La
symphonie n° 24 en ré majeur contraste avec les trois autres symphonies n° 21, 22 (le Philosophe) et 23, composée par
Joseph Haydn en 1764, par son caractère plus aimable et plus chantant. Elle est écrite pour une flûte, deux hautbois, deux cors, un basson doublant les basses et le quintette à cordes (1).
Le premier mouvement
Allegro 4/4 débute par un
thème syncopé aux contours bien marqués joué par les hautbois et les cors. Le second thème
piano, également syncopé, est suivi par une
vigoureuse gamme de la majeur répétée quatre fois. Le thème principal joue un rôle majeur dans le
développement. Ce dernier consiste en répétitions obstinées et agressives d'un arpège descendant des premiers violons dans les tonalités les plus variées. A la fin du développement, le thème principal est transposé dans le mode mineur ce qui en change complètement le sens. De joyeux et dynamique, il devient particulièrement sombre. Comme c'est parfois le cas dans d'autres oeuvres de Haydn des années 1760, la fin du développement s'articule sur le second thème. La suite de la réexposition se déroule normalement et tout se termine avec une dernière gamme en ré majeur. Ce mouvement est remarquable par son
architecture et aussi par son
orchestration donnant aux vents un rôle très indépendant.
L'
adagio en sol majeur ¾
cantabile consiste en un ravissant solo de flûte discrètement accompagné par l'orchestre qui peut faire regretter le ou les concertos pour flûte perdus.
Le
menuetto possède une ampleur et une majesté nouvelles, il débute par un vigoureux unisson auquel répond le hautbois solo. Le trio très dansant est un laëndler, la mélodie est confiée principalement aux vents (cors et flûtes).
Le finale
allegro 4/4 débute de façon assez mystérieuse
pianissimo avec un ré tenu par les cors et les seconds violons. Ce début est suivi par une sorte de
cantus firmus formé de blanches au dessus duquel surgissent des gammes ascendantes puis descendantes voisines de celles du premier mouvement. Le développement est axé principalement sur le
cantus firmus; à la fin on remarque la merveilleuse transition vers la réexposition où, soit dit en passant, les violoncelles sont séparés des contrebasses. Lors de la rentrée les blanches sont devenues des rondes et le
cantus firmus est maintenant identique au fameux thème du finale de la symphonie Jupiter de Mozart, déjà entendu chez Haydn dans le finale de sa 13 ème symphonie.
(1)
http://imslp.info/files/imglnks/usimg/a/a2/IMSLP31398-PMLP71513-Haydn-_Sinfonia_Nr24__HCR_Landon_.pdf