Sonates n° 4 en sol, n° 6 en ut et n° 7 en ré

La sonate n° 7 en ré (HobXVII.D1) se compose de trois mouvements, un thème suivi de trois variations, un menuet sans trio et un allegro final. Relativement impersonnelle à mon humble avis, je ne suis pas arrivé à accrocher.

La sonate n° 4 en sol (HobXVI.G1) possède un premier mouvement remarquable par son unité qui a été analysé en détail par Marc Vignal (1). Cet allegro est suivi par un menuetto avec trio et un Presto à 3/8 muni d'un intéressant intermède mineur.

La sonate n° 6 en ut (HobXVI.10) est, malgré ses dimensions restreintes, une oeuvre accomplie. Elle est remarquablement "typée Joseph Haydn" et on y trouve facilement ses repères.
Le premier mouvement, Moderato, est entièrement basé sur un motif ascendant que je trouve, personnellement, très "Haydnien". Le second thème, à la dominante, est étroitement apparenté au premier comme cela sera souvent le cas dans les oeuvres futures du maître. Il en découle un sentiment d'unité très satisfaisant pour l'esprit et l'oreille. L'exposition se termine sur un motif piquant accompagné par une basse d'Alberti. Le développement consiste en un travail thématique fourni sur chaque élément de l'exposition.

Le second mouvement est un grand menuet (appelé ainsi par Haydn) très harmonieux, riche en rythmes différents qui s'enchaine à un superbe trio en ut mineur très pathétique.

Le finale, Presto, est peut-être le mouvement le plus réussi. C'est une structure sonate à deux thèmes, le second thème en sol mineur. Cette pratique, second thème à la dominante mineure, est courante dans les structures sonates des symphonies de Haydn d'avant 1761 (pré-Eisenstadt) (1), par exemple les symphonies 1 à 5. Le développement, d'abord basé sur le premier thème, donne lieu à une extension très modulante à la manière d'une fantaisie. Une brillante conclusion faite d'octaves à la main gauche et d'octaves brisés à la main droite met un point final à cette sonate, petite par la taille mais grande par son contenu.

(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988.

Aujourd'hui j'ai entendu une remarquable interprétation de la ravissante sonate n° 6 en ut majeur (HobXVI.10) par Catherine Collard.

Cette sonate est couplée avec une autre sonate de "jeunesse" la sonate en sol majeur (HobXVI.6) et deux célèbres sonates de la grande mâturité, la sonate n° 59 en mi bémol majeur de 1790 et l'ultime sonate n° 62 en mi bémol majeur de 1795. Pour plus de détails et un avis:

http://patachonf.free.fr/musique/haydn/sonatesd.php

La sonate n° 6 en ut HobXVI.10 est relativement accessible au pianiste débutant qui a ainsi la possibilité d'interpréter une oeuvre de Joseph Haydn d'une grande valeur musicale (1).

Partition disponible:

http://imslp.info/files/imglnks/usimg/e/ec/IMSLP00113-Piano_Sonata_No_10_in_C.pdf

(1) C'est évidemment un pléonasme, toutes les oeuvres de Haydn ont une grande valeur musicale mais celle ci a un charme particulier.