La sonate N° 49 en ut dièze mineur (Hob.XVI.36) a été composée avant 1780 (1). Une étonnante sonate en vérité, d'abord par sa tonalité d'exception ut dièze mineur, ensuite par sa coupe originale sans mouvement lent.
Le premier mouvement,
moderato, de
structure sonate (2) classique, est bâti autour d'un thème unique, très énergique. Le développement comporte deux parties, la première est basée sur le thème principal acompagné par un contrechant et présenté dans plusieurs tonalités ce qui le rend plus expressif et plus dramatique, la seconde est une libre fantaisie modulante à la
Carl Philip Emmanuel Bach.
Le mouvement central en la majeur,
scherzando, consiste en fait en des variations sur un thème primesautier. Ce thème, un peu modifié, sera repris dans le premier mouvement de la
sonate n° 52 en sol majeur (Hob.XVI.39) composée en 1780.
Mozart s'en inspirera peut-être lorqu'il composera en 1787, l'allegretto final de sa sonate pour piano à quatre mains en ut majeur KV 521.
Le finale est un
Tempo di minuetto en ut dièze mineur reprenant le thème du Veilleur (der Nachtwächter), mélodie populaire slave, utilisée par Haydn dans plusieurs autres oeuvres (3). Ce thème a ici une résonance mélancolique très prenante tandis que le trio en
ut dièze majeur (sept dièzes à la clé!, un casse tête pour les pianistes débutants) nous émeut par sa belle et sereine mélodie. Un souffle romantique annonçant Schubert parcourt ce finale.
(1) La datation de cette sonate et des cinq autres du groupe est discutée dans le commentaire sur la sonate n° 48 en ut majeur.
(2) Structure sonate*:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Structure_sonate(3) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988.