Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Robert SCHUMANN (1810-1856)

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Piero1809
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MessageSujet: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeSam 25 Aoû - 9:43

A propos de la 61ème sonate pour piano en ré majeur de J.Haydn, j'ai évoqué la 3ème sonate pour piano et violon de Schumann.
J'aime beaucoup les trois sonates pour piano et violon de Robert Schumann, la première en la mineur (1851) me semble être la plus équilibrée, la deuxième en ré mineur de la même année , la plus spectaculaire.

Hier j'ai écouté la 3ème sonate en la mineur pour violon et piano (1853). Cette sonate appartient à la dernière période créatrice du compositeur. Son audition me procure chaque fois des émotions intenses.

Le premier mouvement est d'abord basé sur l'opposition entre deux thèmes, le premier, abrupt et passionné contient la séquence FAE (fa la mi) et le deuxième très doux et chantant est un des plus beaux thèmes schumannien que je connaisse. Ensuite ces deux thèmes sont combinés pour quasiment fusionner à la fin du morceau.

Après un scherzo évoquant Brahms, le court Intermezzo est un moment musical sublime, un ilôt de sérénité. Une partie de la fascination qu'exerce sur moi ce morceau tient dans le contraste existant entre la partie de piano, agitée, passionnée et la calme et pure ligne mélodique chantée par le violon...un moment fugitif et miraculeux dans cette sonate.

Le finale est bâti sur un thème contenant les notes FAE; par son catactère heurté presque chaotique, il illustre parfaitement les angoisses de Robert Schumann à la fin de sa vie. Dans la coda, les figurations en triples croches du violon semblent déboucher sur le vide.

L'Intermezzo et le finale ont été réemployés dans la sonate FAE (frei aber einsam, libre mais solitaire), une oeuvre collective dont les premiers et troisièmes mouvements ont pour auteurs A. Dietrich et J. Brahms respectivement.


Dernière édition par Piero1809 le Jeu 27 Aoû - 20:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Le Paradis et la Péri   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMar 17 Fév - 1:53

JPS1827 a écrit:
Je réécoute assez souvent le relativement rare "Paradis et la Péri" de Schumann par Harnoncourt, et je trouve vraiment cet enregistrement au-delà de tout ce qu'on peut en attendre. L'œuvre est abordée comme une suite de lieder avec orchestre, rien n'est laissé au hasard et tout est captivant d'un bout à l'autre. Je me rends compte que j'en avais complètement méconnu la sombre beauté dans le seul enregistrement antérieur que j'ai jamais entendu.
Parmi les "hits" de cette version, je recommande particulièrement les n°
- 1: Vor Edens Tor im Morgenprangen
- 5. So sann sie nach
- 8: Weh, weh, er fehlte das Ziel
- 10: Die Peri tritt mit schüchterner Gebärde, d'une poésie assez wagnérienne
- 14: Im Waldesgrün am stillen See,
- 15. Verlassener Jüngling, nur das eine, véritable quintessence schumanienne avec le précédent
- 22. Peri Ist's Wahr...

L'oratorio présenté de cette façon trouve naturellement sa place entre les oratorios de Haydn et les Gurrelieder de Schoenberg, à l'atmosphère si légendaire. Je trouve que ce disque représente un de ces cas où une interprétation fait véritablement découvrir une œuvre méconnue. Les voix me paraissent d'une sobriété totalement appropriée à ce qu'elles chantent.

On peut trouver le livret en français à télécharger ici (mais il faut être enregistré sur le site ODB opéra)


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Haydn
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMar 17 Fév - 2:01

Effectivement, je n'avais jamais entendu parler de cette oeuvre de Schumann. Merci de votre présentation JPS, :023:
Je le chercherai à la médiathèque :023:
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMer 18 Fév - 22:44

Le Paradis et la Péri, une oeuvre très intéressante que je vais essayer de me procurer. Dans le même registre je connais bien les Scènes de Faust que Robert Schumann composa en trois étapes: la troisième partie composée surtout de choeurs date des années 1844, la première composée en 1847 et la seconde, ma préférée, écrite en 1848.
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MessageSujet: Symphonie n° 2 en ut majeur   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeSam 20 Juin - 9:23

Symphonie n° 2 en ut majeur de Robert Schumann. Pourquoi cette symphonie me fascine tellement. Je ne saurais le dire. Il s'agit d'une oeuvre tardive (1846), Schumann, relevait de maladie. De quelle maladie il s'agit, on ne sait mais les propos à mots couverts de Schumann suggèrent qu'i s'agit de la maladie qui le précipitera dans le Rhin quelques années plus tard. C'est la symphonie la plus controversée de son auteur. On lui reproche son orchestration épaisse aux doublures trop nombreuses. J'avoue que je n'ai jamais remarqué ces défauts et que cette orchestration me semble convenir parfaitement à l'expression des sentiments qui agitent le compositeur.

L'introduction lente sostenuto assai consiste en un appel des cuivres, sorte de "leitmotiv" solennel qui va parcourir toute l'oeuvre. L'allegro ma non troppo qui suit est fievreux, haletant, passionné, aucune pause ne vient interrompre le déferlement de doubles croches qui, à l'issue d'un impressionnant crescendo, à la fin du morceau vient tout submerger. Aucun solo de clarinette ou de flûte ne vient égayer une orchestration massive parfaitement adaptée à la situation.

Scherzo: Allegro vivace, fantastique, fantomatique, il est interrompu par deux merveilleux trios, le premier jouant sur l'opposition savoureuse des bois et des cordes, le second une sorte de choral confié aux cordes. A la fin l'appel des cuivres initial se superpose au thème fantastique.

Le sommet de l'oeuvre est sans aucun doute le sublime Adagio espressivo en ut mineur. Construit autour d'un thème admirable, énoncé par la clarinette, il consiste en variations très libres. Dans l'une d'entre elles, absolument extraordinaire, le thème est propulsé à des hauteurs inimaginables par les violons au terme d'un terrible crescendo (il faut entendre ce passage sous la baguette de Leonard Bernstein!). Lors de la coda c'est dans les profondeurs que petit à petit glisse le thème.

L'allegro molto vivace final est un retour à la vie, l'orchestre entier entonne un chant joyeux. Le contrepoint qui règne dans ces pages m'évoque le finale de la symphonie Jupiter de Mozart! Un thème de choral est ensuite joué par la flûte puis le quatuor à cordes, enfin l'orchestre entier. En contrepoint à ce thème, les trombones font leur apparition et entonnent l'appel de l'introduction. Ce passage grandiose apporte une note de solennité. Le choral a maintenant envahi toute la substance du mouvement et un brillant tutti met fin à cette superbe page orchestrale.

Mais où est Haydn dans tout cela?
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeSam 20 Juin - 20:24

Piero1809 a écrit:

Mais où est Haydn dans tout cela?
Certes la symphonie n° 2 de Schumann est peu "Haydnienne". Si on la compare avec la symphonie n° 104 de Haydn, le seul point commun entre les deux oeuvres réside dans les introductions lentes. Elles débutent toutes les deux par un appel des cuivres absolument identique à une différence rythmique près (4/4 chez Haydn, 6/4 chez Schumann). Cette introduction lente de la dernière symphonie de Haydn annonce le romantisme et pose la question lancinante suivante: à quoi aurait ressemblé une symphonie composée en 1799 ou 1800. La géniale ouverture en sol mineur des Saisons nous donne peut-être une réponse.
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeDim 21 Juin - 20:45

Piero1809 a écrit:

Mais où est Haydn dans tout cela?

A mon humble avis, c'est même la moins haydnienne des 4 symphonies de Schumann :023:

Celle qui s'en rapprocherait peut-être le plus, c'est la première (dite "le printemps"), qui commence également par une introduction lente. Mais ce n'est encore que mon avis...

Dans l'ensemble, je vois peu de points communs entre nos deux compositeurs, entre la joie de vivre (basée souvent sur des thèmes d'allure populaire) de notre ami, et la tension presque toujours tangible entre les fameux Florestan et Eusebius. de Schumann.
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeDim 21 Juin - 22:07

Joachim a écrit:


Celle qui s'en rapprocherait peut-être le plus, c'est la première (dite "le printemps"), qui commence également par une introduction lente. Mais ce n'est encore que mon avis...
C'est également le mien!

Je suis d'accord avec vous: tout sépare Schumann et Joseph Haydn. Le contexte historique est profondément différent, de plus leur tempéraments respectifs sont très dissemblables.

Pourtant, à mon humble avis, il arrive à Haydn de ressembler à Schumann: finale de la sonate pour piano n° 61 en ré majeur, trio en ré mineur n° 37 (HobXV.23), scène finale d'Orfeo ed Euridice, passages des Saisons (sinfonia en sol mineur, cavatine de Lucas en mi majeur "Dem Druck erlieget die Natur...").
Ces passages reflètent peut-être des moments d'exaltation ou bien de découragement et même de .dépression. Ces instants sont fugaces du fait de l'heureuse nature de Haydn.
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 21:08

Joachim a écrit:
Piero1809 a écrit:

Mais où est Haydn dans tout cela?
Celle qui s'en rapprocherait peut-être le plus, c'est la première (dite "le printemps"), qui commence également par une introduction lente. Mais ce n'est encore que mon avis...

Incidemment cette symphonie n°1 n'eut pas à subir les foudres de la critique. Elle est généralement considérée comme la mieux orchestrée des symphonies de Schumann avec un rôle très indépendant des bois et des cuivres. C'est vrai que la transition entre le Andante un poco maestoso initial et l'allegro molto vivace est une merveille d'orchestration avec ce long crescendo des violons terminés par un arpège descendant des cors et des trompettes fortissimo.

L'orchestration des trois symphonies suivantes est bien plus épaisse avec beaucoup de doublures mais comme je l'ai déjà dit cette orchestration est appropriée aux passions et émotions véhiculées.
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeLun 21 Juin - 22:37

Le plus beau concerto pour piano du monde joué par Martha Argerich.



https://www.dailymotion.com/video/xnncv_martha-argerich-schumann_music
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMar 22 Juin - 10:28

Piero1809 a écrit:
Le plus beau concerto pour piano du monde joué par Martha Argerich.



LE plus beau ? Je dirais l'UN des plus beaux. Mais quand on pense aux derniers de Mozart, (à partir du 20ème), Schumann est surpassé I love you

A mon très humble avis, naturellement...
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMar 22 Juin - 11:24

Joachim a écrit:


LE plus beau ? Je dirais l'UN des plus beaux. Mais quand on pense aux derniers de Mozart, (à partir du 20ème), Schumann est surpassé I love you

A mon très humble avis, naturellement...
Je suis d'accord avec toi, je parlais évidemment des concertos romantiques. J'aime énormément le n° 1 en ré mineur de Brahms et le n° 3 en ré mineur aussi de Rachmanninov mais je trouve que le premier mouvement du concerto en la mineur de Schumann a quelque chose de plus que tous les autres. Il n'y a dans ce magnifique poème musical pratiquement aucun traits répétitifs, aucune virtuosité gratuite, mais du chant, du chant et encore du chant.

Mozart est évidemment hors concours et cela à partir du n° 19 en fa majeur qui est l'égal des plus grands. Le n° 17 en sol majeur doit aussi figurer dans la cour des concertos sublimes. A mon humble avis, opinion qui n'engage que moi, le n° 26 en ré majeur est inférieur à tous les autres. Il montre d'ailleurs tous les signes d'une oeuvre composée en grande hâte comme le montre l'écriture des vents beaucoup moins hardie et originale que dans les concertos précédents et le dernier à venir.
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMer 14 Juil - 22:39

Pour moi, le premier mouvement du concerto de Schumann reste le plus beau morceau concertant pour piano que j'aie jamais entendu. Les deux mouvements suivants ne sont pas à mon avis de la même encre (les derniers concertos de Mozart me paraissent d'un génie plus constant).
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeJeu 15 Juil - 18:31

Tout à fait d'accord JPS.

Finalement le premier mouvement du concerto pour piano en la mineur de Schumann se suffisait à lui même mais le compositeur voulut en faire un vrai concerto en ajoutant les deux mouvements suivants, très agréables (surtout l'intermezzo) mais d'un calibre inférieur au génial premier mouvement.

Ces considérations sur les plus beaux concertos pour piano m'amènent à Franz Liszt pour qui je vais ouvrir un nouveau sujet.
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeVen 16 Juil - 1:29

Beaucoup de subjectivité dans la notion de " plus beau ";à ce jeu-là, pour moi le "plus beau " des concertos romantiques pour piano est le 2ème de Brahms;j' aime aussi celui de Schumann bien sûr.

A quand le développement d'un sujet sur Brahms,qui adorait tant Haydn à une époque où celui-ci n' était plus guère apprécié...Cela ne serait pas plus hors-sujet que Sibelius,Schumann ou Liszt Surprised
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeVen 16 Juil - 8:53

Benoît a écrit:

A quand le développement d'un sujet sur Brahms,qui adorait tant Haydn à une époque où celui-ci n' était plus  guère apprécié...Cela ne serait pas plus hors-sujet que Sibelius,Schumann ou Liszt Surprised
Il n'en tient qu'à toi, cher Benoît!

J'étais tellement persuadé que Brahms faisait partie de nos romantiques favoris que je ne pensais pas du tout à le présenter! cat


Dernière édition par Piero1809 le Mar 23 Juil - 20:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMer 7 Mar - 20:58

Märchenerzählungen (Récit de contes) pour piano, clarinette et alto opus 132 de Robert Schumann

Il s'agit d'un trio en quatre mouvements écrit en 1853, une des dernières oeuvres composées par Schumann. Contrairement à d'autres oeuvres contemporaines (concerto pour violon, sonate n° 3 pour piano et violon) reflétant, soit disant, par leur agitation extrême, la dégradation de l'état mental du compositeur, les Märchenerzählungen sont des pièces dans l'ensemble sereines, construites avec rigueur et d'un grand charme mélodique. L'alliance de l'alto et de la clarinette, deux instruments 0 la tessiture très voisine, est originale et rare, elle avait été mise en oeuvre au préalable par Wolfgang Mozart avec génie dans son superbe trio pour piano, alto et clarinette K1 498, une oeuvre que Robert Schumann a peut-être connue.

Le premier mouvement Lebhaft, nicht zu schnell (Allegretto) en si bémol majeur donne à la clarinette le rôle principal. Très peu de virtuosité dans cette pièce mais un chant continu d'une grande douceur. On notera l'extrême fragmentation des thèmes, réduits parfois à des cellules de quatre notes circulant à travers chaque instrument. Ce procédé me semble typique des oeuvres ultimes de Schumann et leur donne un caractère d'urgence extrême.
Le second mouvement Lebhaft und sehr markirt (Vivace e ben marcato) en sol mineur est une sorte de scherzo au ton passionné et énergique donnant au piano le rôle principal. Il est entrecoupé par un intermède plus calme en mi bémol majeur confiant à la clarinette et à l'alto (qui joue à la tierce inférieure) un chant très expressif.
Le centre de gravité de l'oeuvre se trouve dans un magnifique mouvement lent Ruhiges tempo, mit zartem Ausdruck (Andante espressivo con tenerezza) en sol majeur. Là encore la clarinette chante avec nostalgie une merveilleuse mélodie reprise ensuite par l'alto et le piano accompagne richement avec un motif descendant en double croches. A l'écoute de ce morceau sublime on réalise que peu de temps avant d'être interné en hôpital psychiatrique, Robert Schumann était encore au sommet de son art. Les harmonies audacieuses et les intervalles inattendus témoignent de l'originalité de l'inspiration du musicien.
L'oeuvre s'achève avec un finale Lebhaft, sehr markiert (Allegro marcato) très énergique en si bémol majeur. Le mouvement passionné de ce morceau est interrompu par un intermède plus lent dans la tonalité mystérieuse de sol bémol majeur faisant chanter l'alto dans son registre aigu. Une importante coda termine le mouvement avec beaucoup de dynamisme et de puissance.

On peut écouter ce trio de Schumann sur You Tube, deux versions disponibles interprétées par des artistes d'exception.


Dernière édition par Piero1809 le Ven 24 Oct - 9:28, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeSam 17 Mar - 14:30

Deux versions possibles pour ce trio de Schumann opus 132. J'ai préféré celle-ci interprétée par Filippo Faes (piano), Anna Serova (alto) et Marco Thomas (clarinette) pour des raisons techniques car l'enregistrement est de qualité excellente.

https://www.youtube.com/watch?v=1aKFGQPKj2k&feature=related

La version Bertrand Chamayou (piano), Jerôme Comte (clarinette) et Lise Berthaud (alto) est également excellente mais l'enregistrement est malheureusement médiocre.

https://www.youtube.com/watch?v=tjJIo-Yi7rA&feature=related

Anna Serova et Lise Berthaud (victoire de la musique 2011) sont toutes deux remarquables.

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MessageSujet: Lieder sur des poèmes de Heinrich Heine   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeJeu 17 Jan - 18:33

J'ai assisté, à l'Opéra National du Rhin le 10 janvier 2013, à un récital de Lieder de Robert Schumann interprétés par Gerald Finley baryton-basse et Julius Drake piano.
Au programme des Lieder sur des poèmes de Heinrich Heine. Un concert vraiment merveilleux. Le court texte qui suit est tiré d'un compte rendu que j'ai publié dans un autre forum (1).

Les Lieder de Schumann sur des textes de Heinrich Heine se divisent en deux groupes appartenant à des époques très différentes, le premier composé en 1840 (opus 49, 53, 57, 64) et le second entre 1850 et 1852 (opus 127, 142).
En 1840, année extrêmement féconde, le romantisme du compositeur s’exprime librement dans une série de chefs-d’oeuvre parmi lesquels figurent plus de la moitié des Lieder pour chant et piano. Des exemples particulièrement significatifs de ce style passionné et parfois houleux se trouvent dans les ballades Belsazar opus 57 et Die beiden Grenadieren opus 49 n° 1. A noter qu’on entend dans Der arme Peter opus 53 n° 1 une citation textuelle du scherzo de la Fantaisie en fa mineur D 940 pour piano à quatre mains de Schubert.
Dans les oeuvres instrumentales postérieures à 1850, on constate que souvent les mélodies deviennent moins soutenues et que les thèmes se fragmentent en courts motifs répétés de manière obssessionnelle. Ces dernières oeuvres ont toujours intrigué le public et certains y ont vu la marque des troubles mentaux qui allaient ébranler la raison du musicien. Un exemple passionnant de ce syle se trouve dans une oeuvre ultime du compositeur, le trio, Märchenerzâhlungen, pour clarinette, alto et piano opus 132 (1853) dont nous avons déjà parlé sur ce fil. Rien de tel cependant dans les derniers Lieder si ce n’est une plus grande concision, une inspiration plus intérieure et mystérieuse et un sentiment d'urgence. Dans le magnifique Es leuchtet meine Liebe opus 127 n° 3, résonne un écho des Kreisleriana opus 16. L’art de Schumann atteint au sublime avec Mein Wagen rollet langsam, opus 142 n° 4, lied extraordinaire donnant au piano le rôle principal avec un thème flexueux déroulant ses volutes tout au long du clavier tandis qu’une mélodie tout à fait différente, dense et profonde, surgit à la voix. Qui sont ces masques grimaçants venus troubler une paisible promenade estivale?

(1) http://www.odb-opera.com/viewtopic.php?f=6&t=12053
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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeMer 26 Mar - 22:33

Le trio n° 1 en ré mineur pour piano, violon et violoncelle opus 63 a été composé par Robert Schumann en 1847 à Dresde.

Avec le trio en la bémol majeur HobXV.14 de Haydn, le trio n° 2 en mi bémol majeur D 929 de Schubert, le trio n° 1 en si majeur opus 8 de Brahms, le trio en la mineur de Ravel, c'est, à mon avis, l'un des plus beaux trios jamais composés.

Le premier mouvement Mit Energie und Leidenschaft est une structure sonate d'une grande complexité. On y retrouve deux thèmes principaux et un développement comme dans la sonate classique mais le développement prend une importance si considérable qu'il en devient le pivot du morceau. L'auditeur peu familier des considérations musicologiques retiendra deux choses:
-un thème principal très long plein de feu et de passion dévorante que je comparerais en bien plus énergique au thème ouvrant le 3ème concerto de Rachmanninov;
-au centre du développement un épisode joué pianissimo dans l'extrême aigu du clavier accompagné par des trémolos sul ponticello (chevalet) du violoncelle et des harmoniques au violon. La sonorité de ce passage est mystérieuse et d'une modernité incroyable.
Le second mouvement Lebhaft, doch nicht zu rasch est un scherzo très énergique interrompu par un trio bien plus calme remarquable par ses modulations audacieuses.
Le troisième mouvement Langsam, mit Inniger Empfindungen contraste par son accablement à l'exaltation peut-être factice des mouvements précédents. J'aime comparer ce mouvement lent à l'adagio central du trio n° 37 en ré mineur HobXV.23  de Joseph Haydn.
Le finale Mit feuer est un puissant rondo dont l'intermède central est en fait un développement basé sur le refrain du rondo.

On peut écouter ce trio grâce au lien ci-dessous:
https://www.youtube.com/watch?v=dzF3C-GZkSo


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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeJeu 27 Mar - 22:20

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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeJeu 23 Oct - 8:58

Avec Robert Schumann les légendes sont tenaces.
En voici quelques unes:
Les symphonies, notamment les n° 2 et 3 sont mal orchestrées;
Parmi les trois quatuors à cordes opus 41, seul le troisième est intéressant;
Les dernières oeuvres, celles de 1853 en particulier portent la marque de ses troubles mentaux

Rien de plus faux que ces assertions!
Nous avons montré plus haut combien le trio en si bémol pour alto, clarinette et piano opus 132, Marchenerzählungen, composé en 1853, avant dernière oeuvre importante du compositeur, était inspiré et qu'il s'agissait d'une oeuvre de tout premier plan.
Il nous faut réhabiliter maintenant la série des trois quatuors opus 41 qui forment un tout organique.


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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeLun 27 Oct - 0:21

Parmi les trois quatuors à cordes opus 41, seul le troisième est intéressant.

Tout récemment un commentateur musical a cru déceler des faiblesses dans l'écriture musicale des deux premiers quatuors de l'opus 41. Il rejoint ainsi plusieurs opinions émises depuis des dizaines d'années.

Ecoutant en boucle les trois quatuors opus 41, je ne comprends pas ce que ces commentateurs veulent dire. Pour moi ces trois quatuors sont trois merveilles possédant un certain nombre de traits communs:
-longueur semblable: 25 minutes pour le premier, 22 minutes pour le second, 27 minutes pour le troisième. Il s'agit bien d'oeuvres très concises dans lesquelles Schumann va à l'essentiel.
-structure ultra classique: quatre mouvements, mouvements extrêmes de forme sonate (sauf le finale du quatuor n° 3 qui est un rondo), un court scherzo, un mouvement lent très simple. Cette structure contraste évidemment avec la complexité des derniers quatuors de Beethoven qui invente des formes nouvelles.
-atmosphère plutôt calme et élégiaque avec toutefois des passages dramatiques qui prennent d'autant plus de relief notamment dans les développements des structures sonates.

Ces traits communs donnent à l'auditeur une sensation d'unité. C'est bien à un cycle auquel on est confronté et non pas à des oeuvres indépendantes. D'ailleurs l'audition des trois quatuors dans l'ordre de leur numérotation donne une sensation de plénitude. Plénitude renforcée par le fait que le dernier quatuor, le plus chaleureux et extraverti des trois, se termine par un brillant rondo qui donne une conclusion optimiste au cycle entier.

Injustement boudé par les instrumentistes, le quatuor n° 2 en fa majeur est remarquable. Comme les deux autres quatuors, il a été composé en 1842 et dédié à Felix Mendelssohn.
Son premier mouvement Allegro vivace frappe par sa construction rigoureuse basée sur un thème flexueux qui donne lieu à d'harmonieuses combinaisons entre les seize cordes des instruments surtout dans le développement remarquable par sa densité contrapuntique et ses harmonies acerbes.
L'andante quasi variazioni est bâti sur un beau thème très lyrique faisant l'objet des variations, les unes hardies grâce à des modulations chromatiques mystérieuses, les autres remarquables par les effets sonores novateurs. La première variation est basée sur d'étonnantes syncopes. Dans la seconde variation, le thème intact au violon est richement accompagné par les trois autres instruments. Des pizzicati donnent à la troisième variation beaucoup de charme. Un rythme lancinant et des harmonies mystérieuses confèrent à la quatrième variation une grande originalité. La sixième variation donne à l'alto un rôle prépondérant. Une coda termine ce mouvement dans la sérénité.
Dans le fantomatique scherzo, on entend un écho des Kreisleriana, oeuvre composée quatre ans auparavant. Le trio a un caractère humoristique évident. La coda très courte combine subtilement les thèmes du scherzo et du trio.
L'allegro molto vivace à trois thèmes retrouve la densité contrapuntique du premier mouvement. Le second thème nous emmène dans un monde féérique. Un troisième thème termine l'exposition. Le long développement  frappe par sa rudesse, il combine habilement les trois thèmes de l'exposition. Une magnifique coda pleine de feu conclut l'oeuvre avec la plus grande énergie.


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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeLun 27 Oct - 12:58

Voici une bonne interprétation du quatuor opus 41 n° 2 en fa majeur de Robert Schumann sur instruments d'époque, montés sur des cordes en boyau nu. Les musiciens jouent sans vibrato systématique.

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MessageSujet: Re: Robert SCHUMANN (1810-1856)   Robert SCHUMANN (1810-1856) Icon_minitimeDim 26 Avr - 8:24

Les symphonies, notamment les n° 2 et 3 sont mal orchestrées

Voilà une affirmation qui revient constamment dans les ouvrages consacrés à l'histoire de la musique.
Les compositeurs ne sont pas toujours chefs d'orchestre. Robert Schumann bien que nommé Generalmusikdirektor de l'orchestre de Dusseldorf en 1850, une position enviable et enviée, n'aimait pas ce travail de direction. Brillant à l'écrit, il était timide devant ses musiciens qui, devant son manque d'autorité, entrent vite en rébellion. Pourtant la création de sa symphonie n° 3 Rhénane opus 97 en 1851 est un brillant succès.
Peut-être fit-il des erreurs d'orchestration dans son travail de composition ? Je ne saurais pas le dire. En tous cas il ne fut pas le seul. Dans sa symphonie n° 6, Pathétique, Tchaikovski termine le premier mouvement par une phrase descendante allant vers l'extrême grave du registre du basson et demande au malheureux exécutant un quadruple pianissimo !!!. Chacun sait qu'il est toujours périlleux pour un bassoniste de jouer piano dans le registre grave de la tessiture de son instrument. Tout simplement ce passage est mal orchestré car il existe un instrument capable d'une telle prouesse, c'est la clarinette basse qui peut émettre pianissimo avec peu de souffle dans son registre le plus grave. Hector Berlioz et Gustav Mahler, tous deux chefs d'orchestre et orchestrateurs géniaux, le savaient bien mais pas Tchaikovski ! (1).

Certains voulurent corriger Schumann. C'est le cas de Mahler qui réorchestra la symphonie n° 4. J'ai entendu cette version revisitée par l'auteur du Chant de la terre et j'ai été très déçu. Je m'attendais à une débauche de gros cuivres, à des sonorités Wagnériennes. Rien de tout cela, la patte de Mahler a été étonnament discrète, on ne remarque pas de grands changements, quelques vides ont été comblés, l'équilibre bois cordes a été modifié, l'écriture tient également compte des progrès techniques effectués sur les cuivres en général. Résultat : on s'ennuie !

Les soi-disant maladresses de Schumann ne seraient-elles pas des traits de génie ? C'est vrai que le premier mouvement de la symphonie n° 2 est taillé à coups de serpe, les doublures sont incessantes, les cordes sont prépondérantes, mais cette écriture à l'emporte-pièce ne serait-elle pas destinée à exprimer un sentiment d'urgence, une hâte passionnée et fiévreuse, une course poursuite à bout de souffle ? Dans l'adagio, moment de halte, l'écriture est d'une merveilleuse limpidité avec de poétiques clarinettes, des violons d'une vibrante densité. Toutes les sonorités sont dosées à la perfection, preuve que Schumann savait parfaitement orchestrer quand il le voulait. Les critiques à propos des symphonies n° 2 et 3 ont également visé l'ouverture Manfred opus 115, une des plus dramatiques du répertoire. Là aussi les bois et les cuivres sont réduits à la portion congrue et ce sont les cordes qui sont chargées d'exprimer le désespoir sans issue de cette musique qui reflète très bien l'état mental du compositeur à partir des années 1850.

Ainsi on fait la fine bouche devant les symphonies de Robert Schumann et ses autres oeuvres orchestrales et on oublie que dans ces oeuvres il a mis ses plus profondes pensées musicales. Pour moi il n'y a pas de comparaison possible et je donnerais bien des oeuvres de ses contemporains contre une seule note du compositeur Rhénan.

(1) Joseph Haydn connaissait bien les caractéristiques du basson. Dans le largo de sa symphonie n° 94 en ré majeur, il fait jouer ses bassons à découvert fortissimo sur une seule parmi leurs notes les plus graves : un do1. C'est selon les commentateurs Londoniens, The great bassoon joke, la grosse blague du basson ! Un des plus grands éclats de rire de l'histoire de la musique (avec le coup de timbale de La Surprise) !.
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