Voici cette étonnante
symphonie n° 58 en fa majeur interprétée par
Derek Solomons à la tête de l'Estro Armonico.
Son
allegro 3/4 liminaire débute comme un menuet et possède une élégance superlative sous la baguette du maestro. Une grâce souriante à peine voilée de quelques petites touches de mélancolie donne à ce mouvement un charme particulier.
L'
andante pour cordes seules nous renvoie aux symphonies antérieures à 1761. Dans ce morceau écrit à deux voix presque tout le temps, on peut ressentir une impresion d'austérité et Robbins Landon insiste sur l'importance du continuo essentiel pour renforcer l'harmonie. Solomons ne l'inclut pas et c'est son choix que nous respectons.
Après le faux menuet du premier mouvement, voici un vrai menuet...complètement atypique du fait de son rythme boiteux
alla zoppa. Le trio consiste en d'étranges accords des cordes qui évoquent la musique balkanique comme dans le passage correspondant de la symphonie n° 29 en mi majeur.
Dans le
Presto final 3/8, un mouvement endiablé dont
Joseph Haydn a le secret, Solomons mène son affaire avec brio. Les contrastes dynamiques et rythmiques de ce morceau étonnant sont parfaitement rendus.