La symphonie n° 13 en ré majeur fut composée en 1763 alors que Joseph Haydn était déjà au service du Prince Nicolas Eszterhazy depuis trois ans en tant que vice-maître de chapelle (1). Relativement brève, elle est remarquable à plus d'un titre notamment par son finale ayant probablement inspiré Mozart dans la composition du finale de sa symphonie n° 41 Jupiter KV 551. Son instrumentation très riche comportant quatre cors et des timbales en fait une oeuvre brillante et festive. L'intervention de soli instrumentaux très développés lui donne un côté symphonie concertante typique des symphonies de cette période (symphonies, n° 6, 7 et 8, Matin, Midi et Soir respectivement).
Le premier mouvement Allegro molto avec les fanfares de son thème accompagnées par des tenues des vents illustre parfaitement l'éclat et le dynamisme caractérisant l'oeuvre entière. Un court passage syncopé piano termine l'exposition. Après un beau développement très modulant entièrement bâti sur le thème initial, la rentrée est particulièrement spectaculaire: le thème est énoncé d'abord piano par l'orchestre puis les quatre cors l'entonnent fortissimo. L'effet est saisissant.
L'adagio cantabile en sol pourrait être le mouvement lent d'un concerto pour violoncelle. C'est de bout en bout une belle cantilène du violoncelle accompagné discrètement par les cordes. Les vents se taisent. Ce mouvement basé sur la séduction mélodique donne au violoncelle l'occasion de briller dans son registre aigu.
Après un menuetto Allegretto très symphonique, le trio nous offre un ravissant solo de flûte.
Le Finale allegro molto débute par un fugato "à partir d'un cantus firmus plus tard réutilisé par Haydn lui-même (début du 5 ème concerto pour due lire pour le roi de Naples) et immortalisé par Mozart. ......A la strette des mesures 145-154, on entend très concrètement la symphonie n° 41 Jupiter de Mozart" nous dit Marc Vignal (1). Ce mouvement est une structure sonate comportant des passages polyphoniques et homophones ainsi qu'un mélange de savant et de populaire, traits très typiques de la musique future de Haydn et de quelques oeuvres de Mozart (finales du quatuor à cordes en sol KV 387, et du concerto pour piano en fa KV 459).
(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988.