Pasquale Anfossi né à Taggia (Ligurie) le 5 avril 1727 et mort à Rome en février 1797 n'est pas un compositeur napolitain comme on le voit souvent mais fit ses études musicales à Naples. Il est l'auteur de près de quatre vingt opéras dont certains furent très appréciés. De 1782 à 1786, Anfossi est directeur du King's Theatre à Londres. A partir de 1792 il est nommé maître de chapelle de la Basilique Saint-Jean du Latran à Rome, un poste qu'il conserve jusqu'à sa mort. Il arrête de composer des opéras et se consacre uniquement à la musique religieuse. Contemporain de
Tommaso Traetta (1727-1779) et
Niccolo Piccinni (1728-1800) , il connut comme ces derniers une grande réputation internationale mais après sa mort, sa renommée fut rapidement éclipsée par celle grandissante de
Wolfgang Mozart.
Joseph Haydn monta plusieurs de ses opéras qui eurent à Eszterhaza un très grand nombre de représentations (184 en tout!). Parmi la dizaine d'opéras d'Anfossi produits par Eszterhazà, on peut citer:
Il Geloso in Cimento, La Forza delle Donne,La Finta Giardiniera, Isabella e Rodrigo, Lo Sposo Disperato, Il Curioso Indiscreto, I Viaggiatori Felici, Il Matrimonio per Inganno, Il Sordo e l'Avaro, Le Gelosie Fortunate.
Un des opéras bouffes d'Anfossi, "
La Finta Giardiniera", représentée en 1774 au théâtre de Rome, servit de modèle à Mozart pour son opéra homonyme représenté en 1775 à Munich. Un autre opéra
La Vera Costanza représenté à Rome en 1776 fournit à Joseph Haydn le titre et le livret d'un de ses chefs-d'oeuvre (1). Haydn incorpora également dans sa
Vera Costanza une scène entière d'Anfossi avec tant d'habilité qu'on ne remarque pas de rupture de style.
Les seuls opéras disponible sont "
La Maga Circe", une farce représentée à Rome en 1788 et
Il Barone di Rocca Antica (en collaboration avec Carlo Franchi) qui lui date de 1773, tous deux édités par le label Bongiovanni avec d'excellents interprètes.
Charme et élégance sont les termes qui conviennent pour définir l'art d'Anfossi. Son style mesuré et sobre, à mon humble avis, proche de celui de
Domenico Cimarosa, me semble toutefois moins hardi et novateur que celui du maître napolitain. On passe d'excellents moments avec
La Maga Circe, un des derniers opéras que Pasquale Anfossi ait composé..
(1)
http://www.italianopera.org/compositori/A/c21693312.htm