Pavel WRANITZKY (Paul Vranicky)

Curieusement, nous n'avons pas encore évoqué sur ce forum cet éminent élève de Joseph Haydn, Paul Wranitsky, dont la musique est à la charnière Haydn/Beethoven/Schubert. Selon ses symphonies, l'on pense à l'un des trois.


Paul Wranitzky (Pavel Vranicky) est un compositeur tchèque, né le 30 décembre 1757 à Neureisch (maintenant Nová Rise en Moravie) et décédé le 29 septembre 1808 à Vienne.

Il étudie le chant, l'orgue et le violon lors de ses études de formation en Moravie. A l'âge de 20 ans, il rejoint Vienne, la capitale de l'empire austro-hongrois, et change son nom en Wranitzky. Il y poursuit des études de théologie et se consacre également à la musique.
En 1783, le compositeur Joseph Martin Kraus lui donne des cours lors de son passage à Vienne. Il se lie d'amitié avec son professeur Joseph Haydn.

Sa réputation de compositeur grandit et il fait la rencontre de Wolfgang Amadeus Mozart dont il partage la même loge maçonnique Zur gekrönten Hoffnung. Il devient en 1790 directeur des orchestres des théâtres de la cour de Vienne. Il est surtout apprécié de ses pairs en tant que chef d'orchestre, ainsi Ludwig van Beethoven lui demande de diriger la première de sa symphonie n° 1 en 1800 et Haydn fait de même avec son oratorio La Création.

Son frère, Anton Wranitzky (1761-1820), a été lui aussi compositeur et violoniste virtuose.

On lui doit de nombreux opéras et singspiel dont Oberon, König der Elfen (composé en 1789, cet opéra a inspiré le livret de la Flûte enchantée de Mozart), Merkur, der Heurat-Stifter, Die gute Mutter, Die Erkennlichkeit...

51 symphonies dont une Grande Symphonie caractéristique pour la paix avec la République française.

Des Concertos, Divertimentos, 56 quatuors à cordes, 25 quintettes à cordes, autres musiques de chambre (Trios, Duos, Sonates), beaucoup de musiques pour vents, ballets, singspiels, cantates...

Quand on écoute sa dernière symphonie, en ré majeur opus 52, on pourrait l'attribuer à Beethoven, bien plus en tout cas que la fameuse symphonie d'Iéna qu'on lui a attribuée pendant quelques décennies...

Je possède plusieurs CD de Wranitzky parmi les symphonies et la musique de chambre, et j'avoue que j'aime toutes ses oeuvres.

Un CD (double) particulièrement remarquable, avec quatre de ses symphonies :




Je crois pourvoir dire que j'aime autant la symphonie opus 52 de Wranitzsky que la deuxième symphonie de Beethoven, c'est dire la qualité de sa musique !

Voici donc cette superbe symphonie en ré majeur opus 52

Merci beaucoup Joachim de nous faire découvrir ce Pavel Wranitzsky, contemporain de Mozart à une année près.

La grande symphonie en ré majeur opus 52 que tu nous fais écouter est vraiment passionnante. Je l'écoute en boucle avec beaucoup de plaisir. Ecrite en 1804, elle est au confluent des musiques de Haydn (le finale en particulier) et Mozart (dont on entend dans le trio du menuetto, un écho amusant de la sérénade cor de Postillon) et aux sources de celle de Beethoven dont tu cites fort à propos la symphonie n° 2 en ré majeur également. L'adagio me semble le mouvement de la symphonie le plus personnel, j'ai beaucoup aimé un magnifique passage au milieu de l'adagio quand le thème principal revient avec un accompagnement de timbales. C'est grandiose!

Dommage qu'un compositeur de ce talent soit si peu connu. Difficile de survivre dans la postérité entre Mozart et Haydn d'une part et Beethoven de l'autre!!!