Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Jean SIBELIUS (1865-1957)

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MessageSujet: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeLun 8 Fév - 22:36

Jean Sibelius, compositeur finlandais, symbolise la naissance de l'identité nationale finlandaise. On parle souvent dans les salons de thèmes folkloriques dans la musique de Sibelius. C'est très exagéré, la musique de Sibelius est plutôt abstraite et utilise dans ses symphonies un faible nombre de thèmes qui sont très travaillés et élaborés. Si les symphonies et les poèmes symphoniques évoquent les grands espaces du nord, les forêts et les lacs, c'est que par magie, cette musique est capable de produire des images à partir d'un matériau neutre.

Sibelius est avant tout un des plus grands symphonistes du 20ème siècle, il a écrit 7 magnifiques symphonies qui montrent clairement l'évolution de son style musical: si la première symphonie porte la marque du romantisme allemand et russe, la septième est une oeuvre austère, rigoureusement construite au langage harmonique audacieux. Une 8 ème symphonie fut entreprise et impitoyablement détruite. Il semble qu'avec sa 7ème symphonie, Sibelius avait estimé être arrivé au bout de son art.

Outre ses symphonies, Sibelius a écrit de nombreux poèmes symphoniques et un splendide concerto pour violon. On aura bien plus d'informations dans les deux références 1 et 2.

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Sibelius
(2) Marc Vignal, Jean Sibelius, Fayard, 2001.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeVen 12 Fév - 11:52

Un grand compositeur (sans doute le plus grand finlandais, avant Madetoja et Melartin, qui lui ressemblent un peu), à l'origine d'un des mystères de la musique : pourquoi a-t-il arrêté de composer en 1926-27 alors qu'il avait encore 30 ans à vivre ?
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeDim 14 Fév - 22:32

Joachim a écrit:
Un grand compositeur (sans doute le plus grand finlandais, avant Madetoja et Melartin, qui lui ressemblent un peu), à l'origine d'un des mystères de la musique : pourquoi a-t-il arrêté de composer en 1926-27 alors qu'il avait encore 30 ans à vivre ?
On a dit qu'avec sa septième symphonie, Sibelius avait l'impression d'avoir tout dit.

D'autre part, Sibelius faisait partie des rares grands compositeurs faisant une musique essentiellement tonale à une époque où l'atonalité, la polytonalité, la musique sérielle s'étaient considérablement répandus parmi les compositeurs contemporains. Des compositeurs tonaux comme Chostakovitch ou Stravinsky ont fini par incorporer des séries de douze sons dans leurs oeuvres les plus tardives. Peut-être Sibelius a-t-il eu peur de passer pour un rétrograde et manqué de confiance en lui pour imposer son style?

Comme Prokoviev l'avait fait au même moment, Sibelius aurait pu composer de la musique de film, genre où il aurait fait probablement merveille.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeVen 26 Fév - 22:13

La Tribune des Critiques de Disques a comparé le 21 février dernier 6 versions de la

symphonie n° 2 en ré majeur de Jean Sibelius

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/critiques/emission.php?e_id=65000059

On peut écouter l'émission en différé pendant 30 jours après la première diffusion.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeLun 1 Mar - 15:53

La symphonie n°1 en mi mineur opus 39 fut crée à Helsinki en 1899. On a dit que dans cette symphonie Jean Sibelius avait subi l'influence de Tchaikovsky. Ce n'est rien moins qu'évident vu que les symphonies du maître russe sont coulées dans le moule classique alors qu'on a du mal à détecter les formes classiques dans l'oeuvre du finlandais en général et dans cette symphonie en particulier dont l'allure me semble plutôt rhapsodique.
Dans sa première symphonie, Sibelius emploie un grand orchestre comportant le quintette à cordes, les bois par deux, les cuivres (quatre cors, deux trompettes, trois trombones, tuba), une harpe, timbale, triangle et grosse caisse. L'effectif sera plus modeste dans les symphonies ultérieures.

Le premier mouvement Andante ma non troppo, Allegro energico est mon préféré des quatre, il donne l'impression d'une improvisation libre avec en certains endroits, une allure épique impressionnante. En cherchant bien, une structure sonate est détectable, la symphonie débute avec une introduction à la clarinette soutenue par un roulement de timbales. Dans l'allegro, on reconnait deux groupes de thèmes, le premier comportant un motif très énergique aux cordes et aux cuivres, le second contenant un dialogue pittoresque entre la harpe et les bois évoquant des chants d'oiseaux. Ce dernier motif métamorphosé fait l'objet d'une élaboration contrapuntique complexe dans ce qu'on peut appeler développement mais également variation. Des gammes chromatiques en imitations ascendantes aux basses et descendantes aux violons, passage étonnamment moderne aboutit à une "réexposition", sorte de variation sur les deux groupes de thèmes. Dans la coda une formidable sonnerie des cuivres graves aboutit à quelques pizzicatti pianissimo.

L'andante ma non troppo est bâti autour d'un thème d'inspiration populaire faisant l'objet de quatre variations ou plutôt de transformations qui en renouvellent totalement l'essence. Particulièrement dramatique est la quatrième et dernière variation mineure jouée par les cordes fortissimo et accompagnées par des gammes chromatiques des bois donnant l'impression de vagues gigantesques qui vont tout engloutir mais tout s'apaise et le morceau se termine par un retour du thème inchangé.

Le scherzo allegro donne aux timbales un rôle important, ce sont elles en particulier qui jouent le motif initial repris en imitations serrées par les divers groupes d'instruments.

Comme le premier mouvement le finale quasi una fantasia, andante, allegro molto, a une structure rhapsodique. Le thème joué par la clarinette au début du premier mouvement est repris fortissimo par l'orchestre au début de ce finale. Une première partie présente deux groupes de thèmes dont l'un fera l'objet d'un travail contrapuntique approfondi, passage d'une impressionnante virtuosité orchestrale. Une troisième partie reprend les deux groupes de thèmes très modifiés et une idée du premier groupe sera reprise dans une coda très dramatique.

Les motifs étant constamment modifiés deviennent parfois méconnaissables ce qui donne cette allure de libre improvisation aux deux mouvements extrêmes mais cette liberté n'est qu'apparente car ces deux mouvements sont très rigoureusement construits. La première symphonie, composée par un musicien de 34 ans est une oeuvre totalement maitrisée. Il est dommage qu'elle soit jouée si rarement.


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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeLun 8 Mar - 11:21

La symphonie n° 2 en ré majeur (Italienne) fut pour l'essentiel composée à Rapallo (Italie) et terminée en Finlande en 1902. C'est la plus populaire des symphonies de Sibelius. Par ses très beaux thèmes (en nombre restreints) et son allure épique, par sa structure plus carrée et plus classique, elle est plus facile à comprendre que, par exemple, sa devancière, la symphonie n° 1 en mi mineur. Elle est écrite pour un orchestre de taille équivalente à celui de la symphonie n° 1, la harpe, le triangle et les cymbales en moins. D'incessants changements de tempo, indiqués avec précision en tête de chaque mouvement caractérisent cette symphonie.

C'est une sorte de leitmotiv qui ouvre la symphonie aux cordes auxquels répondent les bois par un motif pastoral. Ces deux cellules parcourent toute la symphonie en se modifiant subtilement. Un épisode aux allures de récitatif fait office de second thème puis le leitmotiv et la réponse des bois termine l'exposition. Le développement reprend ces deux éléments en leur faisant subir des modifications continues à travers des harmonies chromatiques très audacieuses. A la fin de la réexposition, le leitmotiv aux cordes piano termine ce merveilleux mouvement comme il avait commencé.

Changement radical d'atmosphère dans le second mouvement en ré mineur extrêmement dramatique, on pense même à une marche funèbre. La structure du morceau est en forme d'arche ABA'B'A. Des pizzicatos aux cordes graves ouvrent la marche suivis par un thème très sombre au basson qui se poursuit aux cuivres par un passage aux sonorités violemment agressives (A). L'épisode qui suit débute de façon plus apaisée mais pour rapidement prendre des accents de plus en plus menaçants (B). Le retour du thème du début se traduit par des harmonies encore plus déchirantes (A') de même que l'épisode suivant (B'). Les pizzicatos ferment la marche (A) et terminent ce mouvement très impressionnant.

Une ambiance fantastique règne dans l'éblouissant scherzo également remarquable par son humour grinçant, il est suivi par un merveilleux et poétique trio initié par un chant du hautbois. Le scherzo s'enchaine au finale.

Le Finale est un mouvement extraverti et épique s'achevant triomphalement par un thème hymnique qui se grave instantanément dans la mémoire. Sibelius avec génie évite l'écueil de la facilité et du pathos à bon marché en faisant subir aux six premières notes de son thème (une version déformée du leitmotiv du début) un travail harmonique et contrapuntique aussi poussé que possible. La grandiose coda illustrerait avec bonheur maint grand spectacle cinématographique.

Le contexte politique qui présida peut-être à la naissance de ce chef-d'oeuvre est développé dans :

http://en.wikipedia.org/wiki/Symphony_No._2_(Sibelius)
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMar 9 Mar - 12:17

Autant la première symphonie me semble rébarbative et quelque peu décousue, autant j'aime la deuxième symphonie, qui est celle de Sibélius que je préfère. C'est, avec la cinquième, la plus célèbre, et je pense que cette célébrité n'est en rien usurpée.
Composée peu de temps après Finlandia, elle fait partie du courant à la fois épique, romantique et nationaliste de Sibélius.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeSam 13 Mar - 15:55

La symphonie n° 3 en ut majeur opus 52 de Sibelius fut crée à Helsinki en 1907. Cette symphonie est écrite pour l'effectif suivant: les bois par deux, quatre cors, deux trompettes, trois trombones, timbales et le quintette à cordes, soit l'effectif de l'orchestre romantique, celui de Brahms en particulier. On remarque l'absence de la batterie dont les compositeurs usaient avec générosité à cette époque, il suffit d'écouter Salomé de Richard Strauss pour s'en convaincre. Dans cette symphonie, les bois et les cordes sont utilisés en permanence, trompettes, trombones et timbales intervenant avec parcimonie.
Après une première audition j'ai éprouvé une impression de désordre, d'absence d'unité. Maintenant après plusieurs écoutes attentives, le fil directeur apparaît, une vue globale devient possible et les beautés singulières de l'oeuvre s'imposent.

Le premier mouvement allegro moderato débute par un rythme caractéristique aux basses, motif qui jouera un rôle important tout au long du mouvement, il est suivi par un thème d'allure pastorale dans lequel figure l'intervalle do fa# (triton = diabolus in musica), tout ceci aboutit à une grandiose envolée des cuivres. Un second sujet apparaît en mineur aux violoncelles, il est suivi par un motif continu en doubles croches obstinées qui circulent à travers tous les pupitres des cordes et qui désormais ne quittera plus la scène. C'est justement ce motif qui initie le développement et qui en formera la toile de fond sur laquelle se greffe d'abord une série d'accords sinistres aux cors d'allure wagnérienne puis le rythme caractéristique du début et enfin le second thème, tout cela à travers des modulations incessantes. La réexposition est en somme très voisine de l'exposition. Dans la coda changement complet d'ambiance, un nouveau thème solennel aux allures de choral apparaît et tout se termine par deux accords de tout l'orchestre aux accents presque religieux.

Le second mouvement andantino con moto quasi allegretto en sol dièze mineur 6/4 est par contre d'une clarté limpide et d'une compréhension très facile. C'est un hybride de rondo et de thème varié comme Joseph Haydn en écrivait très souvent. Un thème très long dont la mélodie lancinante se grave immédiatement dans la mémoire est d'abord exposé par les bois au dessus de pizziccatos des basses. Dans une première variation, le thème est maintenant exposé par les cordes avec une nouvelle et riche harmonisation et des echos des bois. Un intermède méditatif assez court sert de transition à un nouvel exposé du thème sous la forme de dialogue entre la flûte et le hautbois au dessus des croches pizzicatto très nerveuses des cordes. Un nouvel intermède pianissimo, festival des bois aux superbes sonorités aboutit à un dernier exposé du thème par les violons dans lequel interviennent en soubassement les accords majestueux des quatre cors et c'est tout doucement que se termine ce morceau envoûtant.

Le dernier mouvement Moderato, allegro ma non tanto 6/8 est peut-être celui dont la signification est la plus mystérieuse. Il est en fait formé de deux mouvements accolés. Dans le premier qui est une espèce de scherzo fantastique, on entend une foule de courts motifs apparemment décousus mais dans lesquels l'oreille finit par percevoir une modification continue d'une cellule de base. Très remarquables sont les descentes chromatiques pianissimo des cordes en sourdines très divisées et les gammes ascendantes des flûtes staccatissimo (1). Dans une symphonie se déroulant dans un climat mezzo voce, l'irruption d'un fortissimo aux sonorités très agressives surprend. Ce climax suivi d'un développement mystérieux remarquable par ses audaces harmoniques prépare la seconde partie très différente basée entièrement sur un thème de choral dans lequel l'intervalle du triton est reconnaissable. Ce thème d'abord piano soutenu par d'obsédantes batteries de triolets des cordes va prendre de plus en plus de corps et de puissance au fur et à mesure que les cuivres entrent en scène pour déboucher sur une issue triomphale.

Il est frappant de voir que Sibelius se renouvelle profondément dans cette oeuvre sans concessions.

(1) La partition est belle à regarder, les mouvements des quatre groupes de violons forment des figures géométriques.


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MessageSujet: Symphonie n° 4 en la mineur Attention chef-d'oeuvre   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeDim 28 Mar - 9:58

La symphonie n° 4 en la mineur fut terminée en 1911 par Jean Sibelius et fut accueillie avec froideur.

Lorsque l'on connait les trois symphonies précédentes, une première audition de la quatrième en la mineur provoque un choc: en effet le premier mouvement, Tempo molto moderato, quasi adagio débute fortissimo aux cordes graves sur une dissonance agressive: un motif impliquant un intervalle de triton (do-fa#) sur une basse de do. Le thème principal débute dans une tonalité indeterminée puis évolue en la mineur; sur cette mélodie se superpose la même ligne mélodique en ré bémol majeur, polytonalité avant la lettre? Du fait de ces aggrégats harmoniques complexes, ce premier mouvement, peut-être un des plus impressionnant de tout Sibelius, est en rupture profonde avec ses symphonies précédentes. Le thème du début se maintient au cordes pendant tout le morceau de temps en tant interrompu par de fantastiques choeurs de cuivres. Le morceau se termine par le même motif qu'au début, un intervalle de triton (mi-si bémol) (1).

Un court scherzo en fa majeur Allegro molto vivace adoptant la forme du rondo sert de transition.

Le magnifique mouvement lent, Il Tempo largo, ut dièze mineur, est également remarquable par ses harmonies audacieuses. C' est en quelque sorte une improvisation dans laquelle les bois (splendide partie de flûte) ont une grande importance, improvisation interrompue de temps en temps par un thème magnifique d'abord joué par un violoncelle solo. Ce thème gagne en importance, il est joué par toutes les cordes et prendra une allure grandiose et épique à la fin quand les cuivres se mettent de la partie.

Le final Allegro en la majeur semble débuter dans l'allegresse, matérialisée par quatre notes joyeuses du glockenspiel. La première partie est émaillée de solos très virtuoses des violons, des flûtes et des clarinettes. Dans la deuxième partie on remarque un nouveau thème plus intense consistant en une descente chromatique pessimiste. Ce thème devient maintenant ascendant sans perdre son caractère inquiet. Avec la troisième section on croit d'abord revenir à la bonne humeur du début mais l'atmosphère est assombrie par d'inquiétants appels des cuivres (cors, trompettes, trombones marcatissimo à tour de rôle) très agressifs avec des intervalles de triton. On atteint un climax d'intensité dramatique et de puissance avec un triple forte de tout l'orchestre. La coda est impressionnante: le thème chromatique de la partie centrale dans ses versions ascendantes et inversées joue une espèce de lamento desespéré avec un decrescendo qui aboutit à un triple piano et à l'affirmation de la tonalité de la mineur et tout se termine dans l'extrême nudité d'une unique note la jouée par les cordes.

On est loin des superproductions en technicolor, du folklore national, catégories dans lesquelles la musique de Sibelius est souvent cantonnée. La 4 ème symphonie est une oeuvre dense, concentrée (33 min environ), profonde, construite avec une grande économie de moyens et à partir d'un tout petit nombre de thèmes. Cela ne vous rappelle pas un autre grand musicien?

(1) Partition
http://imslp.info/files/imglnks/usimg/d/d9/IMSLP15921-Sibelius_-_Symphony_No.4__Op.63__orch._score_.pdf


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MessageSujet: Symphonie n° 5 en mi bémol majeur   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeVen 23 Avr - 9:45

La symphonie n° 5 en mi bémol majeur fut crée dans sa version définitive en 1919 à Helsinki. Beaucoup plus aimable et consonante que la précédente symphonie en la mineur, elle devint rapidement une des plus populaires symphonies de Sibelius (1,2).

Le premier mouvement Tempo molto moderato - Allegro moderato (ma poco a poco stretto) - Vivace molto - Presto - Più Presto 12/8 est de loin le plus complexe des trois. Il résulterait de la fusion de deux mouvements dont un scherzo. Après une écoute attentive en boucle, j'y vois un exemple de grande variation à la Beethoven. Un premier épisode consiste en l'exposé des deux thèmes: un thème pastoral très mélodieux exposé par les cors et les bois, puis un thème plus chromatique et torturé. Le deuxième épisode peut être vu comme une première variation (ou une deuxième exposition variée si on veut), une strate supplémentaire, un trémolando aux cordes progressant par demi tons très dissonants donne à cette variation une caractère de développement. Un troisième épisode (deuxième variation) également chromatique aux harmonies hardies s'éloigne quelque peu des thèmes de départ. Dans l'épisode suivant (troisième variation) on assiste au retour triomphal du thème pastoral du début, le rythme 3/4 suggère alors un scherzo. Ce dernier comporte aussi un développement complexe, il aboutit à une brillante coda impliquant le tutti orchestral dans un mouvement vertigineux.

Le second mouvement Andante mosso quasi allegretto 3/2 en sol majeur consiste en variations sur un thème doux et mélodieux qui se partage entre les bois et les pizzicatos des cordes. L'orchestration de ce mouvement centré sur la beauté mélodique est tout simplement éblouissante. Quelques ombres menaçantes n'arrivent pas à altérer la sérénité de ce morceau.

Le finale Allegro molto 2/4 est emblématique du style de Sibelius. Le thème grazioso est présenté par les altos au dessous de tremolandos des violons, trémolandos qui vont d'ailleurs perdurer pendant presque tout le mouvement. Sur ce motif des cordes s'élève la célébrissime mélodie principale du mouvement jouée par les cors et consistant en une quinte, suivie d'une sixte puis d'une septième et de nouveau une sixte, mélodie répétée de manière obsessionnelle qui se grave facilement dans l'oreille. Comme dans la premier mouvement on assiste à une double exposition, la seconde ayant valeur de développement. La troisième partie dans un tempo plus retenu est un nouveau développement sur le thème principal des cors qui passe par les intervalles les plus osés et aboutit au splendide déploiement orchestral de la coda. Quelques accords sabrés par tout l'orchestre mettent un point final de façon lapidaire à ce spectaculaire mouvement.

(1) Partition http://imslp.info/files/imglnks/usimg/4/42/IMSLP15922-Sibelius_-_Symphony_No.5__Op.82__orch._score_.pdf
(2) http://en.wikipedia.org/wiki/Symphony_No._5_(Sibelius)
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeVen 30 Avr - 10:27

Au fur et à mesure que j'écoute la musique de Jan Sibelius, je suis de plus en plus frappé par sa concision. Les premiers mouvements , toujours les plus longs chez les grands symphonistes (symphonie n° 3 de Beethoven par exemple, symphonie n° 9 de Bruckner), durent à peine dix minutes dans la plupart des symphonies de Sibelius. C'est presque frustrant mais comme il n'y a jamais de redites et que toutes les notes comptent, il faut écouter cette musique avec la plus grande attention.

La notion de strate musicale est également importante. A titre d'exemple, tous les mouvements des symphonies du compositeur fourmillent d'ostinatos des cordes extrêmement serrés et opaques qui se meuvent continuellement d'un niveau à l'autre. Les quatre cors et les trois trombones produisent souvent une sonorité sombre et parfois sinistre, les bois agissent au niveau le plus élevé etc...Toutes ces strates sonores semblent fonctionner avec la plus grande indépendance mais l'écoute attentive révèle le tout organique produit par ces couches qui s'interpénètrent et parfois se télescopent violemment.

A lire, un article très intéressant sur Sibelius et un de ses chefs-d'oeuvre: Tapiola:

http://www.espritsnomades.com/siteclassique/sibeliustapiola.html
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMar 4 Mai - 23:14

La symphonie n° 6 en ré mineur opus 104 de Sibelius fut terminée en 1923. Elle est une des moins jouée des sept. Peut-être déçut-elle ceux qui espéraient entendre une oeuvre flamboyante décrivant un paysage grandiose en technicolor. En fait c'est plutôt une morne plaine gelée de la couleur bleu glauque des glaciers qui me vient à l'esprit. Sibelius évoque "une eau pure". La plus grande partie de l'oeuvre se déroule dans les niveaux d'intensité piano, voire mezzo forte avec un seul pic d'intensité dans chaque mouvement. Rien de spectaculaire dans tout cela. L'instrumentation est celle de la plupart des symphonies de Sibelius (les bois par deux, quatre cors, trois trombones, deux trompettes, timbales et le quintette à cordes) auxquels s'ajoutent une clarinette basse et une harpe (1).

Le premier mouvement Allegro molto moderato 2/2 comporte cinq épisodes. Le premier débute avec un motif descendant de quatre notes qui par sa couleur modale imprime sa marque à toute la symphonie. Ce thème est joué essentiellement par les cordes. Un second épisode plus allant consiste en imitations entre violons et bois au dessus de pizzicatos obstinés des cordes. Dans un troisième épisode ayant valeur de développement un motif obsessionel descendant se propage dans toutes les cordes formant une strate tandis que se développe une nouvelle mélodie très expressive à la clarinette basse. Le quatrième épisode, similaire au second, s'enchaine sur une extraordinaire coda qui concentre toutes les inquiétudes du mouvement: les cors et trombones jouent piano des accords sinistres au dessus de trémolos dissonants des cordes, passage conduisant à une gamme ascendante et un fortissimo des cuivres. Fin piano, une gamme ascendante de ré, rappellant le début de l'oeuvre.

Le remarquable second mouvement Allegretto moderato sol mineur débute avec un motif ascendant de quatre notes, rappel du début et de la fin du premier mouvement. La suite, consistant en bribes de thèmes issus de ce début, est traitée de manière très pointilliste avec beaucoup d'audace qui m'évoque le Debussy de La Mer.

Le troisième mouvement est un scherzo 6/8 d'une grande virtuosité orchestrale et d'une grande audace rythmique et harmonique. De très courts motifs répétés de manière obsessionnelle donnent à ce mouvement un caractère très personnel.

Le quatrième mouvement Allegro molto débute avec des superbes harmonies modales semblables à celles du début du premier mouvement. Le début consiste en respons entre cordes et bois. Un vaste deuxième épisode met en jeu un thème nouveau très agité qui conduit à un développement donnant aux timbales un rôle capital. Retour du thème du début et des respons entre bois et cordes modifiés rythmiquement. Dans le dernier épisode à la couleur modale prononcée et au tempo plus lent, les bois répondent aux cordes qui évoluent vers les hauteurs les plus éthérées dans un paysage crépusculaire et glacé.

Une excellente version est disponible sur You Tube(2).


(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_n°_6_de_Sibelius
(2) https://www.youtube.com/watch?v=ZjAmeT5bQYA&feature=related
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MessageSujet: Symphonie n° 7   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMer 26 Mai - 23:18

Symphonie n° 7
Selon plusieurs musicologues, lorsqu'on aborde la musique de Sibelius il faut faire table rase de sa culture musicale sinon on risque d'être dérouté. C'est vrai que cette musique ne ressemble à aucune autre et que les structures utilisées par le compositeur sont extrêmement originales. La symphonie n° 7, achevée en 1924, en est la parfaite illustration, symphonie en un seul mouvement, utilisant la tonalité d'ut majeur comme fondement de l'harmonie mais présentant une très grande variété de tempos et de rythmes. Les thèmes sont difficiles à reconnaître, souvent très fragmentés et en évolution constante. Il faut écouter plusieurs fois la symphonie pour en saisir la profonde unité au delà de l'impression d'improvisation perçue à première audition. Un seul mouvement en un seul tenant, avons-nous dit, à l'intérieur duquel on peut toutefois reconnaître quatre sections.

Une première section d'environ sept minutes présente un tempo unique adagio. Elle débute avec une gamme d'ut majeur aux basses se terminant par un accord de la bémol mineur joué par les cors. Pendant quelques mesures les chromatismes évoquent fortement le prélude de Tristan et Isolde mais cette incursion dans l'univers Wagnérien ne dure pas. Un thème de nature hymnique rappellant le Beethoven des derniers quatuors à cordes (l'adagio initial du seizième quatuor opus 135 en particulier) est joué par le quintette à cordes, les vents puis les cuivres se joignent aux cordes et l'ensemble sonne majestueusement. La gamme d'ut majeur du début reparaît et introduit la seconde section (4 minutes), sorte d'intermezzo présentant quelques motifs fragmentés d'allure asez assez pointilliste. Cette section se termine avec un passage assez extraordinaire: les basses énoncent une longue phrase sinueuse, ascendante puis descendante, riche en chromatismes, presque atonale, répétée à l'infini comme un ostinato, puis les cuivres graves clament un thème issu de l'hymne de l'adagio. Ce passage assez sinistre aboutit à un sommet de puissance et débouche sur la troisième section (7 minutes environ), sorte de vaste scherzo très grinçant présentant une grande variété de tempos. Les bois jouent un grand rôle et se divisent en deux groupes qui se renvoient des motifs au dessus d'accords de l'orchestre descendants par demi-tons successifs. On arrive à un trio bien plus détendu et mélodieux que le scherzo proprement dit; ce trio est une valse très entrainante; le retour du scherzo puis encore celui du trio nous amènent à la sublime quatrième section (4 minutes) dans laquelle le retour de l'adagio du début est précédé par la gamme d'ut majeur rendue menaçante du fait de trémolos des cordes. Cet adagio est bien plus étoffé que celui de de la première section, l'orchestre est au complet et l'ambiance est bien plus tendue, d'âpres dissonances troublent la mélodie hymnique et on arrive à un climax d'intensité. Tout s'arrête et on revient au calme du début. Un fulgurant crescendo de l'orchestre au complet aboutit à la géniale conclusion, cette dernière est lapidaire, tout se termine par un simple accord d'ut majeur avec un si bécarre appuyé, accord de septième majeure dissonant, résolu in extremis.

Cette musique s'arrête, pourtant on voudrait qu'elle dure plus longtemps! 25 minutes c'est bien court pour une symphonie qui est presque le testament musical de Sibelius. Arnold Schönberg disait en évoquant son oeuvre personnelle, atonale, dodécaphonique, puis de nouveau tonale: "Il reste encore bien des choses à écrire en ut majeur". Cette symphonie est bien l'illustration parfaite de ces propos.

Une analyse assez complète peut être lue dans :

http://en.wikipedia.org/wiki/Symphony_No._7_(Sibelius)
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeSam 5 Juin - 23:14

La symphonie n° 7 n'est pas la dernière oeuvre importante de Jan Sibelius.

Un an plus tard il présentera Tapiola opus 112, poème symphonique pour grand orchestre, que l'on peut considérer comme sa dernière oeuvre importante.

En 1927 Sibelius s'arrête de produire de la musique et restera muet jusqu'en 1957, date de sa mort. Pourtant il semble qu'il ait mis en chantier une huitième symphonie. Cette dernière toutefois ne verra pas le jour et certaines sources suggèrent qu'un manuscrit assez élaboré fut détruit par Sibelius lui-même.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMar 6 Juil - 10:26

Tapiola opus 112 fut composé en 1924 peu après la septième symphonie. L'oeuvre fut exécutée quelques années plus tard avec succès par Serge Koussevitzky. Une huitième symphonie entreprise alors fut impitoyablement détruite par Sibelius. Dans ces conditions Tapiola est le testament symphonique du maître finlandais. D'ailleurs rien n'interdit de voir dans ce poème symphonique évoquant Tapio, un esprit de la forêt, une huitième symphonie.

Dans cette oeuvre Sibelius pousse encore plus loin l'évolution dejà perceptible dans la septième symphonie. L'oeuvre comporte une succession de dix épisodes issus d'une cellule thématique de base qui croît, évolue, prolifère et se métamorphose à l'image d'une entité organique effrayante. Cette conception austère est relativement difficile à comprendre et il faut prêter une grande attention pour saisir le fil directeur de cette musique. Selon de nombreux musicologues, il faut faire table rase de sa culture musicale pour goûter Sibelius (1).

Comme on l'a déjà dit à propos des symphonies, la musique de Sibelius est organisée en strates ou couches superposées. Un exemple impressionnant se trouve à la fin de l'oeuvre: les cordes dessinent un ostinato violemment dissonant; d'abord pianissimo, le niveau sonore enfle progressivement et devient fortissimo tandis que la cellule thématique de base est clamée avec un maximum d'agressivité par les cuivres.

L'orchestration de cette oeuvre surpasse en complexité, subtilité et virtuosité celle des précédentes symphonies. On y trouve d'extraordinaires roulades, des gammes ascendantes et descendantes vertigineuses des bois, des glissandos fortissimo des cors etc...Les rythmes souples et changeants, évoquant le mouvements des feuilles et des branchages, me semblent très proches de Debussy.

Cette musique curieusement m'évoque le film d'animation Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (2).

(1) http://www.espritsnomades.com/siteclassique/sibeliustapiola.html
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Princesse_Mononoke

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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMer 14 Juil - 22:25

Bravo pour cette passionnante revue des symphonies de Sibelius. Je ne connais pratiquement pas Sibelius, en dehors du concerto pour violon, de la valse triste, et de 3 sonatines pour piano que j'avais autrefois déchiffrées. Pouvez-vous recommander un ou plusieurs enregistrements des symphonies ?
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeJeu 15 Juil - 10:11

Bonjour JPS
Très heureux de te retrouver dans Haydn.aforum (on se tutoie?).

Pour les symphonies de Jan Sibelius, je recommande vivement l'intégrale de Paavo Berglund à la tête de Helsinki Philarmonia Orchestra. Disponible en mp3 à prix raisonnable, ce n'est pas la version la plus spectaculaire mais certainement la plus authentiquement sibélienne. Classée première à la Tribune des Critiques de Disques pour la symphonie n° 2.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeJeu 15 Juil - 20:03

Merci beaucoup pour cette indication
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMar 10 Nov - 21:37

Jean Sibelius, compositeur finlandais, symbolise, dit-on, la naissance de l'identité nationale finlandaise. On parle souvent dans les salons de thèmes folkloriques dans la musique de Sibelius. C'est très exagéré, la musique de Sibelius est plutôt abstraite et utilise dans ses symphonies un faible nombre de thèmes qui sont très travaillés et élaborés. Il est l'inventeur d'une technique compositionnelle utilisant des strates de matériau musical superposées. Si les symphonies et les poèmes symphoniques évoquent les grands espaces du nord, les forêts et les lacs, c'est que par magie, cette musique est capable de produire des images à partir d'un matériau neutre.

Sibelius est avant tout un des plus grands symphonistes du 20ème siècle, il a écrit 7 magnifiques symphonies qui montrent clairement l'évolution de son style musical: si la première symphonie porte la marque du romantisme allemand et russe, la septième est une oeuvre austère, rigoureusement construite et dont le langage harmonique est audacieux. Une huitième symphonie fut entreprise et impitoyablement détruite. Il semble qu'avec sa 7ème symphonie, Sibelius avait estimé être arrivé au bout de son art.

Si on veut connaître au moins une symphonie, il faut choisir la seconde en ré majeur, la plus populaire, la plus riche en mélodies, très spectaculaire et évocatrice.
La plus géniale est la quatrième en la mineur aux harmonies violemment dissonantes.
Actuellement, je préfère peut-être encore la sixième en ré mineur de la couleur vert glauque de la glace!

Jan Sibelius est vraiment un cas! En 1924 après avoir achevé sa septième symphonie en do majeur ainsi que son poème symphonique Tapiola, il ne compose pratiquement plus rien. Comme je l'ai déjà dit, sa huitième symphonie est mise en chantier puis impitoyablement détruite. Comme le compositeur est au sommet de sa gloire, nationale et même internationale, ce mutisme étonne. Son silence durera jusqu'à sa mort plus de 30 années plus tard.

Je me permets de rappeler que j'ai écrit des analyses des sept symphonies sur ce même sujet dans mes posts de mars à mai 2010.
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeLun 23 Nov - 23:18

A l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Sibelius, Sir Simon Rattle à la tête du Berliner Philarmonoker dirige la symphonie n° 1 en mi mineur:

http://concert.arte.tv/fr/sir-simon-rattle-symphonie1-sibelius
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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMar 24 Nov - 22:32

Sur la 8ème Symphonie...

D'après Sibelius lui-même, la 8ème symphonie, entièrement composée, a été détruite par ses soins en 1945 et brulée dans un poêle. Pourquoi ? mystère.

Or, plus de 800 pages de partitions symphoniques esquissées et non classées, ont été remises par sa famille à l'Université d'Helsinki et la Bibliothèque nationale de Finlande en 1982. Ces esquisses, paraît-il, sont en cours d'examen, et il semble que des parties de cette 8ème symphonie s'y trouvent. Une partie de cette symphonie serait reprise dans une pièce pour orgue de 1931, Surusoitto (Musique funèbre), opus 111b.

Quoi qu'il en soit, trois de ces courtes esquisses ont été interprétées en octobre 2011 par l'orchestre symphonique d'Helsinki dirigé par John Storgaards. On les trouve sur youtube :



Voici aussi le Surusoitto op 111b pour orgue

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MessageSujet: Re: Jean SIBELIUS (1865-1957)   Jean SIBELIUS (1865-1957) Icon_minitimeMer 25 Nov - 0:47

Merci beaucoup Joachim.
Ce que tu nous apprends est passionnant car dans toutes ces esquisses, il doit y avoir quantité de musique!
Aux musicologues de jouer.
Peut-être nous reconstitueront-ils une symphonie n° 8, on ne sait jamais. En tous cas les extraits que tu as envoyés sont intéressants, surtout le premier très beau, très représentatif des oeuvres ultimes que sont la symphonie n° 7 et le poème symphonique Tapiola.
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