24 menuets Hob IX.16

Haydn n'a jamais écrit de musique de ballet, au sens strict du terme, mais il a néanmoins composé plusieurs centaines de menuets, ländler et danses allemandes diverses, pour les besoins des fêtes à la cour de Nikolaus Esterhazy, son employeur, et pour les grands bals du Redoutensaal à Vienne. Peu de choses sont disponibles en CD, mais on trouve encore en vente quelques exemplaires des enregistrements des 24 menuets, rédigés par le compositeur dans les années nonante du XVIIIIe siècle (avant, pendant ou après les séjours londoniens, les choses ne paraissent pas claires !) et oubliés jusqu'au milieu du XXe siècle. Ces textes, d'une richesse orchestrale certaine, pourraient, dans ce forum, sans nul doute être évoqués sous la rubrique des «symphonies». :clindoeil: Ils pourraient en effet sans problème s'insérer dans cette forme instrumentale, même si l'on peut éventuellement leur reprocher une simplicité tonale.

A côté d'une version de la Capella Istropolitana (Disque Naxos), les mélomanes peuvent écouter la magnifique interprétation d'Antal Dorati (grand serviteur de la musique de Haydn, il a réalisé l'une des premières intégrales des symphonies, alors fort remarquées) avec la Philharmonia Ungarica :

:???: Quel agréable divertissement que ces menuets, écrins parfois de délicats et splendides trios ! Antal Dorati en donne ici une version charpentée, un brin datée (elle date de 1976) mais plaisante ! Voilà une musique qui ne demande pas à l'auditeur de se «prendre la tête», mais qui procure beaucoup de plaisir, des partitions dans lesquelles s'exprime le génie de Haydn, son inépuisable inventivité, son talent de mélodiste et d'orchestrateur, son humour et sa bonhomie... Un exemple: le numéro 19 avec ses effets de percussion «à la Turque» ! De ces portées, le maestro hongrois en est un diligent serviteur. C'est un compact qui met de bonne humeur et que l'on peut écouter et réécouter.... en attendant une version avec instruments d'époque !

Cette version superbe me suffit amplement et je les ai justement écoutés hier :vraiment très agréable. :coeur:

Les danses (pour orchestre) sont mal représentées en CDs et Hob.IX.11 manquent à l' appel;je ne détaillerai pas celles transcrites au piano : cf Brautigam,Akl,Buchbinder .

A l' orchestre,mis à part quelques danses noyées dans des récitals genre "vieilles danses viennoises" (cf Boskowsky,Angerer...),peu de choses :un grand travail éditorial reste à faire.

A signaler toutefois :

- le délicieux et célèbre (et pas cher) CD suivant :



- et pour les 12 allemandes Hob.IX.12 :

Très belle interprétation par le Philarmonica Hungarica des 24 menuets (HobIX.16) que je viens d'écouter de nouveau (merci Pierre).

J'aime beaucoup le trio de la danse N°21 avec sa très belle partie de clarinette qui me rappelle le trio du menuetto de la symphonie n° 39 de Mozart.
Le menuet N°22 en ré mineur d'un élan irrésistible figurerait bien dans une symphonie.
Le N°23 en si bémol majeur apparemment guilleret est interrompu par quelques mesures presque désespérées qui me suggèrent que Haydn au sommet de sa gloire avait des moments "de déprime" comme nous dirions maintenant.

Pierre a écrit:

Haydn n'a jamais écrit de musique de ballet, au sens strict du terme, mais il a néanmoins composé plusieurs centaines de menuets, ländler et danses allemandes diverses, pour les besoins des fêtes à la cour de Nikolaus Esterhazy, son employeur, et pour les grands bals du Redoutensaal à Vienne. Peu de choses sont disponibles en CD, mais on trouve encore en vente quelques exemplaires des enregistrements des 24 menuets, rédigés par le compositeur dans les années nonante du XVIIIIe siècle (avant, pendant ou après les séjours londoniens, les choses ne paraissent pas claires !) et oubliés jusqu'au milieu du XXe siècle. Ces textes, d'une richesse orchestrale certaine, pourraient, dans ce forum, sans nul doute être évoqués sous la rubrique des «symphonies». :clindoeil: Ils pourraient en effet sans problème s'insérer dans cette forme instrumentale, même si l'on peut éventuellement leur reprocher une simplicité tonale.

A côté d'une version de la Capella Istropolitana (Disque Naxos), les mélomanes peuvent écouter la magnifique interprétation d'Antal Dorati (grand serviteur de la musique de Haydn, il a réalisé l'une des premières intégrales des symphonies, alors fort remarquées) avec la Philharmonia Ungarica :

:???: Quel agréable divertissement que ces menuets, écrins parfois de délicats et splendides trios ! Antal Dorati en donne ici une version charpentée, un brin datée (elle date de 1976) mais plaisante ! Voilà une musique qui ne demande pas à l'auditeur de se «prendre la tête», mais qui procure beaucoup de plaisir, des partitions dans lesquelles s'exprime le génie de Haydn, son inépuisable inventivité, son talent de mélodiste et d'orchestrateur, son humour et sa bonhomie... Un exemple: le numéro 19 avec ses effets de percussion «à la Turque» ! De ces portées, le maestro hongrois en est un diligent serviteur. C'est un compact qui met de bonne humeur et que l'on peut écouter et réécouter.... en attendant une version avec instruments d'époque !

Ce CD, je n'arrive pas à mettre la main dessus depuis longtemps ...
Dans aucune Fnac ni Virgin et pas non plus dans les 4 Bibliothèques que je visite quotidiennement ...

Pierre a écrit:

A côté d'une version de la Capella Istropolitana (Disque Naxos), [/b] :

Je possède ces 24 Menuets par la Capella Istropolitana, mais c'est un CD CPO

Quoi qu'il en soit, cet enregistrement est très bien réalisé. Cette série de 24 menuets symphoniques est un chef d'oeuvre du genre, et bien trop méconnu.

Benoît a écrit:

...A signaler toutefois :

- le délicieux et célèbre (et pas cher) CD suivant :

Ce disque aurait mérité à lui tout seul une rubrique, tant la musique proposée est originale est plaisante. Penchons-nous brièvement par trois fois sur les lutrins.

:hypocrite: Sans vouloir revenir sur le terrain «miné» de l'authenticité (voir le débat à propos des Feldparthien), je signale que l'orchestration des huit Zingarese (Hob. IX:28) est signée du chef Michael Dittrich, lequel a su opportunément et intelligemment mettre en évidence l'aspect hongrois voulu par le compositeur. Par moment, j'ai même l'impression qu'il pense aux Danses de Transylvanie de Bartók ! Nous ne sommes non plus pas très loin du travail fait par Iván Fischer (le frère de Adam) à partir des Danses hongroises de Brahms. L'intérêt essentiel de ces pièces paraît bien être dans une mise en évidence d'une capacité d'intégration des univers musicaux chez Joseph Haydn. Peut-être était-il isolé à Estherháza, mais pas autant qu'on pourrait le croire sur le plan musical !

:flèche: En deuxième partie du disque, une série de Ländler extraites du matériel musical des Saisons. A ce moment, Haydn produit un terreau à partir duquel fleuriront les valses des Strauss...

:flèche: Autre moment les Notturni pour deux flûtes et deux cors (Hob II: D5) qui rappellent les Feldparthien :moque: par leur aspect tonique et délicat.

:bave: Quel éditeur, intelligent et imaginatif, nous proposera un coffret des pages injustement méconnues de Haydn ? Espérons que 2009 nous apportera un lot de bonnes surprises ! :333:

Un CD passionnant en effet. Merci Benoit de nous l'avoir signalé.

Je possède également le CD signalé par Benoît, et il me plaît beaucoup aussi.

Les zingarese ne semblent pas être de Haydn, et si c'est confirmé, j'aimerais bien en connaître l'auteur !