Jean-Paul-Égide Martini (né Johann Paul Aegidius Schwarzendorf mais lorsqu'il arriva en France il choisit d'italianiser son prénom pour être plus à la mode ! Il se faisait surnommer Martini Il Tedesco).
Né en 1741, mort en 1816.
Il commença sa carrière en France comme organiste et facteur d'orgue à Nancy où il put travailler pour le roi Stanislas de Pologne, beau-père du roi Louis XV, qui était réfugié en France. Ce fut l'occasion pour lui d'apprendre le français et de se marier.
Plus tard il se fit une réputation à Paris tout d'abord comme compositeur de marche militaire (ce qui valut un prix et une rente vu qu'il fut affilié à un régiment militaire). Ensuite son opéra
L'Amoureux de quinze ans ou La double fête eut un grand succès, suite à quoi il travailla pour le prince de Condé, la comte d'Artois et finalement Louis XVI dont il était surintendant de la musique (notamment chargé des affaires religieuses). Affilié à la monarchie il se cache pendant la révolution et réapparaît sous le directoire, puis à peine sous Napoléon (il écrit de la musique pour son mariage qui ne sera, il me semble, jamais exécuté) puis est à nouveau nommé surintendant de la musique pour Louis XVIII durant la restauration (il avait été très fidèle à la monarchie). L'homme fut un temps professeur de composition au conservatoire de Paris mais fut vite remplacé, je crois qu'il n'était pas très aimé de ses contemporains à Paris (en tout cas de Méhul).
Il est surtout connu pour être le grand introducteur de la romance en France, en bon germanique, avec un chant accompagné au piano et écrit comme tel (pas avec une basse chiffrée).
Il semble avoir été relativement prolifique : 11 opéras (le dictionnaire de la musique précise que ses opéras comiques lui valurent une certaine notoriété que son opéra
Sappho (1794) eut un immense succès), 12 trios, 6 quatuors à cordes, 6 quatuors pour flûtes et cordes, 4 divertissements pour clavecin, deux violons et basse, 2 messes solennelles à quatre voix et orchestre, 1 Te Deum, 1 Requiem (en hommage à Louis XVI), 6 psaumes à deux voix avec orgue, plusieurs recueils de romances, de la musique ça et là pour les différentes chapelles pour lesquelles il a travaillé (successivement pour Stanislas de Pologne, le prince de Condé, la futur Charles X, Louis XVI, Louis XVIII ...).
Sa chanson
Plaisir d'amour est très connue, c'est étrangement sa seule oeuvre qui a conservé une certaine notoriété ! La chanson est magnifique cela dit, c'est un nouvel exemple de compositeur moins connu qu'une de ses oeuvres.
Sa musique n'a sûrement pas beaucoup été enregistrée cela dit (on peut trouver un enregistrement de son Requiem je crois, au-delà de ça je ne suis pas certain que quelqu'un s'y soit jamais intéressé), il n'a pas du tout la notoriété de Méhul, Gossec, Chérubini ou même Giroust.
Tant qu'il travaillait pour Louis XVI l'homme rejetait vraisemblablement la complexité du contrepoint allemand et privilégiait, y compris en musique religieuse, un style plus dramatique et galant, plus simple et lyrique (comme sa fameuse chanson le laisse présager).
Je ne sais pas comment son style à évoluer avec le temps, il faudrait écouter son requiem écrit sous la restauration.
L'enregistrement de son requiem :