La
sonate n° 20 en si bémol (HobXVI.18) présente beaucoup d'analogies avec la sonate n° 32 en sol mineur (HobXVI.44). Comme la sonate en sol mineur, elle est composée en 1771-3, elle possède deux mouvements, son tempo général est relativement modéré, son niveau sonore se situe principalement dans les nuances piano. Elle diffère par contre de la sonate en sol mineur par un
climat plus serein mais néammoins grave et sérieux.
Le premier mouvement,
Allegro moderato, débute par un thème en doubles croches pointées d'allure quelque peu archaïque; la suite du thème, remarquable par ses syncopes, semble dessiner une interrogation un peu inquiète. La réponse en triples croches, primesautière et insouciante, est une parfaite transition pour amener le second sujet. Ce dernier, très chantant, n'aurait pas été dédaigné par Mozart, il est suivi par une extension remarquable par son allure syncopée. Enfin un motif nouveau en imitations aux deux mains met un point final à l'exposition.
Le
développement combine harmonieusement tous les éléments de l'exposition: premier thème, interrogation syncopée, transition en triples croches, second thème, et sa suite, motifs en imitations, tous transposés dans des tons mineurs. C'est en fait une
refonte géniale de l'exposition. Ce mouvement, à l'instar du mouvement correspondant de la sonate en sol mineur (HobXVI.44), est une structure sonate (1) à
deux thèmes bien individualisés alors que dans nombre de sonates postérieures, le second thème sera moins apparent, quitte à disparaître complètement.
Le second mouvement,
Moderato, débute comme un tempo di minuetto mais est en fait une
structure sonate (1). L'exposition se déroule avec calme et élégance dans un style polyphonique et s'achève sur un motif plus léger. Le développement, très court, reprend le thème principal et le motif terminal dans les tons mineurs et le morceau s'achève tout doucement.
Malgré sa date de composition correspondant à la période "Sturm und Drang", cette sonate n'est pas parcourue d'orages ou de passions; sa valeur musicale est cependant considérable du fait de sa beauté mélodique et la solidité de sa construction.
(1)
http://www.musicologie.org/sites/o.html