Divertimento en mi bémol "L'Echo" Hob II:39

L'article de Piero sur la symphonie n° 38, Echo m'a donné l'idée de réécouter l'autre Echo "de Haydn", ce divertimento Hob. II:39 en mi bémol majeur.

Ce divertimento pour sextuor à cordes - 4 violons et 2 violoncelles - qui a été attribué à Haydn est aujourd'hui considéré comme apocryphe, mais sans qu'il y ait une hypothèse pour un autre compositeur. Il aurait été composé autour de 1761. Son titre complet en allemand est : Suite für vier Violinen und zwei Violoncelli zur Aufführung in zwei verschiedenen Zimmern.

Il se compose de 5 mouvements, qui tous, y compris le menuet, ont un effet d'écho.

Adagio - Allegro - Menuetto/Trio - Adagio - Presto

Il me semble, avec mes simples oreilles d'amateur, que ce divertimento, effectivement, ne "sonne" pas haydnien. Peut-être à la rigueur, un peu, le second adagio ?

S'agissant d'une oeuvre apocryphe, Marc Vignal n'en parle pas, c'est regrettable...

Comme il n'est plus considéré de Haydn, il y a peu d'enregistrements. On en trouve quand même un sur youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=74Q-jAGR4po

Qu'en pensez vous ?

Merci beaucoup Joachim pour cette oeuvre très intéressante qui montre une fois de plus ton impressionnante connaissance de Haydn et ses contemporains.

Cette oeuvre n'est probablement pas de Joseph Haydn mais ce diagnostic n'est pas si facile à faire. Il y a des arguments contre et certains pour, une attribution à Haydn.

Contre:
-l'utilisation systématique du procédé ultra-galant de l'écho. Joseph Haydn se méfie des systèmes, il est toujours à l'affut de nouveauté, d'imprévu et d'humour et ce procédé, répété jusqu'à plus soif de l'écho, manque singulièrement d'humour!
-l'absence de développement au début de la seconde partie de l'allegro. Dans tous les trios pour deux violons et violoncelle contemporains, la deuxième partie des structures sonates débute par un travail thématique sur le thème principal.
-le presto final, trop facile, trop banal, conviendrait mieux au très jeune Mozart...(il ne faut pas répéter sur ron3 ces propos iconoclastes!).

Pour
-les deux mouvements lents et le menuet ne me semblent pas incompatibles avec le style de Joseph Haydn, notamment les triolets qui terminent certaines phrases qui sont fréquentes dans la musique de Haydn de cette époque (et aussi chez Carl Philipp Emmanuel Bach)...et là je rejoins ton point de vue (je crois).

Alors s'il n'est pas de Haydn, alors quel en est l'auteur? A question facile à poser, réponse impossible compte tenu de ma méconnaissance des dizaines de musiciens autrichiens contemporains!

Faute d'auteur avéré, je suggère qu'on maintienne l'attribution à Joseph Haydn. Qu'en pensent les participants au forum?

Piero1809 a écrit:

Faute d'auteur avéré, je suggère qu'on maintienne l'attribution à Joseph Haydn. Qu'en pensent les participants au forum?

Oui, mais je pense quand même qu'il faut le laisser dans "Anonymes, Apocryphes" sans l'inclure dans la musique de chambre de Haydn.
Pour Marc Vignal il n'est pas de Haydn puisqu'il n'en parle pas.

Pour moi il n'est pas non plus de Michael Haydn. A la rigueur il pourrait être de Leopold Mozart, ça ne m'étonnerait pas.

En premier, il faudrait savoir quand et comment ce divertimento a été édité, par qui, et pour quelle raison Hoboken l'a attribué à Haydn. Sûr qu'on manque de renseignements!

Joachim a écrit:

Piero1809 a écrit:

Faute d'auteur avéré, je suggère qu'on maintienne l'attribution à Joseph Haydn. Qu'en pensent les participants au forum?

Oui, mais je pense quand même qu'il faut le laisser dans "Anonymes, Apocryphes" sans l'inclure dans la musique de chambre de Haydn.

Oui. Tout à fait d'accord Joachim.

Ta suggestion de Leopold Mozart a du sens et d'ailleurs j'y avais pensé. On trouve dans cette oeuvre le tempérament prosaïque de Leopold sans l'humour de Joseph! Mais cette description pourrait s'appliquer aussi à bien d'autres contemporains.

Alors qui va faire maintenant une recherche de paternité? Pas grand monde à mon avis car ce n'est ni motivant, ni gratifiant de rechercher l'auteur pour l'instant inconnu d'une oeuvre, somme toute, loin d'être immortelle!