Le Trio n° 29 en sol majeur (HobXV.15) est le second des trois trios pour piano, violon (flûte) et violoncelle composés pour l'éditeur John Bland et publiés en 1790.
Le premier mouvement Allegro est remarquable par sa richesse mélodique. L'exceptionnelle profusion des thèmes rend son analyse difficile. Il débute avec une série de six accords suivis par le thème proprement dit. Le thème est répété une fois et la suite consiste en un groupe de quatre notes ascendantes répété quatre fois. Lors de la troisième répétition des appogiatures rendent le motif plus piquant et lors de la quatrième, le motif est enjolivé par des gruppettos. Ce motif va jouer un rôle majeur dans le développement. Le second thème, chaleureux et lyrique, est suivi d'une extension qui module en mineur d'une façon mélancolique. Un nouveau thème conclut brillamment l'exposition. Le développement est construit essentiellement sur le motif ascendant cité plus haut. Ce développement est très chantant et expressif et n'a pas l'âpreté du passage correspondant du trio n° 25 en ré majeur. La réexposition comme toujours chez Haydn est très différente de l'exposition et contient un nouveau développement sur le motif ascendant décidément très en vue dans ce mouvement tandis que l'extension modulée du second sujet est encore plus intense que lors de l'exposition. La série de six accords scelle ce morceau très harmonieux.
Le thème de l'Andante en ut majeur à 6/8 ressemble à celui du trio n° 25 en mi mineur. Mais ici le morceau est beaucoup plus simple et adopte la forme lied. La première partie consiste en l'exposé du thème calme et serein. L'intermède central en ut mineur, plus animé et chargé d'émotion, comporte deux parties. Il débute par un thème dérivé du thème principal du morceau. Lors de la deuxième partie, le retour du thème est précédée d'une magnifique progression baroque de la basse du piano doublée par le violoncelle tandis que la flûte (ou le violon) dessine de discrètes figurations. Ce passage a une sonorité magique..
Nul ne contestera que le Finale, Allegro moderato, est le sommet de ce trio. C'est un Rondo comme dans le trio précédent mais de conception toute différente. Toute la substance de ce morceau enchanteur est issue du refrain. Le style est toujours serré, l'écriture à trois voix prédomine sans que le charme perde ses droits. Le refrain a un élan et un dynamisme extraordinaires, le premier couplet est un premier développement sur le refrain, le second couplet en mineur est un nouveau développement encore plus serré. Après un dernier retour du refrain subtilement varié, commence une poétique coda dont la sonorité dans les nuances piano contraste avec ce qui précède. Enfin le tout début du refrain met un point final à ce superbe et spirituel mouvement.