Sujet: Anton Eberl (1765 - 1807) Ven 10 Mai - 11:22
Biographie Wikipédia :
Anton Franz Josef Eberl est un compositeur et pianiste autrichien, né le 13 juin 1765 à Vienne (Autriche) et décédé le 11 mars 1807 dans la même ville.
Après des études de droit, il se consacre au piano, un instrument qu'il pratique depuis son enfance. Il devient professeur de piano et crée des Variations pour piano dont Mozart se sert lors de ses propres cours. Les deux hommes semblent très proches comme le démontre la partition autographe d'une symphonie d'Eberl de 1783 qui porte les corrections de Mozart. À sa mort en 1791, il compose la cantate funèbre Bey Mozarts Grab (La tombe de Mozart).
En 1796, il est nommé maître de chapelle et compositeur à la cour de Paul Ier de Russie, à Saint-Pétersbourg. Les compositions de cette période sont malheureusement perdues.
De retour à Vienne, son opéra La Reine des îles noires est un échec, mais Haydn en défend l'ouverture avec constance. Puis il crée l'une de ses symphonies les plus réussies, en mi bémol majeur op. 33, qui annonce Schubert. À la création de la 3e symphonie de Beethoven en avril 1805, c'est la symphonie en mi bémol majeur (également donnée ce jour-là) qui est préférée par le public et la critique.
Eberl meurt d'une septicémie, alors qu'il vient de composer sa dernière symphonie dédiée au tsar Alexandre Ier.
Même s'il est pratiquement tombé depuis dans l'oubli (jusqu'à sa redécouverte récente), il faut savoir qu'Eberl fut un très grand compositeur, unanimement considéré à son époque, comme l'égal des plus grands, comme Haydn, Mozart et Beethoven, et même souvent comparé avantageusement par rapport à ceux-ci, tant par la critique que par le public. Il était, entre autres, admiré par des compositeurs de son époque aussi brillants que Gluck et Haydn. Mais sa popularité fera que nombre de ses œuvres (comme sa Sonate pour piano op. 1) furent attribuées à tort à… Mozart. Ainsi, les variations pour piano sur Zu Steffen sprach im Traume furent publiés quatorze fois sous le nom de Mozart, et pas une seule fois sous celui de leur compositeur véritable.
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Quelques oeuvres marquantes qui donnent à voir le goût du public et de la critique au tout début du XIXème siècle alors qu'Eberl jouissait d'une réputation plus grande que celle du jeune Beethoven.
Symphonie en Mib majeur:
La fameuse symphonie alors unanimement reconnue comme un chef-d'oeuvre et qui fut largement préférée à la eroïca de Beethoven. Quand on regarde les critiques c'est surtout l'aspect destructuré, décousu, excessif et qui traîne en longueur qui était critiqué dans la symphonie de Beethoven là où l'oeuvre d'Eberl était décrite comme un chef-d'oeuvre d'équilibre entre la structure et l'audace. Je me demande si Haydn aurait lui aussi émis un jugement favorable à Eberl pour les mêmes raisons compte tenu des critères avec lesquels on jugeait l'esthétique de l'époque.
La sonate en do mineur:
Cette sonate a été publiée en 1792 ... comme l'ultime oeuvre de Mozart ! Malgré les efforts d'Eberl pour corriger toutes ces mauvaises attributions de son vivant beaucoup de ses pièces ont été publiées sous mauvais nom, en particulier sous le nom de Mozart.
Deux concerto, pour deux piano en Sib et pour piano en Mib:
Deux oeuvres qui ont été décrites comme les "compositions de l'année" en 1804 avec sa symphonie en Mib.
Bref, voilà un ami et élève de Mozart, souvent confondu avec lui, et qui mourut malheureusement trop jeune alors qu'il était au sommet de sa gloire (faisant de l'ombre à Beethoven).
Joachim
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Sujet: Re: Anton Eberl (1765 - 1807) Sam 11 Mai - 18:48
Anton Eberl (à ne pas confondre, en consonance pour nos oreilles francophones, avec son contemporain Joseph Eybler, lui aussi admiré par Haydn et Mozart) est en effet un compositeur très intéressant à connaître.
J'ignorais jusqu'au nom de ce compositeur et ai commencé à l'apprécier en 2001 grâce à l'enregistrement de 3 symphonies par le Concerto Köln, chez Teldec, sue j'avais acheté un peu par hasard :
La symphonie en ut majeur won 7 de 1785 est tout à fait mozartienne, par contre celles en mi bémol majeur opus 33 de 1803 et en ré mineur opus 34 de 1804 sont, on peut dire, pré-beethoveniennes. Ce qui montre bien que Eberl part du classicisme pour aboutir au romantisme (certaines œuvres font même penser à Schubert).
Je me suis ensuite procuré d'autres CD consacrés à Eberl, dont ceux-ci :
Quand on consulte son catalogue (50 opus plus 25 WoO) on se rend compte qu'une bonne partie est consacrée à la musique de chambre, une musique qu'il est bon de connaître aussi.