Sujet: Antonio SALIERI (1750-1825) Mer 13 Aoû - 15:44
La vie d'Antonio Salieri couvre la moitié du 18ème siècle et un quart du 19ème. Pourtant c'est d'un musicien typiquement d'ancien régime dont il s'agit, l'essentiel de ses opéras, ses oeuvres les plus connues de nos jours, ayant été composée dans le cadre de ses fonctions de Directeur de l'opéra Italien de Vienne, au service de l'Empereur Joseph II puis Leopold II jusque vers 1792. A partir de 1800, Salieri compose moins d'opéras et beaucoup plus de musique religieuse, il se consacre également à la pédagogie, un destin assez semblable à celui de Muzio Clementi. Il a d'ailleurs des élèves illustres dont Beethoven, Meyerbeer, Schubert, Liszt….
On a longtemps glosé sur la jalousie de Salieri vis à vis de Mozart. On revient maintenant sur cette idée chère aux romantiques et on se pose avec raison des questions. Comment imaginer qu'un musicien officiel, à la charge prestigieuse, comblé d'honneurs, triomphant sur toutes les scènes internationales de Milan à Lisbonne en passant par Paris, Londres et bien entendu Vienne, puisse être jaloux de l'obscur et besogneux Mozart? La musique du Salzbourgeois ne réussit en effet jamais de son vivant à franchir ses montagnes natales en direction de l'Italie, son voyage à Paris en 1778 s'avéra catastrophique et sa situation à Vienne à partir de 1781 fut constamment précaire voire bancale!
Quant-à l'accusation d'empoisonnement, elle relève du fantasme, entretenu par la pièce de Pouchkine, Mozart et Salieri, complaisamment véhiculée par le film (excellent) Amadeus de Milos Forman.
A ma connaissance, Salieri ne semble pas avoir recherché la compagnie de Joseph Haydn. Toutefois c'est bien Salieri qui dirigea une représentation de La Création en 1808, dernière occasion où Haydn se montra en public. D'autre part Salieri dirigea le 19 septembre 1790 une symphonie de Haydn lors d'un banquet précédent un triple mariage à la cour de Vienne. C'est ainsi que l'archiduc François, futur empereur François II, épousa en seconde noces la princesse napolitaine Maria Teresa. On raconte que pendant l'exécution de la symphonie de Haydn, le roi de Naples, Ferdinand IV qui la connaissait par coeur, l'accompagna d'un bout à l'autre en fredonnant (3). C'est dire l'enthousiasme que la musique de Haydn suscitait dans toute l'Europe (5).
Par contre Haydn s'intéressait à Salieri. Il avait d'ailleurs le projet de monter Axur, re d'Ormus à Eszterhàza, oeuvre qui faisait partie des trois opéras devant être représentés au dernier trimestre 1790. Il semble d'après Marc Vignal, qu'Axur fut donné au moins une fois à l'opéra d'Eszterhàza avant le décès du prince (4) mais il est également possible que la mort de Nicolas le Magnifique ait ruiné ce beau projet.
Le chef-d'oeuvre de Salieri est peut-être son opéra Axur, re d'Ormus (1788), qui eut un succès formidable dans toute l'Europe et qui est une oeuvre très novatrice et d'une grande profondeur (1). Axur est une adaptation en italien faite par Lorenzo da Ponte de la tragédie Lyrique Tarare du même Salieri, sur un livret de Beaumarchais. Deux années auparavant, Salieri avait déjà produit un dramma giocoso pétillant d'humour: La Grotta di Trofonio sur un livret de l'abbé Casti qui raconte une histoire proche de celle de Cosi fan tutte (2). En 1799, il écrira un opéra remarquable, à la fois comique et grinçant: Falstaff d'après Shakespeare qui n'obtint pas le résultat escompté.
(1) https://haydn.aforumfree.com/t159-axur-re-d-ormus-antonio-salieri (2) https://haydn.aforumfree.com/t263-la-grotta-di-trofonio-chef-d-oeuvre-de-salieri (3) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, pp.331-2, 1988. (4) Marc Vignal, ibid, pp. 322-3. (5) La dernière symphonie composée à Eszterhazà, avant le triple mariage royal et bien sûr, avant le voyage Londonien de Haydn, était la symphonie n° 92 Oxford (1789) en sol majeur et il est possible que c'est-elle qui fut exécutée à Vienne sous la direction de Salieri. Toutefois les symphonies 90 en ut et 91 en mi bémol sont aussi de bonnes candidates.
Dernière édition par Piero1809 le Mar 26 Aoû - 14:27, édité 10 fois
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Ven 15 Aoû - 21:10
Pour vous convaincre qu'Antonio Salieri fait partie des grands compositeurs, j'ai choisi ses 20 variations sur La Follia di Spagna composées en 1814, les plus belles variations orchestrales avant celles sur un thème de Haydn de Brahms, a-t-on dit. Certains passages sont d'une hardiesse à couper le souffle! On remarquera plusieurs remarquables solos de harpe et de violon. Une variation est jouée par les trombones avec un accompagnement de petite flûte et de batterie. L'utilisation que fait Salieri des bois et des cuivres est bien plus audacieuse que celle que Beethoven réalise à la même époque. Salieri fait chanter les clarinettes d'une manière inusitée à cette époque.
Rappelons ici que Rachmanninov composera au 20ème siècle de magnifiques variations sur le même thème.
Dernière édition par Piero1809 le Lun 18 Aoû - 12:48, édité 1 fois
Joachim
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Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Sam 16 Aoû - 11:04
Tu as eu bien raison de choisir ces Variations pour montrer que Salieri n'est pas seulement un compositeur d'opéras (ou de musique sacrée, elle aussi importante dans son oeuvre).
Ces 36 variations pour grand orchestre sont les premières variations orchestrales jamais composées à l'époque, - même Beethoven n'y avait pas pensé - et qui nous projette dans l'avenir. Les instruments se détachent tour à tour en soliste. C'est un morceau extraordinaire qui n'a plus rien de l'esprit du classicisme.
On ne peut que regretter que Salieri ait si peu composé de musique orchestrale ; les autres (2 symphonies et 5 concertos) sont toutes des oeuvres de jeunesse composées autour de 1773/1775.
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Lun 18 Aoû - 12:39
Merci beaucoup pour ton commentaire, Joachim, toujours précis et documenté.
Comme tu parles de 36 variations, j'imagine que la version que j'ai citée qui en compte seulement 26 (et pas 20 comme je l'ai dit), est incomplète. Connais-tu un enregistrement de ces 36 variations?
Haydn Administrateur
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Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Lun 18 Aoû - 13:45
Je vais écouter les variations et surtout Axur quand j'aurai le temps. Je n'arrive pas à l'écouter comme beaucoup d'autres opéras !
Joachim
Messages : 664 Points : 814 Date d'inscription : 20/08/2007 Age : 78 Localisation : Nord
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Mer 20 Aoû - 16:40
Piero1809 a écrit:
Merci beaucoup pour ton commentaire, Joachim, toujours précis et documenté.
Comme tu parles de 36 variations, j'imagine que la version que j'ai citée qui en compte seulement 26 (et pas 20 comme je l'ai dit), est incomplète. Connais-tu un enregistrement de ces 36 variations?
En fait Piero, c'est moi qui me suis trompé : ce sont bien 26 variations, en ré mineur, et non pas 36 !
L'enregistrement Youtube que tu présentes est celui qui, en quelque sorte, a révélé ces variations pratiquement inconnues à l'époque : le CD Chandos par les London Mozart Players, dirigés par Matthias Bamert. C'est l'un des CD de la collection des contemporains de Mozart, collection prestigieuse (je les ai tous !) où l'on retrouve des noms assez connus comme Pleyel, Vanhal, Michael Haydn, et d'autres presque inconnus comme Samuel Wesley, Vaclav Pichel ou William Herschel (cet astronome-compositeur qui a découvert la planète Uranus).
En voici un autre enregistrement, que personnellement je trouve trop lent dans l'ensemble (il dure d'ailleurs 3 minutes de plus).
Connais tu son Requiem en ut mineur, composé en 1804 ?
J'ai trouvé le catalogue de ses oeuvres sur un site allemand. Tu veux que je fasse un copié-collé ici ?
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Mer 20 Aoû - 20:59
Joachim a écrit:
Connais tu son Requiem en ut mineur, composé en 1804 ? J'ai trouvé le catalogue de ses oeuvres sur un site allemand. Tu veux que je fasse un copié-collé ici ?
Oui, je connais ce Requiem que j'aime beaucoup. Je trouve dans ce Requiem un esprit français: noblesse, rigueur, clarté qui me font penser à Berlioz.
Merci d'avance pour le catalogue des oeuvres de Salieri!
Dernière édition par Piero1809 le Sam 23 Aoû - 8:50, édité 1 fois
Joachim
Messages : 664 Points : 814 Date d'inscription : 20/08/2007 Age : 78 Localisation : Nord
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Jeu 21 Aoû - 18:24
Catalogue des oeuvres :
Operas
Annibale in Capua (1801) Armida (1771) Axur, Re d'Ormus (1788) Catilina (1790-92) – Uraufführung posthum 1994 in Darmstadt Cesare in Farmacusa (1800) Cublai, gran Kan de' Tartari (1786-88) – Uraufführung posthum 1998 in Würzburg Danaus (1807) – deutsche Fassung von Les Danaïdes Das Posthaus – Fragment, verloren Delmita e Daliso (1776) Der Rauchfangkehrer oder Die unentbehrlichen Verräter ihrer Herrschaften aus Eigennutz (1781) Die Generalprobe – Fragment Die Neger (1802, Uraufführung 1804) Don Chisciotte alle nozze di Gamace (1770) Eraclito e Democrito (1795) L'Europa riconosciuta (1778) Falstaff ossia Le tre burle (1799) Il Barone di Rocca Antica (1772) Il Mondo alla rovescia (1792, Uraufführung 1795) Il Moro (1796) Il Pastor fido (1789) Il Ricco d'un giorno (1784) Il Talismano (1779) – erster Akt von Salieri, zweiter und dritter Akt von Giacomo Rust Il Talismano (1788) I tre filosofi (1797) – Fragment L'Amore innocente (1770) L'Angiolina ossia Il matrimonio per sussurro (1800) La Bella selvaggia (1802) – nicht aufgeführt La Calamità de' cuori (1774) La Cifra (1789) La Dama pastorella (1780) La Fiera di Venezia (1772) La Finta scema (1775) La Grotta di Trofonio (1785) La Locandiera (1773) La Moda ossia Gli scompligi domestici (1771) – Pasticcio, nur Teile des zweiten und dritten Aktes von Salieri La Partenza inaspettata (1779) La Scuola de' gelosi (1778, zweite Fassung 1783) La Scuola degli amanti ossia Così fan tutte (ca. 1789) – Fragment La Secchia rapita (1772) La Vestale (1769) – verloren Le Couronnement de Tarare (1790) – den neuen politischen Verhältnissen angepasster Zusatz zu Tarare Le Donne letterate (1770) Les Danaïdes (1784) Les Horaces (1786) Palmira, Regina di Persia (1795) Prima la musica e poi le parole (1786) Semiramide (1782) Tarare (1787)
Airs d'insertion et airs de concert
Addio carina bella (Meng.), Arie G-Dur für Bass und Orchester, für? Affè questa sera grandissima – Una domina? Una nipote? (Don Anchise), Arie & Rezitativ für Bass und Orchester (1775?), für P. Anfossi La Finta giardiniera? Ah ciel che noja è questa, Arienfragment Ah dove amici, Rezitativ für Sopran und Orchester, für? Ah non siete ogni si facile (Tenast), Arie für Tenor und Orchester, für? Alla speranza (Galatea), Arie für Sopran und Orchester, für? All’idea del gran mistero, Arie A-Dur für Sopran, Chor und Orchester, für? Anch’io nello specchio talora, Arie E-Dur für Sopran und Orchester (1771), für? Cedo l’intatto pegno (Dely – Davidde), Duett für Sopran, Tenor und Orchester, für? Che mi s’appresti? (Capitano), Arie C-Dur für Bass und Orchester (1775), für? [...] che strane vicende (Ros. – Fior. – Pasq. – Fulg.) fragmentarisches Finale einer Oper (Atto II), für A. Felici La Novità? Chi vuol la zingara, Duett für zwei Soprane und Orchester, für? Dall’uso parigino il bello, il sopraffino, Arie C-Dur für Sopran und Orchester (1773), für? Del morir le angoscie adesso, Szene und Arie für Tenor und Orchester Denke nicht der Zeit der Schmerzen, Duett für Sopran, Tenor und Orchester, aus Danaus Dico sol, che la padrona (Lena), Arie für Sopran und Orchester, für La Locandiera? D’oro saranno i letti (Fulg.), Arie D-Dur für Bass und Orchester (1775), für? Dottorini saputelli (Clar.), Arie für Sopran und Orchester (1774), für? D'uno sposo si dolce mi vanto (Fiamme.), Arie für Sopran und Orchester (1775), für? Eccomi al punto ch’io già tanta temei, Arienfragment für Sopran und Orchester, für? Fate largo al gran Pasquino (Pasquino), Arie D-Dur für Bass und Orchester (1775), für A. Felici La Novità? Figlia mia diletta, Terzett für Sopran, Tenor, Bass und Orchester, für? Fra tanto pietre brune (Polidoro), Rezitativ für Bass und Orchester (1785?), für Cimarosas L’Italiana in Londra? Gelosia d’amore è figlia, Arie für Sopran und Orchester, für? Goder lasciatemi (Gianetta), Arie für Sopran und Orchester, für? Gran diavolo! (Uberto), Arie F-Dur für Bass und Orchester, für? Guarda in quel volto, Arie Es-Dur für Sopran und Orchester, für? Ho perduto la mia pace (Brettone), Arie für Tenor und Orchester (1775), für Paisiellos L’Innocenza fortunata Ho stampato libri in foglio, Arie für Tenor und Orchester, für? Il pargoletto amabile, Arie A-Dur für Tenor und Orchester, für? In tuo favore mi parla il core, Duett für zwei Soprane und Orchester, für? Io contento, Rezitativ, für? Io di nuovo vel ripeto, Arie für Sopran und Orchester (1777), für? Io lo dico e il posso dire, Terzett für Alt, Tenor, Bass und Orchester, für? Io non so che pensare, Rezitativ & Cavatina für Tenor und Orchester, für? La donna è sempre instabile (Belfusio), Arie für Tenor und Orchester, für La Fiera di Venezia? La mia morosa me l’ha fatta (Sandrina), Arie für Sopran und Orchester, für Il Talismano? L’amour est un dieu, Canzone für Sopran und Orchester, für? La sposa se cedo, Arie für Sopran und Orchester, für? Le diras, che il campione (Gusman), Arie für Bass und Orchester (1775), für? Le Inconvenienze teatrali, Quartett für Sopran, Alt, Tenor, Bass und Orchester, für? L’introduco immantinente - Quando ho visto il dottorino (Rosina), Rezitativ & Arie für Sopran und Orchester (1776), für La Finta scema Madame vezzosissima (Zeffirina – Valerio), fragmentarisches Rezitativ und Duett, für? Ma quai mali intorno al core, Arie für Tenor und Orchester Ma quale agli occhi miei (Conte), Rezitativ, für? Mia vaga Dorilla, Arie für Bass und Orchester (1775), für B. Galuppi Il Marchese villano Moriam, moriam mia vita, Rezitativ & Duett für Sopran, Tenor und Orchester, für? Nel mio seno, Arie, für? No, che pietà (Arrich. - Pett.), Duett für Sopran und Tenor mit Orchester (3. Oktober 1780), für? Non per parlar d’amore (Laurina), Arie Es-Dur für Sopran und Orchester, für N. Piccinni L’Astretta Non temer che d’altri (Falsirena), Arie für Sopran und Orchester (1779), für La Fiera di Venezia Non veste alla moda (Aga.), Arie für Bass und Orchester (1774), für? Non vi fidate, Arie für Sopran und Orchester, für? O Hass, o Stolz, o Liebe! (Anna), Arie für Sopran und Orchester (um 1804), alternative Arie (Akt II, Nr. 6) für Die Neger Oh che donna che matta (Peppino), Rezitativ, für? Oh me infelice – Allor potrei, Rezitativ und Arie, für? Oh qual sorpasso giubilo (Pilemone), Arie F-Dur für Bass und Orchester, für Eraclito e Democrito? Oh quanti veggarsi (Cardano), Arie für Tenor und Orchester, für Il Talismano? Oh sancte inviete, Arie für Sopran und Orchester (1775), für? Padre, oh Dio! con qual fronte", Rezitativ und Terzett (1775) - mit Salieris Anmerkung "Composto per la prima Accademia l'anno 1775" Padrona stimatissima (Pasquino), Arie D-Dur für Bass und Orchester, für A. Felici La Novità? Parlaste d’un cappone, Arie für Bass und Orchester (1776), für? Pasquino avrà quest’ora, Rezitativ, für A. Felici La Novità? Paterio giudizio, Arie für Bass und Orchester, für? Per amore io già vancillo (Perillo), Arie für Tenor und Orchester (1770), für? Perder sogetto amato, Duett für zwei Soprane und Orchester, für? Per voi s’avanzi, Arie für Bass und Orchester, für? Prendi un paterno amplesso (Emirena - Farnaspe - Osroe), Rezitativ und Terzett (1773), für? Qual densa notte (Artalice – Chabri – Nehemia – Chor), Finale einer Oper, für? Quando sarà mia sposa (Capitano), Arie für Bass und Orchester (1775), für? Quest’è un mar di confusione, Quartett für Sopran, Alt, Tenor, Bass und Orchester, für? Qui non si dice: cara a chi d'avver non s'ama, Arie für Sopran und Orcheseter (1774), für? Rasserena nel tuo barbaro, Arienfragment, für? Sans argent et sans crédit (Boschetto – Pirati – Lauretta), Szene mit Orchester (1768), für? Scomodarmi da palazzo e trattarmi in questa guisa, Arie F-Dur für Sopran und Orchester (1775), für? Se amor m’ha dato in testa, se mi far delirare, Arie für Sopran und Orchester (1776), für? Se credessi di volare (Peppino), Arie Es-Dur für Bass und Orchester (1774), für? Se Dio veder tu vuoi (Achior – Ozia,) Duett, für F. L. Gassmann La Betulia liberata? Se tu vedessi il core (Isabella), Arie G-Dur für Sopran und Steicher, für B. Galuppi Il Villano geloso Signor mio scrivete bene (Pasquino), Arie F-Dur für Bass und Orchester (1775), für A. Felici La Novità? S'odo, o duce (Epponina – Voadice – Sabino – Arminio – Annio), Finale einer Oper (1785?), für G. Sarti Giulio Sabino Son dama, ma so l’arte ancor delle plebe (Polissena), Arie für Sopran und Orchester (1774), für G. Paisiello Il Tamburo (notturno) Son nipote d’un togato (Isabella), Arie F-Dur für Sopran und Streicher, für B. Galuppi Il Villano geloso Sopra il volto sbigotito, Arie Es-Dur für Bass und Orchester, für? Talor non si comprende, Arie für Bass und Orchester, für? Tenero cor, Rezitativ & Cavatina für Sopran und Orchester (1780), für? Tu che ferita sei, Arie für Tenor und Orchester, für Il Barone di Rocca Antica? Tu il fato regola (Idalide), Szene für Sopran und vierstimmigen Chor mit Orchester, für? Tutte le furie unite in questo petto io sento, Arie für Sopran und Orchester (1776), für? Tutti dicon che la moglie, Arie für Bass und Orchester, für? Una domina? una nipote? – siehe Arie Affè questa saria grandissima Un bel marito, Arie für Sopran und Orchester, für? Un pescatore mi pare amore, Arie für Bass und Orchester, für? Vedi ben che queste scene, Terzett für Sopran, Alt, Bass und Orchester, für? Venga su la finestra, Arie für Tenor, Chor und Orchester, für? Venissi cari, l’affare è serio (Patenio), Arie für Bass und Orchester (1777), für? Verdammter Streich (Mauser), Arie für Tenor und Orchester, für? [...] vicino a perdere l’amato ben, Arienfragment, für? Villottino mio bellino (Lisetta), Arie für Alt und Orchester (1775), für? Vi son sposa, Arie, für? Vivi pur felice ognora (Anna - Caterina), Rezitativ und Duett für zwei Soprane mit abschließendem Chor Si onor (1777), für? Arie (Polissena) für Sopran und Orchester (1774), für G. Paisiello Il Tamburo (notturno) Finale einer Oper für drei Soprane, zwei Tenöre, Bass und Orchester (1779), für La Scuola de' gelosi?
Ballets et musiques de scène
Pafio e Mirra ossia I prigionieri di Cipro - Ballett in 16 Nummern für L'Europa riconosciuta (1778) Ballettmusik in 7 Nummern Ballettmusik in 10 Nummern Ballettmusik in 8 Nummern Fragment einer Ballettmusik Ouvertüre, vier Zwischenakte und neun Chöre zu Die Hussiten vor Naumburg von August von Kotzebue (1803)
Weltliche Kantaten
Cantata per le nozze di Francesco I für Soli, Chor und Orchester (1808) Der Tyroler Landsturm für Sopran, Tenor, Bass, vierstimmigen Chor und Orchester (1799) Die vier Tageszeiten für vierstimmigen Chor und Orchester (1819) Du, dieses Bundes Fels und Gründer für vierstimmigen Chor und Orchester zum Lobe Gassmanns (1820) Gioja a noi! la Patria e tolta al barbarico furore - Fragmente (Anfangschor, mehrere Rezitative und ein Duett) einer Huldigungskantate für Soli, Chor und Orchester (Beginn paraphrasiert den Anfangschor aus Salieris Oper Semiramide von 1782) Habsburg für Tenor, Bass, vierstimmigen Chor und Orchester (1805/06) Il Trionfo della Gloria e della Virtù für zwei Soprane, Tenor, vierstimmigen Chor und Orchester (1774 oder 1775) La Riconoscenza für Sopran, fünfstimmigen Chor und Orchester (1796) La Riconoscenza de' Tirolesi für vierstimmigen Chor und Orchester (1800) La Sconfitta di Borea für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1774 oder 1775) Lasset uns nahen alle für Tenor, Bass, vierstimmigen Chor und Orchester Le Jugement dernier für Tenor, vierstimmigen Chor und Orchester (1787/88) L'Oracolo für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1802/03) Wie eine purpur Blume für zwei Soprane, vierstimmigen Chor und Orchester (Bearbeitung des Chors I.1 und des Duetts II.1 aus Armida)
Oeuvres chorales
Amor lasse dich hernieder [Picciola Serenata] für vierstimmigen Chor und Orchester (1808) An den erwünschten Frieden im Jahr 1814 für vierstimmigen Chor und Orchester (1814) An die Religion für vierstimmigen Chor a cappella (1814) A un mover sol [Sonetto] für vierstimmigen Chor und Orchester zum Lobe Haydns (1820) Bei Gelegenheit des Friedens für Sopran solo, Tenor, Bass und Orchester (1800) Beide reichen Dir die Hand für vierstimmigen Chor – Fragment Dass aus dem Nichts für Sopran, Alt, Tenor, Bass und Orchester zum Lobe Haydns – spätere, deutsche Fassung des Chores A un mover sol (1820) Del redentore lo scempio für vierstimmigen Chor und Orchester (ca. 1805) Der Vorsicht Gunst beschütze, beglücktes Österreich, dich für vierstimmigen Chor und Orchester (1813) – Neufassung des Finales aus Der Tyroler Landsturm (1799) Dio serva Francesco für vierstimmigen Chor und Orchester Do re mi fa für vierstimmigen Chor a cappella (1818) Es schallen die Töne für vierstimmigen Chor und Orchester Herzliche Empfindung bey dem so lange ersehnten und nun hergestellten Frieden im Jahr 1814 für vierstimmigen Chor und Orchester (1814) Hinab in den Schoß der Amphitrite für vierstimmigen Chor und Orchester (aus Danaus?) Il piacer la gioia scenda für vierstimmigen Chor und Orchester (Bearbeitung eines Chores aus Semiramide) O Friede, reich am Heil des Herrn - siehe Herzliche Empfindung bey dem so lange ersehnten und nun hergestellten Frieden im Jahr 1814 Ogni bosco, ogni pendice für vierstimmigen Chor und Orchester – Anfangschor der Kantate Il Trionfo della Gloria e della Virtù Religion, du Himmelstochter – siehe An die Religion Rückerinnerung der Deutschen nell’anno 1813 für vierstimmigen Chor und Orchester (1813/14) Schweb herab, o holder Seraph Friede – siehe An den erwünschten Frieden im Jahr 1814 Schwer lag auf unserem Vaterlande – siehe Rückerinnerung der Deutschen nell’anno 1813 Lieder und mehrstimmige Gesänge mit und ohne Klavier, Kanons [Bearbeiten] Ca. 340 Werke in Italienisch, Deutsch (u.a. auf Texte von Schiller, G.A. Bürger, Castelli, Matthisson), Französisch oder Lateinisch für unterschiedliche Besetzungen
Musique religieuse
Oratorios et cantates
Davidde für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1791) – Fragment Gesù al limbo für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1803) La Passione di Nostro Signore Gesù Cristo für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1776) Le Jugement dernier für Tenor, vierstimmigen Chor und Orchester (1787/88) – siehe oben Saul für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1791) – Fragment
Messes, requiems et mouvements de messes
Messe C-Dur für vierstimmigen Chor a cappella (1767) – genannt "Missa stylo a cappella" Messe D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1788) – genannt Hofkapellmeistermesse oder Kaisermesse Messe C-Dur für Doppelchor und Orchester (1799) – genannt Proklamationsmesse Messe d-Moll für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1805) Messe B-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Kyrie C-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1812) – Teil einer unvollendeten Messe Kyrie F-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester – Fragment Requiem c-Moll für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester "Piccolo Requiem" (1804) Requiem d-Moll für vierstimmigen Chor und Orchester (ca. 1815-20) – Fragment
Graduels
Ad te levavi animam meam Es-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester A solis ortu pro Festo SS. Corporis Christi, C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1810) Benedicam Dominum pro Dominica 12ma post Pentecostem aut de Tempore, B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Confirma hoc Deus C-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Improperium c-Moll für vierstimmigen Chor a cappella Justorum animae A-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (um 1800) Liberasti nos, Domine pro Dominica XXIII. et ultima post Pentecostem, D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1799) Magna opera Domini da tempore, D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1810) Spiritus meus d-Moll für vierstimmigen Chor und Orchester (1820) Tres sunt, qui testimonium dant in coelo de SS. Trinitate, D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Veni Sancte Spiritus B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1800) Veni Sancte Spiritus pro Festo Pentecostem, B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1805) Venite gentes C-Dur für Doppelchor und Orchester (1799) Vox tua mi Jesu C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1774)
Offertoires
Alleluja (deinde) Bonum est D-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Alleluja D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1774) - 1788 umgearbeitet zur Amen-Fuge im Gloria der Messe D-Dur Alleluja D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1780) Assumpta est Maria C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1799) Audite vocem magnam C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Beatus vir, qui non abit D-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester Benedixisti Domine F-Dur für vierstimmigen Chor a cappella - Offertorium zur "Missa stylo a cappella" (1767) Benedixisti Domine F-Dur für vierstimmigen Chor a cappella Cantate Domino omnis terra C-Dur für Doppelchor und Orchester (1799) Desiderium animae F-Dur für Sopran, Alt, Bass und Orchester Domine, Dominus noster G-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1812) Dum corde pio C-Dur für vierstimmigen Chor, Bass und Orgel Excelsus super omnes gentes Dominus C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1806) Gloria et honor(e) C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Jubilate Deo A-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Justus ut palma B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Lauda Sion Salvatorem C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1805) Laudate Dominum omnes gentes D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Magna et mirabilia sunt opera tua C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Magna opera Domini C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1812) Miserere nostri g-moll für vierstimmigen Chor und Orchester (1805) Miserere nostri Es-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1803) O altitudo divitiarium C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1809) O quam bonus et suavis est B-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester Populi timente sanctum nomen Domini Es-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1778) Salve Regina D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1815) Salve Regina (mit deutschem Text) G-Dur für vierstimmigen Chor und Orgel Salve Regina B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Salvum fac populum (1805) - verschollen - Si ambulavero in medio g-moll für vierstimmigen Chor und Orchester (1809) Sub tuum praesidium B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1820) Tui sunt coeli C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Tui sunt coeli Es-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester
Psaumes
Beatus vir, qui timet Dominum D-Dur für zwei Tenöre, vierstimmigen Chor und Orchester Confitebor Domine B-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester De profundis f-moll für zweistimmigen Chor, Bass und Orgel (1815) De profundis g-moll für vierstimmigen Chor und Orchester (1815) Dixit Dominus G-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Lauda, Jerusalem, Dominum C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1815) Laudate pueri Dominum G-Dur für sechsstimmigen Chor und Orchester Magnificat C-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1815) Magnificat F-Dur für zweistimmigen Chor und Orchester (1815)
Litanies
Litania di B.M.V. F-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester Litania pro Sabbato Sancto B-Dur für vierstimmigen Chor a cappella (1820)
Hymnes
Coelestis urbs Jerusalem Hymnus de dedicatione Ecclesiae, A-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester Genitori F-Dur für Sopran, vierstimmigen Chor und Orchester In te Domine speravi Es-Dur für zwei Soprane und Bass (1817) Tantum ergo C-Dur für Doppelchor, zwei Klarinetten, vier Hörner, vier Trompeten (Clarini), Pauken, Bass und Orgel Tantum ergo C-Dur für vierstimmigen Chor, zwei Oboen, zwei Fagotte, vier Trompeten (Clarini), Pauken und Orgel Tantum ergo C-Dur für vierstimmigen Chor, zwei Trompeten (Clarini), Pauken und Orgel Tantum ergo F-Dur für Sopran und Streicher (1768) Te Deum laudamus C-Dur für Soli, vierstimmigen Chor und Orchester (1819) Te Deum laudamus de Incoronazione, D-Dur für vierstimmigen Chor und Orchester (1790) Te Deum laudamus D-Dur für Doppelchor und Orchester (1799) - Neufassung des Te Deum von 1790
Introitus
Avertisti captivitatem Jacob pro Dominica XXIII. et XXIV. post Pentecostem, B-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Beati immaculati de Virginibus et Martyribus et de Sancto Stephano, F-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Concupiscit et deficit in dedicatione Ecclesia et in Festo Tranfigurationis Domini, F-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Dico ergo pro Festis Beatae Mariae Virginis, d-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Domine exaudi vocem meam pro Dominica XXII. post Pentecostem, F-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Et justitiam tuam pro Festo Epiphaniae, d-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Et psallare pro Festo S. Joannis Apost. et S. Joannis Bapt., B-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Inductus est Dominus pro Dominica infra octavem Nativitas Domini et ad secundam missam, F-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel In civitate pro Festo Purificationis Mariae et Dominica VIII. post Pentecostem, C-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel In mandatis ejus de Confessore et in Festo Sancti Joachim, g-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Jubilate Deo Jacob pro Dominica in albis, pro Feria II. post Pentecostem et in solemnitate corporis Christi, d-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Jubilate Deo pro Festo St. Januarii Episcopus et Mart., pro Festo Ascensionis Domini, F-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Laetentur insulae pro Dominica III., IV., V., VI. post Epiphaniam, F-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Ne quando taceas pro Dominica VI. post Pentecostem, d-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Neque celaveris de Confessore, B-Dur für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Quam admirabile est nomen tuum pro Festo Sanctissime Trinitatis, d-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel Tu cognovisti pro Festo Sanctorum Apostolorum, d-moll für vierstimmigen Chor, Streicher und Orgel
Motets et airs sacrés
Audimus Dei verbum - verschollen Contra vos, o monstra horrenda B-Dur, Motette für Sopran, vierstimmigen Chor und Orchester (1769) - zweifelhaft Cor meum conturbatum g-moll für vierstimmigen Chor und Orchester Ecce enim veritatem G-Dur für Bass, drei Violen, Kontrabass und Orgel Fremat tirannus C-Dur, Motette für Sopran, vierstimmigen Chor und Orchester (1778) Magna est virtus - verschollen Misericordius Dominus Es-Dur, Duett für Sopran, Bass, konzertierende Violine und Orchester O mortales, festinate B-Dur, Arie für Sopran, konzertierende Klarinette und Orchester - zweifelhaft Quae est illa B-Dur, Arie in honorem B.V.M. für Sopran, Oboe, Streicher und Orgel Quem terra pontus sidera A-Dur für Sopran und Orchester Salve Jesu pie Duett - verschollen Tu es spes mea, Domine für Sopran, Flöte, Oboe und Orchester
Musique instrumentale
Concertos
Konzert für Oboe, Violine, Violoncello und Orchester D-Dur (1770) Konzert für Orgel und Orchester C-Dur (1773) - zweiter Satz nur in einer Fassung für Oboe, zwei Fagotte und Streicher überliefert Konzert für Klavier und Orchester C-Dur (1773) Konzert für Klavier und Orchester B-Dur (1773) Konzert für Flöte, Oboe und Orchester C-Dur (1774) Concertino da camera für Flöte und Streicher G-Dur (1777)
Symphonies et divers
Sinfonie D-Dur Il Giorno onomastico (1775) Sinfonie D-Dur La Veneziana (um 1785 von anonymer Hand aus den Ouvertüren zu La Scuola de' gelosi und La Partenza inaspettata zusammengestellt) Drei Menuette in B-Dur, G-Dur und D-Dur für Orchester (vermutlich vor 1780) 26 Variationen über La Follia di Spagna für großes Orchester mit Solo-Violine und Harfe (1815) Allegretto D-Dur für Orchester Fragment einer Sinfonie (Ouvertüre) G-Dur Fragment eines Instrumentalsatzes für Fagotte und Streicher Ouvertüre La Frascatana - zweifelhaft Sinfonia B-Dur "La Tempesta di Mare" (einem frühen Werk von Antonio Salieri, oder von sein Brüder Francesco Salieri ?).
Sérénades
Picciola Serenata [Quintett] B-Dur für 2 Oboen, 2 Hörner und Fagott (1778) Serenade B-Dur für 2 Klarinetten, 2 Fagotte, 2 Hörner und Kontrabass Serenade C-Dur für 2 Flöten, 2 Oboen, 2 Fagotte, 2 Hörner und Kontrabass (alternative Fassung der Serenade B-Dur für sieben Instrumente) Serenade F-Dur für 2 Flöten, 2 Oboen, 2 Fagotte, 2 Hörner und Kontrabass Cassation C-Dur für 2 Oboen, 2 Englischhörner, 2 Fagotte und 2 Hörner 3 Trios in G-Dur, Es-Dur und C-Dur für 2 Oboen und Fagott (vermutlich vor 1780) Armonia per un tempio della notte Es-Dur für 2 Oboen, 2 Klarinetten, 2 Fagotte und 2 Hörner (ca. 1795, zitiert im Mittelteil das Quartett "Silenzio facciasi" aus der Oper Palmira, Regina di Persia)
Marches
11 Märsche für Orchester (ca. 1804) Prägt tief in eure Herzen, Brüder Marsch für Harmoniemusik Parademarsch C-Dur für Harmoniemusik Die Landwehr Marsch (1809) Marsch zu Ehren Gassmanns C-Dur (1820) 8 Aufzüge für 2-8 Trompeten und Pauken
Musique de chambre
4 Scherzi armonici istrumentali für Streichquartett (vermutlich nach 1800) Fuge für Streichquartett (tema H.! b.e.n. Die m. ist ein s. Ma non il testo) Fuge für drei Instrumentalstimmen Fuge C-Dur für zwei Instrumentalstimmen (1818) Fuge Es-Dur für zwei Instrumentalstimmen (Tema Kerscorchiano) Fughetta für zwei Instrumentalstimmen (Allegro alla Kosaka) 6 kleine Stücke für Klavier 6 kleine Stücke für Gitarre - verschollen
Travaux sur les oeuvres d'autres compositeurs
La Betulia liberata von Florian Leopold Gassmann: Kürzungen in Rezitativen und Arien, sowie Einschaltung zusätzlicher Chöre, die Salieri aus anderen Gassmann´schen Kompositionen übernimmt (1820) Il Talismano: Gemeinschaftskomposition von Salieri (erster Akt) und Giacomo Rust (zweiter und dritter Akt) (1779) Iphigénie en Tauride von Christoph Willibald Gluck: italienische Fassung als Ifigenia in Tauride in der Übersetzung von Lorenzo Da Ponte (1783) Per la ricuperata salute di Ofelia für Singstimme und Klavier: Gemeinschaftskomposition von Salieri, Mozart und „Cornetti“ (1785) - verschollen Requiem Es-Dur von Niccolò Jommelli: zusätzliche Instrumentierung mit zwei Oboen, zwei Fagotten und zwei Posaunen (zum feierlichen Requiem für Christoph Willibald Gluck am 8. April 1788) Stabat Mater f-moll von Giovanni Battista Pergolesi: Bearbeitung für Soli, Chor und Orchester, Instrumentierung von Franz Xaver Süßmayr
Ecrits
Lib. di partimenti di varia specie pro profitto della gioventù - verschollen Pamphlet über die bei Streichern eingerissene maniera languida, smorfiosa (1814) Scuola di canto in versi e i versi in musica a 4 voci (1816) Christliches Gutachten über nicht angemessene Orgelbegleitung in der Kirche (1816) Gemeinsame Erklärung mit Ludwig van Beethoven über den Nutzen des Metronoms von Mälzel (1818)
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Sam 23 Aoû - 9:05
Haydn a écrit:
Je vais écouter les variations et surtout Axur quand j'aurai le temps. Je n'arrive pas à l'écouter comme beaucoup d'autres opéras !
Je doute que le CD, Axur re d'Ormus, label Nuova Era (Direction musicale René Clemencic) avec l'excellente Eva Mei et le très bon Andrea Martin dans les rôles d'Aspasia et d'Axur, respectivement, datant de 1790 soit encore disponible. Ce disque précieux fut éreinté par la critique, à tort à mon avis. On peut l'écouter sur You Tube:
Cet opéra est passionnant à plus d'un titre, composé en 1788, il est contemporain de la création de Don Giovannni à Vienne. On remarquera que la relation qui s'établit entre Axur et son serviteur Biscroma est très voisine de celle de Don Giovanni et Leporello.
Dernière édition par Piero1809 le Dim 24 Aoû - 8:55, édité 1 fois
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Dim 24 Aoû - 8:53
Joachim a écrit:
Catalogue des oeuvres :
Merci Joachim.
Je n'imaginais pas que Salieri avait été si prolifique! Je suis frappé par deux choses: -l'abondance de sa production au 19ème siècle; -la suprématie de la musique religieuse après 1800.
J'ai corrigé en conséquence le texte initial de ce sujet.
Décidément, on n'en a pas fini avec Antonio Salieri!
jdperdrix
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Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Ven 12 Sep - 23:51
Puisqu'on parle d'Axur, il faut se souvenir que la version originale, sur le livret en français de Beaumarchais, est disponible en DVD chez Arthaus, dirigé par Malgoire. La partie qui m'a la plus impressionné est le prologue, qui, je crois, n'est pas repris dans Axur (mais je me trompe peut-être).
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Lun 21 Aoû - 1:28
Je suis tombé sur une oeuvre de Salieri qui m'intrigue. Je copie-colle le nom tel quel : Das Lob der Musik ("Es schallen, Kunst der Töne, dir Lobgesänge hier!") Le manuscrit se trouve sur IMSLP (il est utilisé dans la vidéo), nommé selon les paroles du choeur. On peut constater qu'il date de 1818. J'imagine que ça pourrait être "Es schallen die Töne für vierstimmigen Chor und Orchester" qui serait alors mal référencé dans le catalogue présenté plus haut ? Dans tous les cas c'est un très bel exemple de musique tardive de Salieri. Beethoven en aurait-il appris plus qu'on ne le pense de ses cours avec Salieri ? Demeure que c'est une vraie curiosité, qu'est-ce donc que cette pièce au son si massif et qui semble pourtant isolée, qui ne dure que 5 minutes ?
Par la même occasion j'ai pu écouter ce très beau Te Deum de 1790 que je n'avais jamais entendu, la musique religieuse de Salieri étant presque totalement inconnue et ignorée (par le passé j'ai pu écouter son Requiem, la messe en l'honneur de Joseph II et un oratorio sur la Passion de Jésus Christ). Quoi qu'il en soit c'est une pièce courte mais riche et intense, le Miserere nostri, Domine et la fugue finale In te, Domine, speravi qui le suit sont particulièrement merveilleux. La sonorité est déjà à bien des égards très XIXème siècle, ça m'évoque déjà pas mal le Chérubini de l'Empire ou la Restauration par moment.
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Lun 21 Aoû - 13:49
Merci Euclide-Orphée pour ces informations. Mis à part le Requiem que j'aime beaucoup, je connais très mal la musique d'église de Salieri. Je vais donc me dépêcher d'écouter ce Te Deum.
Jusqu'à présent j'ai accordé toute mon attention aux opéras et comme tu l'as peut-être vu, j'ai écrit un texte sur Axur dans mon Blog Rundinella. J'avais beaucoup aimé aussi La grotta di Trofonio et surtout Falstaff très amusant, spirituel avec deux finales d'acte assez impressionnants.
A lire éventuellement un texte sur l'opéra baroque Li zite n' galera de Leonardo Vinci sur Rundinella http://piero1809.blogspot.fr/
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Lun 21 Aoû - 16:44
Les opéras de Salieri sont assez merveilleux de manière générale. L'article sur Axur est très intéressant ! J'aimerais beaucoup pouvoir écouter Der Rauchfangkehrer en entier, je pense qu'il en existe un CD aujourd'hui (chanté en anglais par contre). Malheureusement dès qu'on sort de l'opéra sa musique dort dans les archives outre quelques exceptions. Pourtant il devait avoir une certaine notoriété en ce qui concerne la musique religieuse compte tenu de la quantité des travaux qu'il a pu produire et de son rôle à la tête de la chapelle impériale. À ce jour ce n'est pas accessible, il est donc normal de ne pas être familier avec son oeuvre.
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Je viens de lire un extrait du livre Beethoven and his world de Peter Clive dédié à Salieri.
On peut donc relever quelques anecdotes concernant Salieri et Beethoven. Il y est dit que Beethoven a sûrement pu obtenir des cours de Salieri gratuitement, ce-dernier ayant l'habitude de fournir ses services gratuitement aux musiciens talentueux et prometteurs (il consacrait 3 matinées par semaine à l'enseignement gratuit). Ca donne somme toute l'image d'un homme bien sympathique. Beethoven aurait été son élève de 1799 à 1801 environ. Beethoven aurait assez régulièrement cherché les conseils de Salieri notamment concernant la musique vocale, l'utilisation des textes italiens (probablement le placement de mots) et même sur Fidélio. Un incident beethovenien typique aurait eu lieu, il aurait en effet demandé l'opinion de Salieri sur Fidélio et ce-dernier aurait exposé un certain nombre de critiques et proposé des changements à opérer dans l'opéra : il est alors rapporté par Hüttenbrenner, de manière exagérée, que Beethoven, vexé et ignorant les remarques, n'aurait plus jamais rendu visite à Salieri. D'autres sources peuvent assurer que les hommes se sont revus après coup, mais cette anecdote de la part d'un jeune contemporain de Salieri et Beethoven s'ajoute à la longue liste des colères de Beethoven, cela montre aussi que Beethoven n'a pas connu de difficultés qu'avec Haydn. Un autre incident eut lieu en 1808 lorsque Beethoven organisa un concert le jour où la Tonkünstler-Societät avait l'habitude, chaque année, de donné en concert un oratorio ce qui arrivait 4 fois par an (cette société de musiciens bénévoles était à but caritatif, pour aider les veuves, anciens musiciens etc... Beethoven lui-même a souvent participé à ces concerts c'est important de la préciser). Il décrit alors dans une lettre Salieri comme un ennemi qui aurait de la haine contre lui puisque ce-dernier menaçait aux musiciens que Beethoven essayait de convaincre de venir jouer à son concert de les exclure. Il faut voir que de nombreux musiciens du théâtre de Vienne étaient aussi membres de la Tonkünstler-Societät (du coup Beethoven, qui pensait avoir accès à l'orchestre de l'opéra, s'est retrouvé bien embêté). Pour la précision c'est Il ritorno di Tobia de Haydn qui était interprété ce jour là et que cela monopolisait la crème de la crème des musiciens viennois. Comme souvent ces histoires sont une successions de mal attendus dans un contexte particulier. Quoi qu'il arrive Beethoven apparaît dans ce cas précis un peu comme celui qui sème la zizanie alors que le concert de la Tonkünstler-Societät était un événement à ce stade traditionnel, de surcroît Beethoven organisait cette fois-ci un concert privé à son bénéfice là où de l'autre côté c'est une démarche caritative. Malgré tout ce concert de Beethoven devait être exceptionnel, avec les premières de la 5ème & 6ème symphonies, de la fantaisie chorale et du 4ème concerto pour piano (rien que ça : le concert durait environ 4h). Il a toutefois dû composer avec un orchestre et un choeur qui n'étaient pas au top, probablement remplis d'amateurs. Par la suite les relations entre les deux hommes semblent être redevenues cordiales même si Beethoven n'a pas pu assister aux obsèques de Salieri vu que, pure coïncidence, il avait quitté Vienne le jour même de la mort de Salieri à cause de ses graves problèmes d'estomac. Comme quoi parfois l'histoire se recoupe.
Existe-t-il un seul contemporain avec lequel Beethoven ne s'est jamais fâché cela dit ?
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Mer 23 Aoû - 18:54
M'étant retiré à la campagne sans ordinateur, sans télévision quelques jours, je n'ai pas répondu à ce post très intéressant. Je ne savais pas que Beethoven était l'élève de Salieri. Les anecdotes que tu relates sont assez révélatrices du caractère de Beethoven. Comme beaucoup de grands artistes, Berlioz ou Wagner par exemple, Beethoven souffrait d'une hypertrophie du moi ou encore d'un ego surdimensionné. Comme il ne se soignait visiblement pas, cette pathologie lui a causé de gros ennuis. Franchement, pour se fâcher avec Haydn qui était la crème des hommes, il fallait le faire! Je ne crois pas qu'il s'agissait de malentendus, je crois que des hommes comme Beethoven ne peuvent supporter que l'on dise du bien de quiconque. C'est d'autant plus idiot que Haydn n'était pas un concurrent pour Beethoven mais quelqu'un qui aurait pu l'aider d'avantage et de façon totalement désintéressée.
Salieri fut aussi le professeur de Meyerbeer et conseilla à ce dernier de faire un voyage en Italie pour se perfectionner avec la prosodie italienne et apprendre à écrire pour la voix, ce que Meyerbeer fit avec application. Ayant vu Les Huguenots à l'opéra national du Rhin, j'ai pu ainsi faire connaissance avec le grand opéra français et, malgré un texte très particulier, très différent de ceux que Salieri mettait en musique, reconnaître une certaine empreinte de l'art de Salieri.
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Jeu 24 Aoû - 1:51
Beethoven avait effectivement un sale caractère. Les relations qu’il a pu avoir avec ses contemporains ne le grandissent pas, surtout quand on sait qu’il critiquait ouvertement Haydn tant qu’il était son élève et tant qu’Haydn composait encore, et que dès lors qu’Haydn prit sa retraite par la force des choses (soucis de santé, vieillesse), puis qu’il mourut, Beethoven le décrivait comme un grand génie méritant « sa couronne de laurier » comme Mozart ou Handel (il était donc bien, dans un premier temps, dans une pure posture puérile). Je crois que Beethoven voyait réellement en Haydn un concurrent voire un sommet infranchissable (aux yeux du public, lui se sentait capable de le franchir mais l'opinion ne semblait pas, dans un premier temps, aller dans son sens) : le Haydn du XIXème siècle ayant connu ses plus grands succès là où le jeune Beethoven était critiqué, un nouveau venu encore loin du sommet. Cela montre sa prétention, car à ce stade de sa carrière il est bien évident que Haydn et Beethoven ne pouvaient pas être mis sur la même échelle, de plus Haydn, loin d’éprouver de la jalousie, a plutôt tout fait pour l’aider et était convaincu que Beethoven allait faire bouger le monde de la musique. Peut être Beethoven a-t-il le même genre de sentiments, un temps donné, vis à vis de Salieri qui était encore actif au début du XIXème siècle, avec une grande notoriété, mais il faut noter que Salieri ne marchait pas vraiment sur les plates bandes de Beethoven (puisqu'il écrivait essentiellement de l'opéra et de la musique religieuse et qu'au XIXème siècle il n'écrivait presque plus que de la musique religieuse). De manière générale il semble tout de même que les relations entre Beethoven et Salieri furent meilleures que celles entre Beethoven et Haydn. Par exemple une autre anecdote relate que je ne sais plus qui (faudrait que je cherche), allant chez Salieri, a pu voir sur une table de chevet un document avec une inscription signée de Beethoven du type « Beethoven, élève de Salieri » ou quelque chose de ce genre. Beethoven acceptait donc plus facilement de reconnaître Salieri comme son professeur que Haydn à qui il avait refusé cette honneur dans la dédicace de ses sonates. Il a aussi dédié des oeuvres à Salieri et écrit des variations sur un thème de Falstaff. De toute façon l'humeur de Beethoven était certainement très changeante, c'est un homme fort en caractère et très colérique. On ne peut pas dire, je pense, qu'il ait eu de mauvaises relations avec Salieri, simplement inévitablement avec Beethoven elles ont eu des moments de tension.
Salieri était le plus grand pédagogue de Vienne (*), mais aussi la grande référence pour le chant, Beethoven étant à l’origine très intéressée par l’opéra et par le traitement vocal en général ce n’est pas étonnant qu’il se soit tourné vers lui. Je pense tout de même que l’échec de sa carrière de compositeur d’opéra est un grand traumatisme pour Beethoven, quelque chose qu’il n’a jamais accepté. Après quand j'écoute l'écriture de Salieri au XIXème siècle, comme dans Es schallen, Kunst der Töne, dir Lobgesänge hier! dont j'ai pu parler plus haut je pense que Beethoven a pu énormément apprendre chez Salieri (qui reste une référence plus proche et directe que Chérubini même si ce-dernier a eu un poids certain). Je serais aussi curieux d'entendre les derniers opéras de Salieri qui a, si je ne dis pas de bêtise, écrit 5 opéras entre 1800 et 1804. Sur le wikipedia allemand on apprend par exemple que Cesare in Farmacusa a été un immense succès, avec des passages repris lors de concerts, et dont l'ouverture aurait inspiré Beethoven pour le 4ème mouvement de la symphonie pastorale.
* Je ne sais pas si Salieri est le plus grand professeur de tous les temps mais il ne doit pas en être loin vu la liste de ses élèves : Beethoven, Schubert, Meyerbeer, Liszt, Franz Xaver Mozart, Hummel, Reicha, Czerny, Winter ... Quand on y pense c'est assez incroyable de se dire que le jeune Salieri aurait pu côtoyer Handel ou Rameau, et qu'à la fin de sa vie il enseignait à Liszt ! A ce petit jeu la palme reviendrait sûrement à Gossec, avec une longévité record (1734-1829) : il aurait pu assister à la première du Messiah et de la 9ème symphonie ! Salieri mériterait sa monographie par Marc Vignal, l'homme semble véritablement passionnant et beaucoup plus important qu'on a tendance à l'imaginer.
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Jeu 24 Aoû - 9:08
Hier soir j'ai écouté le premier acte de Falstaff, composé en 1799 et donc un des derniers opéras de Salieri (le dernier date de 1804), dans l'enregistrement Chandos (1997), dirigé par Alberto Veronesi que je passe avec délices sur mon tourne disques depuis une vingtaine d'années. Falstaff est un des derniers opéras du 18ème siècle et constitue l'aboutissement de toute une tradition d'un demi-siècle d'opéra bouffe. Dans Falstaff on trouvera non seulement des échos des opéras antérieurs de Salieri mais aussi des opéras de ses contemporains, Mozart et Haydn évidemment mais aussi Giuseppe Sarti pour les italiens et les tragédies lyriques à la mode française.
On peut également voir le film qui a été tiré de l'enregistrement Chandos sur You tube. Film décevant du fait de la mauvaise qualité du son. Plus grave, c'est qu'on ne gagne pas du tout à voir les chanteuses et chanteurs. Une partie de la magie de la musique disparait. Le traitement opéra comique, voire opéra bouffe de la mise en scène gomme une partie des aspects inquiétants du personnage titre. Cette face obscure est surtout suggérée dans les récitatifs accompagnés qui précèdent les airs de Falstaff, tout à fait typiques chez Salieri (on retrouve un peu la même ambiance dans Axur, re d'Ormus, car Axur est un personnage qui, quelque part, ressemble un peu à Falstaff). Mr Ford et Mr Slender ne gagnent pas à être vus, leur aspect un peu grotesque ne contraste pas assez avec le personnage titre, sorte de Don Giovanni à l'envers! Mrs Ford et Slender sont remarquables vocalement, mais trop prosaïques et manquent de la séduction inhérente à la partition et au texte. Ce point est quand même essentiel si on veut comprendre la psychologie de Falstaff. D'accord c'est un glouton mais il est sensible au charme féminin. Dans mes rêves, ces deux dames brillaient davantage. Seul Falstaff est représenté tel qu'en lui-même, selon mon imagination, curieux!
Cette nouvelle audition m'a procuré bien du plaisir. Le vaste finale du premier acte est un des modèles du genre avec de belles envolées lyriques et une science du contrepoint accomplie. Le deuxième acte est encore plus enlevé que le premier sans aucun doute, avec de grands morceaux de bravoure comme la persécution finale du pauvre Falstaff par les fausses sorcières.
Ce qui frappe dans Falstaff c'est le métier extraordinaire de Salieri. .Comment arrive-t-il donc à mener une action complexe sans le moindre temps mort? La sinfonia d'ouverture est entièrement construite sur un rythme de contredanse, habilement et spirituellement varié qui annonce un opéra comique sans histoires ce que démentent les deux finales d'actes souvent complexes et dramatiques. Les grands airs sont peu nombreux et assez courts et les ensembles dominent. Ces derniers consistent en saynètes ultracourtes qui se succèdent à la vitesse de l'éclair avec un phénomène d'accélération quand on approche de la fin des deux actes. Au premier acte, le duo des deux épouses Ford et Slender qui constatent que Sir Falstaff leur a écrit une même lettre fort inconvenante: la stessa, la stessissima...dure une minute à peine, ce duo provoqua l'enthousiasme du public qui le faisait bisser systématiquement! La scène 11 Guten morgen mein Herr où mistress Ford se déguise en allemande fut aussi un grand succès. Vingt ans plus tôt Joseph Haydn avait composé une scène tout aussi désopilante, basée sur le même déguisement dans l'Infedelta delusa! Dans l'acte II, le numéro 31 est assez typique de la manière de Salieri: au milieu d'une scène plutôt endiablée, brusquement le calme revient et débute un canon entonné par mistress Ford sur les paroles: Te sol amo, anima mia...Les voix s'ajoutent aux voix et le quatuor vocal ainsi réalisé nous ravit par le beauté des contrepoints et des harmonies. Dans ce même acte II, il y a un air extraordinaire accompagné par le réseau dense des cordes auxquelles s'adjoignent le choeur des vents pour souligner les fins de phrase. L'effet produit est considérable (dixit Salieri lui-même) et, à mon avis, anticipe Berlioz, rien que ça!
Bien sûr, des réminiscences de Don Giovanni ou des Noces de Figaro sont détectables de temps à autres dans Falstaff mais indiscutablement cet opéra, pris dans sa globalité, ne doit rien à personne et a une personnalité très marquée.
Dernière édition par Piero1809 le Lun 28 Aoû - 13:18, édité 12 fois
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Jeu 24 Aoû - 13:39
Falstaff est un très grand opéra, je ne l'ai pas écouté souvent mais il m'avait marqué. Il faudrait que je me le remette en tête. Salieri tout de même une image de compositeur sérieux, sans doute à cause d'Axur / Tarare ou des Danaïdes, toutefois il a un potentiel comique immense.
À ce titre je suis ravi car on peut trouver l’enregistrement de Der Rauchfangkehrer (1781) sur Deezer (moi qui voulais l'écouter en entier !). C’est bien la version chantée en anglais, il faut donc chercher « Salieri: The Chimney Sweep ».
Une partie de la beauté est sans doute perdue dans le processus de traduction, mais à titre personnel je n’ai ici rien contre car je peux comprendre l’anglais chanté contrairement à l’allemand. Notons que dans cet opéra Salieri mélangeait l’allemand et l’italien, les passages en italien sont conservés dans la langue originale car c’est dans la logique de l’histoire. On ne peut pas écouter les récitatifs par contre.
Une première remarque générale : l’orchestre est très fin, le tout a une sonorité intimiste (sauf lors des quelques grands ensembles ou choeurs). J’adore l’utilisation du pianoforte dans le continuo, je persiste à croire que c’était évidemment utilisé à l’époque (y compris dans la musique purement orchestrale) et que cela donne un charme fou pour peu que ce soit bien réalisé. Ici le pianoforte a de toute façon une importance capitale ne serait-ce que lors des leçons de musique. Les chanteurs sont tous magnifiques : il faut savoir que Salieri avait un casting très virtuose pour cet opéra, avec des chanteurs réutilisés par la suite par Mozart dans l’Enlèvement au Sérail. Fischer et Cavalieri étaient de très grands virtuoses, Salieri peut donc déployer son écriture habituellement acrobatique. La production est globalement d’une qualité exceptionnelle à mes yeux.
Historiquement l’opéra fut critiqué pour son livret : la chose était, semble-t-il, trop populaire et jugée indigne du talent de Salieri comme compositeur, pas très élaborée par ailleurs. Pourtant lorsque l’on entend le rires des spectateurs aujourd’hui, et la qualité intrinsèque de la musique, on peut dire que le résultat est au rendez-vous. Notons que le singspiel allemand était vu comme une innovation à l’époque à Vienne, l’empereur Joseph a voulu développer un art plus populaire en langue allemand mais fatalement ça pouvait déplaire à une bonne partie de la critique ou de l’aristocratie. Mozart a fait en sorte de pouvoir se procurer le livret et la partition qui ont vraisemblablement été une bonne source d’inspiration pour lui.
Synopsis : L’histoire se déroule dans la luxueuse maison de Frau von Habicht (une jeune veuve, son nom est traduit par « Hawk » en anglais) dans une grande ville allemande. L’opéra met en scène une intrigue amoureuse dans laquelle Volpino, le ramoneur, et Lisel, la cuisinière, complotent pour recevoir une dot de leurs maîtres, Herr von Bär (amoureux de Frau von Habicht, son nom est traduit par « Bear », on reste dans un registre très animalier pour les noms) et Herr von Wolf (amoureux de Nanette). Volpino accompli cette tâche en charmant Frau von Habicht et Nannette (belle-fille de Frau von Habicht, c’est donc Miss Hawk) à travers la musique, puis en convainquant les seigneurs qui les courtisent de lui donner de l’argent pour faire disparaître l’affection que ces dames lui portent.
Quelques moments forts (pratiquement tout l’opéra pour être honnête) :
Sinfonia : l’ouverture, de très grande qualité comme toujours chez Salieri, anticipe Mozart dans Les Noces de Figaro. Il est fort possible que Mozart, qui a cherché à se procurer la partition, s’en soit inspiré. Acte 1 : Aria: Augelieti che intorno cantate (Volpino) : une démonstration totalement extravagante qui pousse le ténor dans des hauteurs invraisemblables ! Salieri donne le ton de l’opéra d’entrée de jeu. Aria: Se piu felice oggetto (Mrs Hawk) : la continuité de l’aria précédent, une leçon de musique très drôle, avec un aria caricatural de virtuosité et une cadence finale qui n’en finit pas. Grand moment d’humour et de virtuosité. Aria: Basta, vincesti, eccoli il foglio (Miss Hawk) : La leçon continue ! Une véritable surenchère musicale qui n’en finit pas ! Cet aria est sublime, cette fois-ci Salieri s’attaque aux airs langoureux. Il faut garder à l’esprit que Volpino charme ces demoiselles à travers la musique, on devrait percevoir sur scène une tension insidieuse entre les personnages présents. Notons qu’on peut difficilement ne pas penser au professeur Salieri à l’écoute de ces leçons de musique où l’italien des cantatrices allemandes est corrigé ! To be a singer of finesse (Bear) : On reste dans le thème de la leçon de musique qui est en général un prétexte à la drague. L’aria exploite la capacité de Fischer à pouvoir chanter particulièrement grave. L’approche est toujours très comique, avec ici un caractère varié : un travail orchestral très fin et varié, des variations de rythmes … Une belle performance vocale là encore, toujours sur fond de caricature. Ensemble: Jagt fort! Jagt fort! (Volpino, Wolf, Bear, Mrs. Hawk, Miss Hawk) : une ensemble plein de rebondissements qui alterne entre une première mélodie à caractère populaire (plein chant, ce n’est pas sans évoquer les Saisons de Haydn cette petite mélodie) et des envolées très Mozartiennes. La beauté des différents échanges et airs qui peuvent se suivre est absolument remarquable. Le tout se termine sur un choeur puissant très typique de Salieri. Tout ce beau monde est violemment interrompu (How dare you ? You lecher !) avant d’avoir pu atteindre le « climax » ce qui donne un caractère particulièrement drôle à la scène. Il faut donc la terminer par un choeur succinct « Shrewpiter wakes! ». Globalement l'Acte 1 est une pure merveille, avec un finale vraiment grandiose sur le plan théâtral.
Acte 2 : When the storm has raged for hours (Wolf) : peut être des restes de la carrière de Salieri en France, il s’agit d’un très bel air, toujours virtuose (sans que cela ne nuise jamais à la musicalité), qui évoque brillamment la tempête notamment grâce au très beau travail orchestral. Un très bel aria de concert potentiel si vous voulez mon avis. Ensemble: To be a master of your fate (Volpino, Lisel, Wolf, Bear) : Comme souvent un très beau quatuor pour conclure l’acte, des échanges prenants du début à la fin, Salieri ne manque pas d’inspiration.
Acte 3 : Aria: In the grey and gloomy waking (Mrs. Hawk) : un aria di bravura d’une grande beauté. Un grand moment dramatique de l'opéra avec unsage inspiré des cuivres typique de Salieri. Aria: When the hawk makes her arrival (Miss Hawk) : c’est au tour de Nanette de nous montrer l’étendu spectaculaire de ses talents lyriques et dramatiques. Un aria héroïque et virtuose très impressionnant. L’orchestre, assez martial mais un peu pompeux, souligne une forme de dignité. La succession de ces 2 arias est incontestablement un sommet dramatique. Ensemble: Ah, such pain on you inflicted (Tomaso, Mrs. Hawk, Miss Hawk, Wolf, Bear) : Il faut résoudre l’histoire à travers des échanges sensibles, doux, amoureux. Une musique très émouvante. Aria: My heart feels oh so light (Lisel) : On retrouve une forme d’allégresse et de comique pour clore l’opéra plus en douceur. Entre autre notons d’amusants petits chromatismes sur la fin et l’utilisation de clappements de mains pour accompagner la musique, le tout sur une mélodie charmante et très dansante.
En conclusion l’opéra est extrêmement plaisant, riche musicalement, sans temps mort, très drôle, assez extravagant … bref, c’est une pure merveille à laquelle Mozart doit certainement beaucoup ! Je pense que c’est une oeuvre qui pourrait très facilement fonctionner auprès du grand public. Le point de comparaison le plus évident serait l’Enlèvement au Sérail, écrit par Mozart 1 an après, qui est aussi un singspiel allemand et qui reprend le casting principal de Salieri (Cavalieri et Fischer), le tout avec une virtuosité tout aussi poussée. L’écoute en allemand permettrait de juger de l’habilité de Salieri à jouer avec la prosodie de cette langue, il semblerait que c’était un « test » ou « challenge » de Joseph II et que Salieri a étonné tout le monde en se pliant avec brio à la langue allemande (malgré un livret critiqué).
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Jeu 24 Aoû - 20:10
Merci pour ce beau texte très enthousiaste sur Der Rauchfangkehrer. C'était un opéra qui était sur ma liste bien enfoui sous le tas poussiéreux des urgences. Mes priorités sont en train de changer et je vais lui donner un peu d'oxygène. Va donc pour The Chimney Sweep!
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Sam 16 Sep - 11:30
Première écoute complète de cet opéra pratiquement inconnu de Salieri. L'opéra (un dramma giocoso) fut en parti composé en 1779 (sous le nom de L’isola cappriciosa) puis abandonné suite à la mort de l'imprésario, au final Salieri eut l'occasion de terminer l'opéra en 1795. Le librettiste est Caterino Mazzolà. L'opéra a été ressuscité en 2004 à Legnago (ville natale de Salieri qui abrite notamment le théâtre Salieri) et enregistré en 2009 à Verone. On retrouve le CD présenté ci-dessus sur Deezer, malheureusement par moment l'enregistrement saute un petit peu (c'était une prise en live).
Synopsis : Des femmes fuyant l'Europe, fatiguées de leur rôle d'esclave, sont réfugiées sur une île où elles peuvent renverser les rôles. Elles commandent et les hommes sont forcés de travailler à la maison et de s'occuper de la mode. La situation se complique lorsque Generala ramène deux prisonniers européens (le comte et la marquise) trouvés sur une île. L'amour naissant entre Colonella et le comte provoque des jalousies chez Generala et Amaranto (le neveu du général) qui a aussi courtisé Colonella. Generala les surprend tous trois lors d'une rencontre nocturne dans les jardins et décide d'envoyer le comte et Amaranto se purifier à la retraite du Grand Colombo. Pendant ce temps, le commandant des navires européens exige le retour des otages et, face au refuse, décide d'intervenir. Generala décide d'organiser son mariage avec le comte pour le lier à l'île à jamais, cependant, le comte planifie une fugue avec sa bien-aimée Colonella, la marquise et Amaranto (désormais épris l'un de l'autre). Leur plan est découvert et Generala décide d'accélérer le mariage, mais ils sont interrompus par l'attaque des navires européens. Pour éviter les effusions de sang, le comte et la marquise décident de résoudre la situation car ils se considèrent comme l'origine des problèmes. Les conditions de paix seront les suivantes: la marquise retournera en Europe avec son amant Amaranto, et le comte restera sur l'île à condition qu'il puisse se marier à Colonella. L'oeuvre se termine par la jubilation de tous et la colère de Generala, indignés et rejetés.
NB : La Generala est un rôle féminin mais interprété par une basse bouffe ( )
En ce qui me concerne Salieri ne déçoit jamais, j'ai trouvé l'opéra sublime, et je suis en particulier toujours très impressionné par l'usage de l'orchestre par Salieri (notamment en terme d'orchestration, ici on notera un usage particulièrement massif mais brillant d'instruments à vent). Comme souvent avec Salieri l'opéra est dynamique, les airs, inspirés, ne traînent en principe pas trop en longueur et s'enchaînent assez rapidement. L'oeuvre regorge de moments forts et ne fait pas que dans le comique (on y trouve des passages musicaux plus dramatiques, tourmentées ou émouvants). Salieri me semble globalement assez doué pour créer cette ambiguïté entre une oeuvre plutôt comique et une musique beaucoup plus sérieuse.
Quelques moments forts : Act I: Aria: Non temer ch'io sia sdegnato Act I: Aria: A trionfar mi chiama Act I: Aria: Che faro? Che sara mai? Act I: Aria: Non temer ch'io sia sdegnato Act I: Finale: Voi che invano Act II: Duet: Alle nozze questa sera Act II: Aria: Quando piu irato freme (un aria très virtuose où la soprano joute avec le hautbois ce qui rappelle le fameux Mi sento, oh dio! Nel core de L'Olimpiade de Cimarosa, cela dit l'aria est plus ancien car c'est une réutilisation, me semble-t-il, d'un air de Sémélée dans Europa Riconosciuta) Act II: Tranquilla e placida Act II: Recitative: Speranze addio Act II: Aria: Aura che intorno spiri Act II: Finale: Udir parmi di lontano La fin de l'opéra (35 dernières minutes) est particulièrement riche, un enchaînement presque ininterrompu d'une musique magnifique qui ne saurait laisser indifférent.
Deux exemples vidéos pour un premier contact :
Aria Aura che intorno spiri précédé de son récitatif Speranze addio (un récitatif chanté avec orchestre):
Aria Che farò? Che sarà mai?:
Bref, encore une oeuvre sublime de Salieri qui mériterait d'être bien plus connue. Plus je découvre Salieri plus il m'impressionne ! Aujourd'hui je ne pourrais plus me passer de Cimarosa et lui.
Dernière édition par Euclide-Orphée le Sam 16 Sep - 20:18, édité 1 fois
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Sam 16 Sep - 17:19
Merci Euclide Orphée pour ce compte rendu enthousiaste. J'en ai l'eau à la bouche et je vais interrompre mon tas d'oeuvres à écouter pour Il mondo al rovescio. Le thème m'intéresse particulièrement et s'inscrit dans une perspective des lumières tout à fait intéressante. Salieri est un grand et cela doit se savoir!
Sujet: Re: Antonio SALIERI (1750-1825) Sam 16 Sep - 20:17
Il est vrai que le livret est intéressant, étonnant et pour le moins ambitieux. J'ai essayé de traduire la synopsis à partir du wikipédia italien cela dit et ce fut laborieux, mon compte rendu est donc probablement imprécis, il faudrait maintenant que je réécoute l'opéra avec un livret dans une langue compréhensible sous les yeux (pas sûr que ça se trouve facilement cela dit vu la notoriété de cet opéra).
L'histoire n'est cependant pas une invention spécifiquement dédiée à la musique de Salieri, Mazzolà a repris un livret de Goldoni destiné à Galuppi pour son opéra Il mondo alla roversa ossia Le donne che comandano (je ne saurais dire l'importance de la petite différence d'orthographe, probablement une modernisation ou harmonisation de l'italien dans le courant du XVIIIème siècle) daté, il me semble, de 1750. On peut en principe trouver l'opéra de Galuppi en entier sur Youtube, une écoute comparative pourrait donc être intéressante. À vrai dire les opéras de Galuppi ont la plupart du temps leur équivalence à la fin du XVIIIème siècle, que ce soit à travers Salieri, Haydn, Cimarosa ... À bien des égards Galuppi était un précurseur. Dans tous les cas je ne saurais dire dans quelle mesure les 2 livrets diffèrent, et n'ayant pas écouté l'oeuvre de Galuppi je ne sais pas si l'ambiance y est globalement similaire.