Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)

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pianiste.2008

pianiste.2008


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MessageSujet: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeLun 6 Oct - 1:08

Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Claves_michaelstuder

Le musicien suisse Michel Studer est au coeur d'un magnifique coffret, lequel se présente come un portrait. Alors que les mass médias recherchent de l'éclat, de la brillance, de l'excès (pour ne pas dire de la folie), rien de tel ici, mais un goût parfait. Chez Michael Studer, pas d’esbroufe. Son piano s'exprime avec la simplicité de l’évidence. Pensée, décortiquées, chacune de ses notes répond à la mélodie, à la logique, à la partition. Ainsi réfléchies, elles sont jouées, restant parfois encore suspendues, comme si l’artiste voulait encore les retenir avant qu’elles ne lui filent entre les mains. Et toujours avec la recherche du son, d’un son qui soit en relation directe avec la beauté.

Entre Bach, Mozart, Chopin ou Mozart, cette sonate de Haydn, une des plus abouties, la plus magnifique peut-être. Toute en élégance, elle paraît soigneusement patinée, mais jamais fade ou terne. L'interprète fait bien percevoir tout ce que Beethoven tirera de l'héritage haydnien. Une talentueuse leçon de piano, une interprétation magnifique. De la belle ouvrage. Vraiment.
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JPS1827




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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeMar 7 Oct - 1:14

Je viens de l'écouter sur un des disques de l'intégrale Schornsheim trouvé à la médiathèque. Cette sonate est très impressionnante, surtout le polymorphisme du premier mouvement. L'interprétation, violente et emportée, me paraît aux antipodes de celle de Michael Studer que vous décrivez et que j'aimerais bien entendre, mais elle est également très expressive et captivante. En tous cas la comparaison avec Beethoven me paraît tout à fait justifiée.
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Piero1809
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Piero1809


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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeMar 7 Oct - 11:02

Merci pianiste2008 pour votre message concernant l'ultime sonate de Haydn. Je ne connais pas Michel Studer et j'ai hâte de l'entendre dans ce répertoire.

En tous les cas la 62ème sonate en mi bémol majeur de Haydn est certainement une des plus difficiles du point de vue technique (c'est avec la 60ème la plus avancée sur ce plan) et du sentiment (il y a un "juste milieu" très délicat à trouver entre son caractère préromantique indéniable et la rigueur implacable de sa construction). Aucune complaisance, aucun alanguissement ne sont autorisés dans les mouvements extrêmes, par contre, à mon humble avis, le sublime mouvement lent en mi majeur laisse un peu plus de latitude aux grands interprètes.
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Pierre

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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeMar 7 Oct - 22:11

pianiste.2008 a écrit:
Entre Bach, Mozart, Chopin ou Mozart, cette sonate de Haydn, une des plus abouties, la plus magnifique peut-être. Toute en élégance, elle paraît soigneusement patinée, mais jamais fade ou terne. L'interprète fait bien percevoir tout ce que Beethoven tirera de l'héritage haydnien. Une talentueuse leçon de piano, une interprétation magnifique. De la belle ouvrage. Vraiment.

Oui cette sonate est effectivement très " aboutie " comme vous le dites. En fait, c'est un peu le chaînon manquant entre Haydn et Beethoven. A mon avis, mais je ne suis pas un spécialiste, c'est une des plus intéressantes, si ce n'est LA plus intéressante, et pas seulement à cause des rapprochements avec Beethovent. L'écriture est particulièrement riche. :333:
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cd-man

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MessageSujet: A télécharger   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeJeu 9 Oct - 21:51

Oui encore... cette sonate est magnifique :333: Si vous n'avez pas pu vous la procurer chez votre disquaire favori, vous pouvez la télécharger à l'adresse suivante: :oohhh:

:flèche: http://www.garageband.com/artist/cooneystudio/podcast/newsletter

Michael A Cooney est au piano. http://www.cooneystudio.com/
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pianiste.2008

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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeVen 10 Oct - 21:47

cd-man a écrit:
Oui encore... cette sonate est magnifique :333: Si vous n'avez pas pu vous la procurer chez votre disquaire favori, vous pouvez la télécharger à l'adresse suivante: :oohhh:

:flèche: http://www.garageband.com/artist/cooneystudio/podcast/newsletter

Michael A Cooney est au piano. http://www.cooneystudio.com/

Je ne suis pas certain que cette version entre au Panthéon de la discographie. :trouble: Mais si elle peut contribuer à faire connaître l'oeuvre, alors tant mieux ! :333:
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Piero1809
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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeVen 31 Oct - 0:06

Cette version de Michael Cooney me semble assez personnelle, l'adagio me plaît bien. Ce qui est miraculeux avec cette sublime sonate c'est qu'elle résiste à tout, je ne me lasse pas de l'écouter interprétée par des pianistes différents, en revenant de temps en temps aux fondamentaux.
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Piero1809
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MessageSujet: sonate n° 62 en mi bémol majeur (HobXVI.52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeVen 14 Nov - 19:19

Joseph Haydn termine généralement en beauté chaque genre musical abordé (symphonie Londres n° 104, trio n° 42 (HobXV.30), quatuor à cordes opus 77 n°2 etc...Le corpus des sonates ne fait pas exception et s'achève en apothéose avec la sonate n° 62 en mi bémol majeur (HobXVI.52) de 1795. A l'audition de cette oeuvre grandiose, on mesure le chemin parcouru en près de quarante ans à partir des petites (mais déjà parfaites) sonates composées avant 1760.

Nous avons souligné que la sonate n° 60 avait été écrite pour un nouveau pianoforte possédant un clavier plus étendu. Il en est de même pour la sonate n° 62 qui exige de l'exécutante, Theresa Jansen-Bartolozzi, dédicataire de l'oeuvre (1), de solides qualités techniques; on y trouve en effet des tierces parallèles, des notes staccato (2), des accords massifs, des quadruples croches périlleuses témoignant de l'influence de Muzio Clementi. Toutefois il n'y a jamais de virtuosité gratuite, la technique est toujours au service respectueux de l'expression du sentiment.

Le premier mouvement, Allegro, débute avec un premier thème tout en accords massifs. La suite comporte un motif (mesures 6 à 16) qui jouera dans le développement un rôle de premier plan. La dominante une fois atteinte, le premier thème reparaît pour laisser la place à un second thème en notes piquées dans l'aigu du piano suivi immédiatement par un épisode en si bémol mineur qui évoque irrésistiblement Beethoven. Le premier thème reparaît pour mourir dans le grave du piano et survient brutalement un martèlement frénétique aux basses ainsi que de violents accords dans l'aigu d'effet très spectaculaire. Le développement reprend pratiquement tous les éléments de l'exposition: d'abord le second thème, puis le motif issu du premier thème qui fera l'objet d'un long épisode très intense avec, à la basse, d'incroyables intervalles et des modulations incéssantes. Alors qu'on s'attend à la rentrée, le second thème reparait en mi majeur et laisse encore la place au motif issu du thème principal qui donne lieu à des chromatismes très audacieux. La réexposition est en gros semblable à l'exposition mais quand le premier thème vient mourir dans le grave, cet épisode est encore plus long, il aboutit à un si double bémol et le temps semble s'arrêter....alors surviennent un grondement des basses et des accords massifs qui terminent ce grandiose Allegro.

L'Andante conespressione de la sonate en ut n° 58, l'Adagio en ré bémol de la sonate n°31 et l'Adagio de la présente sonate forment un trio admirable. Ce dernier mouvement lent figure parmi les premières oeuvres de Haydn qu'il m'a été donné d'entendre. Connaissant très mal ce compositeur à l'époque, je crus que ce morceau avait été composé par un romantique et j'osai avancer le nom de Liszt, musicien que je connaissais très mal également!
Ce sublime Adagio est en mi majeur, tonalité très éloignée du mi bémol initial et comporte trois parties.La première est encadrée par de doubles barres de reprises. Le thème est exposé en valeurs longues (la noire), donnant à ce mouvement une impression d'immobilité typique du dernier Haydn (et également du dernier Schubert, cf adagio du quintette pour deux violoncelles et ultime sonate en si bémol D960 qui, incidemment, à des affinités avec la présente sonate de Haydn). La seconde partie débute en mi mineur et est directement issue du thème initial; plus animée, elle est surtout remarquable par d'incroyables audaces harmoniques (3). La troisième partie reprend pour l'essentiel la thématique de la première en la variant notablement. Il faudrait faire une étude de l'ornementation chez Haydn qui atteint ici des sommets de subtilité et de complexité.

Le finale Presto est une structure sonate. Le thème en notes piquées répétées est soutenu par un accompagnement legato dans la partition que j'aie sous les yeux. John McCabe joue cet accompagnement staccato et donne à ce début l'allure d'un brutal piétinement, assez proche du finale de la sonate n° 47 en si mineur. J'aime bien cette interprétation qui me semble plus proche de l'esprit de nombreux finales de cette époque (6ème quatuor en mi bémol majeur opus 76 par exemple). Le développement est basé essentiellement sur le thème unique du morceau et son piétinement frénétique, il est interrompu par un passage entièrement en arpèges de doubles croches très virtuoses, une véritable fantaisie alla Carl Phillip Emmanuel Bach qui, temporairement rompt le rythme du début, ce dernier reprend de plus belle à la fin du développement et pendant la réexposition et c'est de la manière la plus brillante que s'achève cette sonate.

Des trois sonates Londonniennes, n° 60, 61 et 62, on ne sait laquelle fut composée en premier et laquelle est la dernière. La numérotation adoptée actuellement n'est pas basée sur une chronologie établie mais est logique. Tandis que les sonates n° 60 et 61 se terminent par des questions sans réponses (60ème), ou par une course à l'abîme (61ème), le finale de la n° 62 a véritablement un caractère conclusif et termine glorieusement le splendide corpus des sonates pour clavier.

(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988.
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Staccato
(3) D'aucuns ont avançé le "Gnomus" Tableau n°2 des Tableaux d'une Exposition de Moussorgsky
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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitimeSam 15 Nov - 3:17

Cette sonate magnifique reste pour l'instant ma préférée, sans doute à cause de son caractère beethovénien, que je trouve très accusé dans le finale avec tous ces accents déplacés sur la quatrième croche d'une mesure à 2/4.
Son caractère musclé, imposant, et assez facilement accessible pour le public, la rend très séduisante à jouer pour un pianiste.
J'espère pouvoir écouter d'autres interprétations que celles de C Schornsheim prochainement (je crains cependant de ne pas être ébloui par Bart van Oort).
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MessageSujet: Re: Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52)   Sonate n° 62 en mi bémol majeur (Hob. XVI/52) Icon_minitime

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