Des relations de Joseph Haydn et Marianne von Genzinger, on ne sait pas grand chose sinon que Haydn éprouva sans doute des sentiments profonds vis à vis de son élève. Cette dernière admirait sincèrement Haydn qui lui dédia sa sonate n° 59 en mi bémol majeur. De leurs relations il nous reste une série de lettres de Haydn fort intéressantes qui nous renseignent sur ses goûts culinaires.
A peine arrivé à Eszterhaza après son séjour à Vienne-la tête pleine des Noces de Figaro et de Cosi fan Tutte qu'il avait entendus-il écrit le 9 février à Marianne von Genzinger:
...la bonne nourriture viennoise s'est perdue en chemin, au lieu d'une délicieuse tranche de boeuf un morceau de vache d'au moins cinquante ans, au lieu d'un ragoût aux carottes un vieux mouton, au lieu d'un faisan à la bohémienne une tranche de cuir rôtie, au lieu de ces oranges si bonnes et si délicates une de ces ratatouilles qu'on appelle grass sallat, au lieu de pâtisseries de vieux chaussons aux pommes tout desséchés....
et ça continue pendant une page entière aussi drôle:
...-ici à Estoras personne ne me demande, prenez du chocolat-avec ou sans lait, commandez du café, noir ou à la crème, que puis-je vous servir, mon bon Haydn, voulez-vous une glace à la vanille ou à l'ananas? Si seulement j'avais un bon morceau de Parmesan, en particulier pendant le carême, j'avalerais plus facilement mes boulettes et mes nouilles...
Source: Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988, pp. 319-20.