Merci Benoît pour la question passionnante que tu poses avec cette symphonie en fa majeur KV 98.
Comment attribuer la paternité d'une oeuvre quand les éléments objectifs d'appréciation: manuscrit original, date de composition, copies d'époque etc… manquent.
Alors il faut s'en remettre à des considérations subjectives et là tout le monde peut se tromper, y compris, des musicologues célèbres tels que Wyzewa et Saint Foix ou encore Robbins Landon…
Pour moi qui ne suis ni musicologue, ni historien de la musique, je me risque quand même à donner un avis:
-cette oeuvre est d'une grande platitude, écrite à la hache, elle ne possède aucun trait mélodique digne d'intérêt, il n'y a pratiquement aucune modulation susceptible de solliciter l'oreille si ce n'est l'alternance obligatoire de la tonique, dominante et sous-dominante. L'instrumentation est fruste, les vents doublent systématiquement les cordes etc…
-mis à part les questions de style, comme tu l'as déjà dit, elle n'est digne ni de Joseph Haydn, ni de Wolfgang Mozart ni de Michael Haydn. Elle me fait penser à une autre Plaisanterie musicale que Wolfgang aurait pu composer en 1770 pour se moquer d'un collègue maladroit et inexpérimenté...
-je ne connais pas assez les contemporains de Haydn pour proposer un nom. Ceux que je connais un peu: Krauss, Vanhall, Dittersdorf etc…sont d'excellents musiciens qui n'auraient jamais commis une telle oeuvre…
-j'ai retrouvé une telle platitude dans certaines oeuvres de Leopold Mozart. Alors si quelqu'un me disait que le père de Wolfgang en était l'auteur, je le croirais volontiers! Toutefois Leopold a aussi composé de fort belles oeuvres.
A noter que le thème initial du premier mouvement (seul passage intéressant de l'oeuvre) possède une ressemblance avec le thème initial du finale de la symphonie n° 71 en si bémol de Joseph Haydn datant de 1779. La ressemblance s'arrête là car la symphonie n° 71 est une merveille de bout en bout!
Conclusion: je suis tout à fait d'accord avec toi, camarade!
Rundinella, Blog littéraire et musical