La musique religieuse

E.T.A. Hoffmann cite dans un de ses articles le "brave Michael Haydn qui, dans le domaine religieux, atteint tout à fait le niveau de son frère, et souvent le dépasse en sérieux"

Je ne sais pas ce qu'il entendait au juste par "sérieux", mais le fait est que la production religieuse de Michael est considérable et représente la moitié des 838 numéros du catalogue MH.

Lorsque Michael s'est installé à Salzbourg, en 1762 (donc à 25 ans), il avait déjà à son actif pas moins de 14 messes, 6 Salve Regina, un Te Deum. Le 3 septembre 1757, il avait recopié à Vienne la Missa Canonica de Fux, une oeuvre d'un style sévère, caractéristique des premières orientations de Michael, dont témoigne sa première Messe, la Missa Sancti Cyrilli et Methodii.

Engagé en 1777 par Colloredo, il dut mettre en pratique ses idées réformatrices en matière de musique religieuse, et composer des graduels à la place des "sonates d'église" instrumentales à l'honneur (Mozart en avait composé 17 avant cette réforme). Plus d'une centaine de graduels ont ainsi été composés pour les dimanches et fêtes de l'année liturgique. Par ailleurs, vers les années 1795/98, Michael composa des messes et chants d'église en langue allemande.

C'est au total 34 Messes latines (dont 3 Requiem), 8 Messes allemandes (dont une version assez célèbre intitulée Hier liegt vor deiner Majestät), 15 Vêpres, 12 Litanies, 6 Te Deum, 60 Offertoires, 20 Tantum ergo...etc... qui ont été recensés par Charles Sherman.


Voir aussi mon topic sur les Requiem : https://haydn.aforumfree.com/michael-haydn-f16/les-requiem-t414.htm

J'espère arriver à parler plus tard de quelque unes de ses Messes qui gagneraient à être plus connues

Joachim a écrit:

E.T.A. Hoffmann cite dans un de ses articles le "brave Michael Haydn qui, dans le domaine religieux, atteint tout à fait le niveau de son frère, et souvent le dépasse en sérieux"
J'espère arriver à parler plus tard de quelque unes de ses Messes qui gagneraient à être plus connues

Merci beaucoup Joachim. La musique d'église de Michaël Haydn est magnifique!

La réflexion de Hoffmann, à mon humble avis, va dans le même sens que plus tard celle de Felix Mendelsohn reprochant à un passage de la messe en mi bémol majeur de Joseph Haydn HobXXII.4 d'être follement gai!

Comme tu l'as dit, un motif de la réforme effectuée par Hyeronymus Colloredo était de remplacer la sonate d'église instrumentale jugée profane, voire frivole, par des pièces chorales plus recueillies et même basées sur le plain chant traditionnel, décision à laquelle Michaël se soumit facilement mais qu'un Wolfgang Mozart rejeta.