Brigida Banti, prima donna, pour laquelle Joseph Haydn composa sa fameuse scène de Bérénice, défraya la chronique pendant son séjour londonien.
Lorenzo da Ponte en parle assez méchamment: "...La Banti...une petite femme légère, arrogante et d'une ignorance achevée, élevée dès sa plus tendre enfance à chanter dans les cafés et les rues, apportait sur la scène, où seule sa voix l'avait fait monter, les manières et la tenue d'une courtisane effrontée..." (1).
Le violoniste Felice Giardini considérait pour sa part Banti "comme la première chanteuse d'Italie et elle boit une bouteille de vin par jour"(2).
Le contrebassiste Domenico Dragonetti , présent à Londres en 1795, pensait que "Banti est la plus merveilleuse des chanteuses,....elle ne savait lire ni les notes de l'alphabet, ni de la musique mais après avoir entendu un air une seule fois, même dans une interprétation médiocre, elle le chantait d'une façon divine (2).
(1) Lorenzo da Ponte, Mémoires, Le Temps retrouvé, Mercure de France, 1980 pp.223-7.
(2) cité dans Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988.