du même nom (1768) de Giacomo Insanguine (1728-1795) (1,2). La partition originale se trouve à la bibliothèque du conservatoire de San Pietro a Majella de Naples.

Synopsis. L'action se passe à Torre del Greco, localité située au bord de la mer à 20 km de Naples et au pieds du Vésuve. Pulcinella tout heureux d'épouser Carmosina, lui chante une sérénade. La scène suivante se passe au marché où Carmosina tient un étal de poisson. Don Camillo et son serviteur Coviello s'intéressent à la jolie poissonnière et entreprennent de la séduire en lui promettant de rouler en carosse. Carmosina d'abord méfiante finit par accepter de devenir l'épouse de Don Camillo. Pendant ce temps, Pulcinella chante encore une sérénade et prépare, comme cadeau de noces, deux oignons et une gousse d'ail avec lesquels Carmosina pourra se parfumer. Alors qu'il se dirige vers sa fiancée, il est repoussé violemment par Coviello et Don Camillo qui lui annoncent que Carmosina ne lui appartient plus et qu'elle épousera Don Camillo. Pulcinella désespéré veut se jeter à la mer mais est sauvé à la dernière minute par Claudia qui a été séduite et abandonnée par Don Camillo. Tous deux entreprennent de jeter un filet à la mer et rapportent une étrange amphore qui contient un mage emprisonné. Les deux pécheurs délivrent le mage qui en compensation leur donne une baguette magique. Avec cette baguette ils pourront se venger. D'abord ils transportent Carmosina et Don Camillo au sommet du Vésuve où ces deux derniers peuvent assister gratis à une jolie éruption du volcan. Ensuite ils transforment Coviello en âne et le rouent de coups. Comme si cela ne suffisait pas, ils transforment Coviello en pendule et Carmosina et Don Camillo en statues. Alors Coviello et Don Camillo renoncent à leur infâme projet, Carmosina retourne chez Pulcinella, Claudia chez Don Camillo et Coviello épouse Bianchina, une vendeuse de macaroni...

Tout cela n'a évidemment ni queue ni tête, mais on s'amuse bien ce qui est l'essentiel. De plus la musique est charmante comme on le verra plus loin. On remarque d'emblée que les deux couples principaux appartiennent à des milieux sociaux bien différents: Pulcinella et Carmosina sont d'origine très modeste et Don Camillo et Claudia appartiennent à la bourgeoisie. Les premiers s'exprimeent en dialecte napolitain tandis que les seconds parlent le toscan. On voit que l'ordre social traditionnel, mis à mal par les entreprises de Don Camillo, est restauré avec la fin heureuse.

Le style. Il est composite et baroque au sens littéral (1). L'emprunt à la commedia dell'arte est évident avec les personnages de Pulcinella, Coviello et de Carmosina. Les allusions à l'opéra seria sont multiples avec en particulier les scènes sur le Vésuve rappelant les scènes infernales contemporaines de Gluck. Les airs sont peu nombreux et très courts, par contre les ensembles sont nombreux: un duetto, trois terzettos et deux quartettos. La musique est d'une grande simplicité, mais toujours efficace. Dans les airs les emprunts à la musique populaire napolitaine sonr multiples et donnent à toute l'oeuvre un charme particulier. L'utilisation d'instruments traditionnels, guitare et colascione (3) dans les récitatifs secs et les airs est digne d'être mentionnée.

Les Sommets.
En l'absence de sinfonia, l'opéra s'ouvre par une sérénade chantée en duo par Pulcinella et Carmosina. "Gioia de st'arma mia, cara nenella..." en sol mineur 6/8. Deux couplets avec chaque fois un épisode lent dans le mode mineur suivi d'un épisode rapide dans le mode majeur. Cette chanson populaire napolitaine au rythme lancinant sera utilisée maintes fois dans le futur, par Paisiello (L'Osteria di Marechiaro), Cimarosa (L'Italiana in Londra) et Fioravanti (Le cantatrici villane).

scène 2 air de Carmosina "Tengo Treglie rossolelle...". Sur fond des bruits du marché, Carmosina attire le chaland en énumérant les poissons et autres produits de la mer qu'elle a sur son étal. On est plongé dans une ambiance très couleur locale!

scène 4 Terzetto "Donzellette semplicette..." Claudia chante une charmante mélodie en marquant le rythme avec un tambour de basque et met en garde les jeunes filles naïves contre les entreprises des hommes. Deux musiciens de rue, Trafichino et Marioletta se joignent à elle.

scène 7 nouvelle sérénade de Pulcinella. "Chi ha visto la moglierella..." Avec une fleur aussi belle, je dis adieu au labeur, je veux me la couler douce, je veux me goinfrer...Tel est l'idéal de Polichinelle.

scène 11 Terzetto Mage, Pulcinella, Claudia. "Dal cupo baratro..." Le mage sort de l'amphore un pistolet à la main. Pulcinella est terrorisé. La musique de Paisiello a un son inimitable, alchimie sonore due au mélange du continuo, du hautbois et des cors!

scène 14 Quartetto Pulcinella, Carmosina, Don Camillo et Claudia. "Uh che bamba..." Point culminant au propre et au figuré car nous sommes sur le Vésuve. Scène infernale et désopilante comme seul Paisiello en est capable. "Pendant qu'ils brûlent, nous mangerons", dit Pulcinella (4).

(1) Alessandro Lattanzi, Notice de Pulcinella vendicato, Tesori di Napoli, vol XIV, OPUS 111, 2002. Auteur de l'édition critique de l'opéra utilisée par Antonio Florio.
(2) Michele Scherillo, L'Opera buffa Napoletana durante il settecento, R.Sandron Ed., Milano 1916, pp. 309-11. Merci à Emmanuelle de m'avoir communiqué cette référence d'un livre dont la lecture est un plaisir.
(3) Colascione, instrument semblable au luth utilisé dans la musique traditionnelle du sud de l'Italie, principalement dans la commedia dell'arte. https://www.youtube.com/watch?v=ZJFMHcnA9MA
(4) Pulcinella est obsédé par la nourriture.
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MessageSujet: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeMar 7 Juin - 8:48

Si à ma connaissance, Joseph Haydn ne connut pas personnellement Paisiello, par contre il monta et dirigea à Eszterhàza plusieurs de ses opéras dont La Molinara peu de temps après sa création à Naples en 1788. Né à Roccaforzata dans la région des Pouilles, Paisiello fit une partie de sa carrière à Naples, puis à Saint Petersbourg de 1776 à 1783. Appelé par Napoléon Bonaparte en 1800, il resta deux ans en France où il composa une tragédie lyrique Proserpine. Revenu en Italie, son étoile faiblit du fait du retour des Bourbons qui n'appréciaient pas qu'il ait pris du service auprès de Napoléon Bonaparte. Il mourut à Naples en 1816.

Il fut certainement l'un des compositeur d'opéras le plus célébré au 18ème siècle et au début du siècle suivant. Pour Napoléon, le plus grand compositeur n'était ni Mozart, ni même Haydn mais Paisiello.

Sa musique toujours charmante et inspirée peut atteindre grande puissance et profondeur dans des chefs-d'oeuvre comme Il Re Teodoro in Venezia (1784) et Nina (1789).

Liste de ses opéras dans le lien suivant:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Giovanni_Paisiello
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeJeu 26 Sep - 10:28

Nina o sia La Pazza per Amore (Nina ou La Folle par Amour), opéra comique larmoyant fut crée à Naples en 1789.
C'est l'oeuvre sans doute la plus emblématique de Giovanni Paisiello et de mon point de vue la plus novatrice. A mon humble avis, c'est passionnant de connaître la musique que l'on faisait à l'époque des grands opéras de Mozart nés de la collaboration avec Da Ponte. Joseph Haydn entendit probablement des extraits de cet opéra pendant ses séjours à Londres. Il monta également plusieurs opéras de Paisiello à Eszterhàza, notamment le Barbier de Séville, La Molinara, Le Gare Generose, Il Tamburo notturno, La Frascatana.

Le DVD Nina est disponible à prix d'or chez Amazon.
On peut toutefois le visionner et l'écouter dans d'excellentes conditions dans un médium bien connu d'hébergement de vidéos.

La distribution est luxueuse, excusez du peu!

Anna Caterina Antonacci dans le rôle titre
Michele Pertusi Le Comte
Juan Diego Florez Le Berger, Lindoro

Direction musicale Ricardo Muti

Précipitez-vous pour l'écouter avant qu'il ne soit retiré, il est encore temps!
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeMer 2 Oct - 12:32

Hors opéras, Paisiello a composé énormément d'oeuvres : cantates, oratorios, messes et motets, musique de chambre, sinfonias, ainsi que 8 concertos pour piano, absolument magnifiques, que l'on trouve sur ce double CD :

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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeMer 30 Oct - 15:12

Joachim a écrit:
Hors opéras, Paisiello a composé énormément d'oeuvres : cantates, oratorios, messes et motets, musique de chambre, sinfonias, ainsi que 8 concertos pour piano, absolument magnifiques, que l'on trouve sur ce double CD :
Merci beaucoup Joachim pour cette information. Je vais écouter ces concertos pour piano. Paisiello est vraiment un compositeur exceptionnel. Au temps de Napoléon Bonaparte, il était considéré comme le plus grand musicien vivant et sa réputation dépassait même celle de Joseph Haydn!
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeDim 4 Oct - 21:09

Il y a pas mal de temps, j'avais écouté Il Fanatico in Berlina de Paisiello, qui, je me souviens, mavait laissé une bonne impression... puis je l'avais oublié...

J'ai retrouvé le CD en téléchargement, et je viens de le réécouter dans cet enregistrement :

Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Il-fan10

Je ne connais pas la trame de l'histoire car je ne dispose pas du livret, mais cet opéra me plaît du début à la fin, dès l'ouverture on est plongé dans cette musique magnifique, dont le style des arias n'est pas loin, de Mozart.

Tu connais, Piero ?
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeSam 4 Fév - 10:13

Joachim a écrit:

Il Fanatico in Berlina
Tu connais, Piero ?

Oui, je connais et j'aime énormément cet opéra. On en reparlera.
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeSam 4 Fév - 10:19

A tous et toutes les fans de Bel Canto.

Actuellement il est possible de voir sur la toile en toute légalité, sur un médium bien connu d'hébergement de vidéos dont je n'ose prononcer le nom (1), un merveilleux film sur un opéra fabuleux de Paisiello: Nina ossia la Pazza per Amore (Nina, ou la folle par amour). Le film était sorti en salle en 2014 mais le spectacle fut donné à l'opéra de Zurich en 2000..
Le rôle titre est chanté par Cecilia Bartoli. Son amoureux Lindoro est chanté par un tout jeune ténor inconnu, un certain Jonas Kaufmann. Il a l'air d'un petit jeune homme timide mais on le reconnait à sa voix qui est déjà incomparable! Les autres rôles sont tenus par des artistes de haut niveau.

Dépêchez-vous de voir ce film d'exception, car ça ne durera pas.

(1) Si ce film n'a pas fait l'objet d'un DVD, je donnerai le lien.
(2) Nina fera l'objet d'une étude dans le forum Haydn, directeur musical de l'opéra d'Eszterhàza.
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeLun 14 Aoû - 18:23

Je viens d'écouter une oeuvre de Paisiello que je n'avais jamais entendu à défaut de m'être jamais penché sur sa musique de chambre.
Cherchant des partitions sur le net, je suis tombé sur une version totalement pour piano desdits Adieux de la grande duchesse des Russies (disponible sur IMSLP). Il s'agit vraisemblablement d'une oeuvre écrite en 1784 lors de son départ de la cour de Russie.
La chose m'a tout de suite intriguée car le thème principale reprend les premières notes du thème de l'offrande musicale, chose qui, par son chromatisme et son aspect très baroque (un appel au contrepoint, assurément), m'étonne de la part de Paisiello. Ce détail assure probablement une certaine notoriété à l'oeuvre cela dit, j'imagine que j'étais juste passé à côté par le passé.
Interprétant la pièce à vue, elle n'a cessé de me surprendre.
J'ai par la suite cherché sur Deezer et je suis tombé sur une interprétation cette fois-ci pour violon et piano (par Roberto Michelucci et Massimo Bogianckino). Il s'agirait en fait d'un capriccio pour violon et piano comme Paisiello semble en avoir écrit plusieurs.
Je vous laisse juge de la qualité de cette oeuvre sublime faisant honneur aux qualités de Paisiello comme compositeur de musique de chambre et qu'à titre personnel j'ajoute aux petites perle qu'il a pu nous léguer.

Quelqu'un ici est-il familier de Paisiello comme compositeur de musique de chambre Question
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeLun 14 Aoû - 22:10

Euclide-Orphée a écrit:

Quelqu'un ici est-il familier de Paisiello comme compositeur de musique de chambre Question

En tous cas pas moi!
Merci de nous faire connaître cette oeuvre précieuse.
J'ai lu en diagonale la partition à défaut de pouvoir l'écouter mais ça viendra un peu plus tard.
C'est en effet une oeuvre très surprenante. Appelée sonate, c'est plutôt une espèce de fantaisie ou plutôt de capriccio du genre de ceux que Muzio Clementi composa pendant une bonne partie de sa vie.
Dès que je l'aurai entendue, je te donnerai mon avis.
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeLun 23 Sep - 14:17

Je suis tombé par hasard sur cette oeuvre de Paisiello :

Giovanni PAISIELLO 1740-1816 T002R300x300M000003odXhm3XqI0f_1

Après recherche elle semble avoir été écrite en 1765, à l'occasion du carnaval.
Fascinant de se dire qu'au même moment, en France, Rameau vient de mourir (1764) avec comme testament son dernier opéra Abaris ou Les Boréades.
On n'est littéralement pas dans le même monde !

Une courte critique peut être trouvée ici : https://www.forumopera.com/v1/critiques/paisiello_pucinella.htm

Une oeuvre précoce, courte (en un acte), au charme napolitain indéniable.
Une porte vers les origines de Paisiello et le monde populaire de l'époque.
Ca n'a rien de prétentieux, rien d'ambitieux, la musique va droit au but, puisant intégralement son inspiration dans la musique populaire et traditionnelle napolitaine.
On n'imagine sans mal des gens chanter ça dans la rue accompagnés de leur seul guitare ou mandoline.
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est brillamment interprété et possède un intérêt historique non négligeable pour entendre les origines du classicisme (et sa fibre populaire).
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeLun 23 Sep - 16:21

Euclide-Orphée a écrit:


Une courte critique peut être trouvée ici : https://www.forumopera.com/v1/critiques/paisiello_pucinella.htm


Une autre en tête de ce fil par votre serviteur!

Je suis tout à fait d'accord avec vous. Entre Rameau et Paisiello, un fossé culturel. On en reparlera!
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeVen 27 Sep - 12:37

Piochant dans l'imposant témoignage de Michael Kelly qui était un important ténor contemporain de Mozart & Haydn je suis tombé sur quelques anecdotes.

Il raconte que Mozart et Paisiello ce sont rencontrés lors de la venue du compositeur à Vienne (juste avant l'écriture du Re Teodoro), sont devenus amis (il ajoute avoir pu les côtoyer ensembles plusieurs fois par la suite) et avaient une grande admiration mutuelle.
La première rencontre a eu lieu lors d'un dîner chez Mozart, on peut donc imaginer que l'invitation vienne de lui (n'oublions pas que Mozart était fasciné par le Barbier de Séville (première viennoise = 1783, juste avant que Paisiello ne vienne écrire Il Re Teodoro en 1784) qui lui servira de modèle pour son sequel quelques années plus tard, il ne me semblerait donc pas étonnant que Mozart ait cherché à rencontrer ce compositeur alors si en vogue).

Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Captur13
Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Captur12

Kelly était aussi présent lors d'une grande fête organisée par Storace, laquelle est aujourd'hui bien connue car un certain quatuor jouait, avec pour musiciens nommément Haydn, Mozart, Dittersdorf et Vanhal.
Chose qui m'avait cependant jusqu'alors échappée, il précise que Paisiello et l'abbé Casti étaient aussi présents, ce qui veut dire que Paisiello et Haydn ce sont rencontrés (Haydn aurait pu par exemple lui parler de nombreux opéras qu'il a monté à Esterhaza).
A l'occasion de cette fête Kelly put chanter et les deux hommes décidèrent de l'embaucher pour chanter dans leur chef-d'oeuvre à venir (Il Re Teodoro). On aimerait cependant à le lire qu'il parle parfois moins de lui et plus des gens qui l'entourent ! Laughing

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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeDim 29 Sep - 20:20

Aujourd'hui c'est un autre opéra de Paisiello que je découvre :

I Giuochi D'Agrigento


Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Z


Il est difficile de trouver des informations sur cet opéra en français ou en anglais, j'ai dû utiliser les outils à ma disposition pour tenter de déchiffrer les sources italiennes qui en parlent ...

L'oeuvre a été écrite en 1792 et jouée la première fois pour l'inauguration de la Fenice, le 16 mai à Venise.

Parmi les chanteurs originels nous comptons un célèbre castrat de l'époque, Gasparo Pacchierotti (dans la cinquantaine), qui a semble-t-il joué son ultime rôle comme Alceo.

L'oeuvre n'a semble-t-il pas connu un grand succès.
J'admets que même en m'intéressant à Paisiello je n'en avais jamais entendu parlé.
Assez mal reçue lors de la première, elle eut quand même droit à 11 représentations où le public fut clément, satisfait.
C'est donc un bilan mitigé mais dans l'ensemble plutôt un échec pour un compositeur de la stature de Paisiello qui est habitué à irrigué l'Europe entière de ses opéras.
Il venait notamment de triompher magistralement avec la Molinara et Nina.
Les critiques portaient visiblement essentiellement sur le livret, déséquilibré (avec un acte 1 très long et d'intrigue lente, et un acte 3 très court).
La musique quant à elle était peut être un petit peu lourde et dense pour le public italien, mais elle ne semble pas avoir été le principal problème.

Voici un résumé de l'histoire traduit (sans doute assez mal) de l'italien :

L'histoire, qui n'est pas originale à part le décor, raconte l'histoire du jeune prince Clearco, prince de Locri, qui, arrivé par hasard à Agrigente, remporte les jeux et a pour prix la main d'Egesta, fille du roi Heraclides. Cependant, Clearco est amoureux de sa soeur Aspasia. Il a fui Locri précisément à cause de cet amour impossible. L'intrigue dramatique complexe est résolue grâce à la lettre classique secrètement conservée par une infirmière et à un médaillon encore plus classique révélant un terrible mystère.

Clearco n'est autre qu'Alceo, le fils du roi Heraclides des années auparavant, abandonné dans les bois sur les pentes de l'Etna et présumé mort. Cléone, prêtre de Giove Atabirio, est au courant de cet échange et peut expliquer toute la triste histoire née d'un terrible crime pour lequel les dieux avaient demandé le sacrifice du petit Alceo.

Clearco / Alceo évite l'union incestueuse avec Egesta et peut donc épouser avec bonheur la bien-aimée Aspasia qui, transportée par le destin et l'orage, s'est posée sur le rivage d'Agrigente.



Musicalement c'est un opéra qui, à l'aveugle, ne fait pas nécessairement penser à Paisiello.
Il faut dire qu'on connait peut être peu Paisiello dans le genre sérieux.

Dès l'ouverture les timpani et les cuivres se font entendre.

Après un récitatif accompagné, les percussions et cuivres seront repris dans le premier choeur (Della Zefiria Locri) qui encadre le premier air de Clearco et qu'on entendra à nouveau après le premier air d'Eraclide, donnant une tonalité martial et pompeuse à ce début d'opéra.
Les choeurs y joueront un rôle important. Ils sont omniprésents tout le long de l'opéra.

Précédé d'un magnifique recitatif accompagné (Ma qual s'addensa), l'air d'Eraclide et d'Aspasia avec choeur (Il ciel flammeggia), illustre bien la puissance déployée par Paisiello dans cet opéra et le poids de l'orchestre (qui clôt ce passage tourmenté d'une belle pastorale boisée).

Après un autre magnifique récitatif (Chiusi all'eterno sonno), Aspasia nous éblouit avec un air (Stridea da un lato il vento) d'une virtuosité sidérante qui se déploie pendant de 6 minutes.
Avec ses gammes, arpèges, vocalises et hauteur étonnante nous avons là l'exact opposé du charme simple et pur de Nina.

L'air de Cleone (Invan di pianto amaro), très dramatique, a des relents de musique baroque part ses marches harmoniques et dissonances.
C'est un passage très émouvant et grave.
Il est suivi et instantanément adouci par un choeur dès plus charmant (Ve come pallido) qui fait la part belle à l'orchestre et aux bois. Le choeur commente, la clarinette chante. Une page d'une grande douceur et délicatesse.

Arrivé à la fin de l'acte 1 on est surpris de voir qu'alors qu'il occupe tout le premier CD, les actes 2 et 3 tiennent entièrement sur le second.

L'acte 2 commence avec plusieurs airs (et leur lot de virtuosité) accompagnés de choeurs qui m'ont semblé moins marquants que le premier acte.
Nous sommes toutefois violemment piqué à vif par une sorte de tempête romantique (Trema il tempio!) d'une extraordinaire puissance à laquelle tous les personnages participent. Un passage digne de Salieri.

Arrive un nouveau moment de gloire pour Eraclide (Stupito io son ), à mi-chemin entre le récitatif accompagné et l'aria, avec un orchestre expressif, qui culmine sur un air & choeur (Sul mio capo e ognor sospesa) qui bien qu'énergique nous fait retrouver le charme mélodique et l'élégance de Paisiello parfois égaré dans quelques airs trop virtuoses. L'orchestre y est brillamment exploité (notamment une très belle utilisation des cuivres).

Aspasia tente de nous éblouir à nouveau de toute sa puissance dramatique Ove son io? puis Che vi feci avverse stelle?
Un rôle décidément résolument difficile !

Moment de grâce ... Clearco nous envoûte (Eccovi, o sacri orrori bramati dal mio cor) avant la fin de l'acte II (Nuove ognor funeste pene ) qui curieusement n'est pas séparée de l'acte III (le découpage de l'opéra me laisse perplexe).

L'acte III est extrêmement court, moins de 25 minutes. Autant dire que le finale du Re Teodoro à lui seul est aussi long que ce dernier acte.
On y entend un duo entre Aspasia et Clearco (Ah, se in te lasciar degg'io) puis (Corri, Alceo, corri al mio) qui ne lésine à nouveau pas sur les vocalises et les arpèges. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait du moment de la révélation de la vraie identité de Clearco comme Alceo.

L'opéra se clôt en choeur qui n'est pas l'un des plus inspirés de Paisiello.
Il est vrai que ce finale peut laisser sur sa faim après un premier acte résolument impressionnant.
L'acte III m'a semblé décevant par rapport au reste de l'oeuvre.

N'ayant pas le livret sous les yeux lorsque j'ai écouté cette oeuvre j'aurais du mal à me prononcer sur les défauts qu'il peut avoir et si cela impact significativement l'expérience que l'on pourrait avoir à l'opéra d'un point de vu narratif.
Il m'apparaît à comparer la longueur des actes que l'opéra souffre d'un certain déséquilibre ce qui conduit à un sentiment, après écoute, que trop a été dépensé pour le premier acte au détriment d'une fin qui n'est pas à la hauteur.
Musicalement cependant c'est un Paisiello très intéressant à découvrir et vraiment loin des clichés.
Il s'amuse ici beaucoup avec un orchestre dense, présent et varié, torture les chanteurs et produit une musique ambitieuse.
L'opéra a quelques très belles pages, dont de magnifiques récitatifs ...
Il a une gravité qui parfois semble presque romantique.
C'est un opéra qu'il serait intéressante de comparer avec La Clemenza di Tito de Mozart et les Horaces de Cimarosa.
Il faut dire qu'à l'époque classique les regards sont beaucoup tournés vers l'opéra bouffe et fort peu vers l'opéra seria qui est un petit peu négligé.
Cette oeuvre dans tous les cas donnent de l'épaisseur au compositeur Paisiello qui ne se résume pas aux "ariettes populaires sous-orchestrées" comme certains critiques le diraient à peine voilé.
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MessageSujet: Re: Giovanni PAISIELLO 1740-1816   Giovanni PAISIELLO 1740-1816 Icon_minitimeJeu 3 Oct - 12:27

Merci Euclide-Orphée pour cette contribution passionnante que j'ai parcourue en diagonale en attendant une plus ample lecture.
J'ai écouté une seule fois cette oeuvre mais je vais la ressortir de ma discothèque.

Deux observations. Selon certains musicologues, l'opéra seria serait un genre moribond au temps de La Clemenza di Tito. C'est faux comme le montrent la liste des opéras donnés dans les principales places d'Europe. Gli Orazi de Cimarosa datent de 1796 et des opere serie sont composés par Francesco Bianchi jusqu'à l'Ecuba de Nicola Manfroce qui date de 1807. On arrive alors aux Dramme per musica de Rossini, notamment Tancredi en 1813 qui dérivent de l'opera seria.

La division en trois actes pose problème chez Haendel, Cimarosa, Haydn et Paisiello. Le deuxième acte se terminant souvent par un finale très développé, l'action dramatique est épuisée au début du troisième qui n'est plus qu'un appendice. On comprend mal cette division chez Paisiello en 1792 qui avec Il Re Teodoro in Venezia avait écrit en 1784 une merveille au plan dramatique en deux actes. Les finales des deux actes y sont époustouflants.
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