Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 MESSE NELSON (HobXXII.11)

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Piero1809
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MessageSujet: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeJeu 20 Aoû - 12:42

Fastes et ferveur à Vienne
en direct de l'Abbatiale Saint-Robert,
dans le cadre du festival de la Chaise Dieu
Retransmis en direct par France Musique mercredi à 21 heures.
Messe en ré mineur Nelson ou in angustis
Le Parlement de Musique La Maîtrise de Bretagne Direction Martin Gester.

Martin Gester dans un entretien confiait que l'exécution au concert d'une messe d'une traite posait problème, au moins au plan artistique. Selon lui la césure entre le Gloria et le Credo d'une part et entre le Credo et le Sanctus étant trop brutale, il convenait d'intercaler des intermèdes ou pièces liturgiques comme c'est d'ailleurs le cas lors d'une célébration.
Ainsi il choisit un adagio d'un concerto pour orgue de Joseph Haydn entre le Gloria et le Credo et un Psaume "Exaltabo te Domine" de Michael Haydn entre le Credo et le Sanctus, initiative très judicieuse qui exprima toute la plénitude et la splendeur de la Messe Nelson de Joseph Haydn.

La messe Nelson ou in Angustiis (dans les angoisses) fut composée en 1798 alors que résonnait par toute l'Europe le fracas des armes. Cette ambiance guerrière est exprimée dans la messe par l'instrumentation qui ne comporte pas de bois (flûtes, hautbois etc...) ni de cors mais trois trompettes et timbales. Les trompettes sont utilisées le plus souvent forte voire fortissimo ce qui donne à l'ouvrage une sonorité très spéciale.

Dans cette messe, hors normes à tous points de vue, j'ai relevé tout particulièrement les épisodes suivants:

Kyrie Eleison. La tonalité de rémineur est violemment affirmée par les trois trompettes qui tout au long de la messe, doivent être considérées comme des acteurs majeurs du drame au même titre que les quatre solistes vocaux (soprano, alto, ténor et basse).

Qui tollis peccata mundi (Toi qui portes les péchés du monde) avec un solo de basse très dramatique tandis que le choeur répète à l'unisson miserere nobis. L'effet est saisissant et annonce certains passages du Requiem de Verdi.

Incarnatus est très émouvant suivi d'un Crucifixus interrompu par des sonneries de trompettes. Curieusement l'épisode Resurrexit (Il est réssucité), qui d'ordinaire est un instant de jubilation, est ici écrit dans une tonalité mineure et n'est rien moins que joyeux!

Mais l'épisode de loin le plus étrange est le Benedictus: sur les paroles Benedictus qui venit in nomine domini (Il est Béni Celui qui vient au nom du Seigneur), Haydn écrit la partie la plus violente de la messe avec de frénétiques et agressives sonneries de trompettes fortissimo.

Le contraste est total quand vient l'Agnus Dei d'abord très recueilli se terminant avec un Dona nobis pacem léger et aérien. Message d'espoir alors que le pire est encore à venir!


Dernière édition par Piero1809 le Mer 15 Aoû - 13:11, édité 2 fois
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Joachim

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MessageSujet: Re: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeSam 22 Aoû - 13:53

Ce Benedictus nous donne une certaine tension, c'est vrai, au lieu de l'apaisement habituel de ce mouvement de la Messe, en principe empli de piété. C'est un cas unique ou très rare dans la musique du 18ème siècle.

Est ce une allusion à la guerre en Egypte entre les armées française et anglaise ?
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MessageSujet: Re: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeSam 22 Aoû - 14:17

Joachim a écrit:
Ce Benedictus nous donne une certaine tension, c'est vrai, au lieu de l'apaisement habituel de ce mouvement de la Messe, en principe empli de piété. C'est un cas unique ou très rare dans la musique du 18ème siècle.

Est ce une allusion à la guerre en Egypte entre les armées française et anglaise ?
La bataille navale d'Aboukir se déroula le 1er Août 1798 et aboutit à un désastre de la flotte française. Comme la messe en ré mineur HobXXII.11 fut crée à Eisenstadt en septembre 1798, on peut penser effectivement qu'elle résonne du fracas des armes.
L'année suivante les troupes de Bonaparte battirent complètement l'armée turque lors de la Bataille terrestre d'Aboukir.
Plus tard en 1800 la messe fut exécutée en présence de l'Amiral Nelson et Lady Hamilton et il est possible que le nom de l'amiral fut apposé à la mention in angustiis dans l'intitulé de l'ouvrage à cette occasion.

http://napoleonbonaparte.wordpress.com/2007/12/08/bataille-daboukir-1799/
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MessageSujet: Re: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeLun 10 Sep - 22:43

Plusieurs écoutes récentes de cette messe m'ont poussé à écrire un nouveau texte plus complet et plus précis sur une des plus belles oeuvres de Joseph Haydn.

La Missa in Angustis en ré mineur HobXXII.11, appelée aussi Nelsonmesse a été composée en 1798. Elle fut exécutée à Eisenstadt en septembre 1800 en présence de l’amiral Nelson et de Lady Hamilton. Son instrumentation comporte le quatuor de solistes, le choeur, le quintette à cordes, trois trompettes et l’orgue. Il n’y a donc pas de bois ce qui s’explique par le licenciement de l’ensemble d’instruments à vents par Nicolas II. La sonorité de la messe est donc dans l'ensemble, rude et dépourvue de sensualité (1).

Kyrie eleison en ré mineur 3/4. Un rythme composé d’une série de ré répétés, scandé puissamment par les trompettes et les timbales, ouvre le Kyrie, le thème du Kyrie eleison est ensuite entonné par le choeur puis par la soprano solo. Le contraste est vif entre ce debut sombre et violent et le Christe eleison doux et serein chanté par la soprano solo. Après un développement quasi symphonique sur le thème du Kyrie eleison, la réexposition reprend le debut du Kyrie. . Le soprano solo dans une fabuleuse envolée lyrique survole le choeur qui poursuit son rythme inexorable. Ce passage rappelle un passage analogue au début de l’Anima del Filosofo composée par Haydn en 1791, Ferma il piede principessa, quand Euridice se trouve confrontée dans la forêt à des esprits mauvais.

Gloria in Excelsis en ré majeur 4/4. Une animation débridée règne dans la première partie du Gloria, le mouvement très énergique se poursuit jusqu’au Domine Deus plus méditatif.
Qui tollis peccata mundi Adagio en si bémol 3/4. Cet admirable morceau très développé débute avec un thème voisin du Tuba mirum du Requiem K 626 de Mozart dans la même tonalité. Tout le morceau consiste en un échange très émouvant entre la basse vocale qui atteint les notes les plus graves, le premier violon et le choeur. Un sentiment dramatique puissant anime toute cette scène qui annonce par moments certains passages du Requiem de Verdi. On notera les interventions de l’orgue en solo. Fugue jubilatoire sur les mots In gloria Dei Patris. Les magnifiques vocalises de la soprano solo sont accompagnées par d’impressionnants roulements de timbales.

Credo en ré majeur 2/2. Un mouvement très énergique règne dans la première partie.
Incarnatus est Largo en sol majeur 3/4. Ce sublime morceau est avec le Qui tollis le sommet émotionnel de la messe. Un thème magnifique est chanté par la soprano et repris par le choeur. L’épisode crucifixus est est enchainé au précédent dans un même élan mais l’émotion est encore plus intense sur les paroles passus et sepultus est. En traitant ensemble les deux épisodes, Haydn élargit le cadre ce qui lui permet de leur donner plus d’ampleur.
Le Resurrexit, épisode jubilatoire chez la plupart des compositeurs, débute ici dans le mode mineur (si mineur), habitude fréquente dans ce passage de la liturgie chez Haydn dont il serait intéressant de comprendre la signification.
Il n’y a pas de fugue à la fin du Credo.

Sanctus adagio 4/4, magnifique morceau débutant piano dans un tempo très lent d’un profond sentiment religieux.
Benedictus qui venit in nomine Domini, allegretto en ré mineur 2/4, au lieu de l’épisode calme et serein que les paroles Beni celui qui vient au nom du Seigneur annoncent, on a un impressionnant morceau accompagné par des trompettes et des timbales très agressives. La soprano solo dialogue avec le choeur et la violence du début s’estompe progressivement tandis que des vocalises apaisées semblent s’installer. L’alto, la basse puis le ténor interviennent et la violence du début reparait de plus belle. Alors éclate un passage extraordinaire avec de frénétiques sonneries des trois trompettes fortissimo absolument incongrues dans un Benedictus, on ne retrouvera nulle part de pareils déchainement sonores avant Berlioz.

Agnus Dei en fa majeur. Introduit par un chant magnifique du premier violon, le thème est chanté par la mezzo soprano puis par la soprano. Contrairement à l’épisode précédent, la douceur et la piété règnent dans cet émouvant morceau surtout quand le thème de l’Agnus Dei est repris par le quatuor de solistes.
Un Fugato éclatante sur les paroles Dona nobis pacem termine la messe sur une note triomphale.

(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard 1988, pp 1280-3.
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MessageSujet: Re: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeMer 12 Sep - 17:44

Cette messe, la plus populaire de celles de Joseph Haydn a été abondamment enregistrée.

J'aime beaucoup la version dirigée par Trevor Pinnock sur instruments d'époque (The English Concert) avec de très bons solistes parmi lesquels:
Felicity Lott (soprano), Carolyn Watkinson (alto), Maldwyn Davies,(ténor), David Wilson-Johnson (basse), des choeurs efficaces (The English Concert Choir) et un excellent organiste:Nicholas Parle.
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MessageSujet: Re: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeDim 3 Nov - 14:49

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir cette interprétation magistrale de la Nelsonmesse : je n'en ai encore pas écoutée de semblable. Une merveilleuse interprétation de ces jeunes norvégiens que je ne connaissais absolument pas !

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MessageSujet: Re: MESSE NELSON (HobXXII.11)   MESSE NELSON (HobXXII.11) Icon_minitimeLun 4 Nov - 17:15

Merci beaucoup Joachim.
C'est grandiose, puissant. Quelle chorale! et quels solistes: la soprano est impressionnante, de même que la basse dans le Qui tollis peccata mundi! Ils manifestent un plaisir de chanter et un enthousiasme communicatifs. La soprano est excellente aussi dans l'Incarnatus est avec une voix peu vibrée tout à fait appropriée. La seconde soprano est aussi très bonne dans le splendide Benedictus et la mezzo-soprano émouvante dans l'Agnus Dei.
Toutefois j'ai quelques réserves mais c'est plus une question de style que d'interprétation. L'orchestre et la chorale sont trop volumineux et, à mon humble avis, ne correspondent pas au cadre prévu par Haydn.
L'orchestre ne me semble pas jouer sur instruments d'époque, les archets sont modernes. Les trompettes trop brillantes au figuré comme au propre, ne ressortent pas autant qu'on l'aurait souhaité du fait des masses orchestrales et chorales en présence!

C'est magnifique mais ce n'est pas ma version préférée.
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