Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Francesco CAVALLI (1602-1676)

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Piero1809
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MessageSujet: Francesco CAVALLI (1602-1676)   Francesco CAVALLI (1602-1676) Icon_minitimeSam 22 Juil - 12:51

Comment a-t-on pu oublier Francesco Cavalli (1602-1676)? Il fut pourtant le compositeur d'opéras le plus connu de son temps. Né et mort à Venise, il est le compositeur vénitien par excellence, il fut l'élève de Monteverdi et s'engagea très vite dans le sillon tracé par son maître. Dans ses opéras il donne la part belle au recitar cantando, un récitatif très chantant et volontiers ornementé. Il se distingue toutefois de Monteverdi par la présence plus nombreuses d'airs d'où les accusations de frivolité par Rome. Rappelons ici que la musique de Joseph Haydn a été critiquée en son temps par les censeurs rigoureux d'Allemagne du nord qui lui reprochèrent d'introduire le menuet dans ses symphonies et ses quatuors à cordes.

Cavalli est actuellement un compositeur joué dans les principaux opéras de la planète et certains parmi ses opéras comme La Calisto ou l'Erismena dont on reparlera ont acquis une véritable célébrité. Avant Lully en France qui subit son influence, Cavalli illustre parfaitement les débuts du style baroque.

Pout La Calisto, on peut lire:
http://www.odb-opera.com/viewtopic.php?f=6&t=18786&p=313855&hilit=La+Calisto#p313855
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MessageSujet: Re: Francesco CAVALLI (1602-1676)   Francesco CAVALLI (1602-1676) Icon_minitimeMar 25 Juil - 11:59

Erismena

de Francesco Cavalli
Livret de : Aurelio Aurai
Venise, 1655

Francesca Aspromonte (soprano), Erismena
Carlo Vistoli (contre-ténor), Idraspe
Susanna Hurrel (mezzo-soprano), Aldimira
Jakub Jozef Orlinski (contre-ténor), Orimeno
Alexander Miminoshvili (baryton), Erimante
Léa Desandre (mezzo-soprano), Flérida
Stuart Jackson (ténor), Alcesta
Jonathan Abemethy (ténor), Diarte
Tai Oney (contre-ténor), Clerio Moro
Andrea Bonsignore (baryton), Argippo


Capella Mediterranea
Leonardo Garcia Alarcon, direction

Festival d'Aix en Provence, juillet 2017.

La retransmission sur CultureBox se maintient dans la pénombre pendant toute la durée du spectacle. C'est très gênant. D'accord les étoiles y jouent un grand rôle mais à l'époque de Cavalli, l'unité de temps n'existant pas dans l'opéra à ma connaissance, le procédé de dérouler l'action pendant une nuit m'a paru assez artificiel.

La mise en scène est sobre mais efficace. Je n'ai pas été enthousiasmé par les costumes, loin de là! Pour un sujet aussi baroque, il me fallait des costumes baroques, des soldats en cuirasse, des armes étincelantes, des boucliers, des perruques. On a eu droit au destockage des surplus des plus vieilles nippes trouvées dans un grenier.

Musique admirable et chanteuses et chanteurs d'exception.
La fin de l'oeuvre est étonnamment mélancolique: alors qu'on s'attend à des réjouissances générales, les quatre protagonistes principaux (Erismena, Idraspe, Aldimira et Orimeno) entonnent une sorte de madrigal sublime au caractère presque religieux. On pense à un passage du finale du quatrième acte des Noces de Figaro! Cette fin est magique.

Francesca Aspromonte qu'on avait applaudie dans l'Orfeo de Luigi Rossi, a remarquablement chanté dans le rôle titre. Son engagement était total malgré un travestissement peu convaincant. Elle possède un tempérament dramatique qui lui permet de jouer les héroînes tragiques des opéras baroques.
Dans un style plus léger mais tout aussi efficace, Susanna Hurrell m'a beaucoup plu dans le rôle d'Aldimira. Son duetto avec Erismena: Occhi belli était admirable.
Lea Desandre est très à l'aise dans le rôle de Flerida. Elle chante avec beaucoup de vivacité deux très beaux airs à caractère populaire et dansant et montre d'impressionnantes qualités vocales. Son duetto avec le baryton Andrea Bonsignore (Argippo) était remarquable de sensualité.
Les chanteurs étaient tous excellents avec toutefois une mention particulière à Carlo Vistosi, magnifique dans le rôle d'Idraspe et Jakub Josef Orlinsky (Orimeno) dont la voix a une pureté admirable.

Le petit orchestre de la Capella Mediterranea, sous la baguette de Leonardo Garcia Alarcon, sonnait admirablement dans les tutti avec de beaux cornets qui soulignaient la ligne de chant sans être criards. Dans les récitatifs, le continuo mettait en valeur les affects exprimés par les voix. Le(a) théorbiste qui jouait parfois en solo avec son merveilleux instrument était vibrant(e).
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MessageSujet: Re: Francesco CAVALLI (1602-1676)   Francesco CAVALLI (1602-1676) Icon_minitimeVen 8 Sep - 9:53

La Calisto de Francesco Cavalli
Chef d'orchestre Christophe Rousset
Les Talens lyriques
Metteur en scène Mariame Clément
Décors, Costumes Julia Hansen
Lumières Marion Hewlett
~
La Calisto Elena Tsallagova
Eternité/ Diana Vivica Genaux
Jupiter Giovanni Battista Parodi
Mercure Nikolay Borchev
Endimione  Filippo Mineccia
Destino/Junon  Raffaella Milanesi
Linfea Guy de Mey
Satirino Vasily Khoroshev
Silvain Jaroslaw Kitala

Nouvelle production 28 avril 2017

La Calisto, dramma per musica sur un livret de Giovanni Faustini, est créé le 28 novembre 1651, au teatro San Apollinare de Venise. Cavalli, élève de Monteverdi, emprunte le sillon tracé par son maître pour créer une œuvre originale. Il ne révolutionne cependant ni l'harmonie, ni les principaux codes de l'opéra baroque naissant. Son œuvre est foisonnante et mélange  éléments comiques et dramatiques au gré des évènements surgissant dans le livret. Son style donne une place plus importante au bel canto ainsi qu'à la sensualité. La ville de Venise de mœurs bien plus libres que celles du reste de la Péninsule, fut pour cette raison, excommuniée par Rome.

Calisto, nymphe suivante de Diane, a fait vœu de chasteté pour servir la déesse. Jupiter, ayant aperçu la nymphe, a résolu de la séduire. Pour ce faire, il emprunte les traits de Diane, et sous cette apparence, arrivera à ses fins. Junon, épouse du plus puissant des dieux, est jalouse et pour se venger transforme Calisto en ourse. Jupiter, bien qu'ayant décidé à rendre forme humaine à la nymphe, ne peut aller contre le destin. Il donne à la nymphe en compensation l'immortalité sous la forme d'une constellation, la Grande Ourse.

Autour de cette trame mythologique, le librettiste tisse une histoire foisonnante de personnages variés et d'épisodes connexes : l'intervention des satyres, la romance entre Endimione et Diane, les amours contrariés de la nymphe Linfea etc...Aucun de ces épisodes n'est gratuit et s'intègre harmonieusement dans la trame de départ. Tous offrent au compositeur un canevas et une galerie de personnages propres à susciter son inspiration. Si le récitatif monteverdien est dominant, il y a plusieurs très beaux airs. Junon bénéficiera d'un air magnifique au troisième acte. Calisto aura aussi les plus beaux airs de la partition. Son terzetto avec Jupiter et Mercurio au cours duquel le plus grand des dieux lui révèle ce que sera sa destinée, Al cielo s'ascenda. est un sommet de la partition, ce poignant terzetto est construit autour d'une superbe chaconne qui devait plaire à Cavalli car il l'a développée dans une remarquable sonata a tre, pour deux dessus et le continuo, contemporaine. Le comique est souvent présent dans le personnage de Mercure, entremetteur et organisateur des plaisirs de Jupiter ou encore  dans ceux de Pan et Satirino. Ces derniers personnages sont ambigus et leur brutalité ne peut cacher leur frustration, très présente dans l'air de Pan : Numi sevatici, custodii e genii.... Mis à part quelques épisodes comiques, c'est plutôt un vision en demi-teintes, élégiaque, voire mélancolique qui domine dans la musique comme le montre bien la scène finale, bien éloignée des réjouissances générales des opéras seria à venir.

La mise en scène de Mariame Clément reste essentiellement fidèle au livret. Le décor de Julia Hansen représente un zoo et plus particulièrement la fosse aux ours. Un cylindre en béton est présent au milieu de cette fosse. D'un côté un escalier mène vers une plate forme élevée qui permet d'observer le ciel, de l'autre se trouve un local, sorte de boutique aux destinations variées, allant de la demeure de Junon jusqu'au laboratoire où un vétérinaire sera chargé d'euthanasier l'ours. Les éclairages de Marion Hewlett apportent les contrastes permettant une parfaite lisibilité du spectacle. L'ours, personnage silencieux malgré quelques grognements, joue un grand rôle, avant tout par ce qu'il va abriter pendant un temps l'âme de Calisto. C'est également un des animaux emblématiques de Diane. L'initiative la plus heureuse de cette mise en scène est d'avoir donné à Jupiter l'apparence, copie conforme, de Diane . C'est ainsi la même chanteuse qui incarne la vraie et la fausse déesse de la chasse, alors que dans d'autres mises en scènes, Jupiter est travesti en femme et chante avec une voix de fausset. L'initiative de Mariame Clément donne une bien plus grande vraisemblance à l'action. Calisto qui voue à Diane une adoration sans limites et refuse tout commerce avec un homme, peut en toute bonne conscience se laisser séduire par celle qu'elle croit être la déesse, en accord avec les relations saphiques présumées entre Diane et ses nymphes que suggèrent les textes mythologiques.
Opéra de travestis suggère Christophe Rousset ? Calisto, amoureuse d'une fausse Diane, est repoussée par la vraie tandis que Endimione, amoureux de la vraie Diane, est repoussé par la fausse. Voilà des situations propres à séduire les Vénitiens, amateurs de déguisements. L'amour sous toutes ses formes affirme Mariame Clément, de l'amour bestial des satyres à l'amour non charnel d'Endimione, un amour rarement payé de retour et que l'héroïne va payer cher. Double peine pour la nymphe, d'abord violée, puis enfermée à perpétuité dans la peau d'une ourse.

Excellente distribution. Elena Tsallagova qu'on avait déjà applaudie dans La petite renarde rusée a réalisé une composition touchante du personnage de Callisto. Sa voix claire et pure a fait merveille dans les récitatifs et les airs notamment dans Verginella, io morir vo'...Vivica Genaux (Diana), chanteuse rompue au style baroque qui nous avait émerveillés dans Farnace de Vivaldi par sa virtuosité, n'avait pas d'airs de bravoure à savourer dans la partition de Cavalli mis à part des vocalises agiles dans le prologue : Chi qua sale immortale..., la mezzo a cependant agrémenté son chant par d'élégants ornements. Rafaelle Milanesi m'a fait une grosse impression dans le rôle de Junon, notamment dans son ait fameux du troisième acte où elle manifeste son humiliation d'être éternellement trompée par son divin époux : Racconsolata, e paga....Giovanni Battista Parodi (basse) conféra au personnage de Jupiter toute la prestance nécessaire dans un rôle qui par certains aspects évoque Don Giovanni. Nikolay Borchev (baryton) donna une interprétation très convaincante de Mercurio avec une voix brillamment projetée.  Filippo Minoccia (contre ténor) fut parfait dans le rôle d'Endimione. Avec sa voix au timbre enchanteur, il manifesta à Diana toute la tendresse et les marques d'un amour sincère. Guy de Mey (ténor) fut une excellente Lincea dans un rôle difficile car le travestissement peut conduire à un comique hors sujet. Son air L'uomo è una dolce cosa...fut remarquable. Vasily Khorochev (contre ténor) donna à Satirino un grand dynamisme, rôle également ambigu comme d'ailleurs celui du dieu Pan interprété par Lauwrence Ollworth-Peter. Jaroslaw Kitala (basse) fut excellent comme à l'accoutumée dans le rôle deu dieu Sylvain. On remarqua aussi les costumes splendides des deux furies interprétées par Yasmina Favre et Tatiana Zolothikova.

Christophe Rousset a tenu a enrichir l'instrumentation elliptique de Cavalli avec un continuo bien fourni. Sa vision de l'orchestre de Cavalli est celle d'un très petit ensemble de solistes, sans doublures, avec des sonorités douces et discrètes, bien éloignées du clinquant de certaines reconstitutions dotées de percussions intempérantes. Le résultat est magnifique. Cet ensemble sonne remarquablement et offre une parfaite lisibilité. Les deux violons baroques rivalisent de douceur, les deux cornets rivalisent de vélocité et tirent des sons purs et aériens d'un instrument bien difficile à jouer. Les deux flûtes à bec qui ont souvent fort à faire donnent beaucoup de plaisir. Le continuo (deux clavecins, un orgue positif, un luth, remplacé parfois par une guitare, un lirone, un violoncelle et un violone)  donna aux récitatifs beaucoup de relief. Le tout sous la conduite magique du chef.

Ce texte est une version abrégée de mon compte rendu dans Odb-opéra: http://www.odb-opera.com/viewtopic.php?f=6&t=18786&p=313855&hilit=Cavalli#p313855
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