Messages : 77 Points : 54 Date d'inscription : 10/06/2008 Age : 64 Localisation : Suisse romande
Sujet: A propos de la huitème, D. 759 Lun 17 Mai - 21:33
Voici quelques rappels à propos de la Huitième, D. 759.
Selon une hypothèse que tout concourt à étayer, elle était beaucoup plus avancée qu'on l'a longtemps cru. Le scherzo est complètement orchestré sur la première page, puis partiellement par la suite (en somme un peu comme pour la Septième, D. 729) Seul le trio est incomplet, car il n'en existe que l'exposition. Pour le dernier mouvement, il y a de fortes chances qu'il soit connu depuis longtemps, mais sous un autre nom: le Premier entracte de Rosamunde. Les arguments sont multiples: Même orchestration, tonalité en conformité avec les deux mouvements achevés (et avec le scherzo), similitude des thèmes. Enfin le temps dont a disposé Schubert pour composer l'entier de la musique de scène de Rosamunde ne paraît pas suffisant pour créer toute cette musique, à moins qu'on admette qu'il ait récupéré des partitions antérieures. Comme il n'était visiblement pas satisfait de son projet symphonique, il n'a certainement pas hésité à récupérer un morceau, faisant partie d'un projet qu'il pensait ne jamais faire jouer. Lorsqu'il a confié la partition à Joseph Hüttenbrenner, il songeait, selon toute vraisemblance, donner un texte «théorique» qui ne se frayerait jamais une voie vers la salle de concert. A preuve, la partition n'a été jouée qu'après la mort de cet ami du compositeur, qui n'a jamais cherché à promouvoir ces deux mouvements.
Deux éditions complètes ont été publiées, dans lesquels seul le troisième mouvement a fait l'objet d'un travail.
1. Une réalisation du chef Florian Hollard a été créée à Tours en 1976. Elle a été enregistrée sur disque 33 touts avec l'Orchestre de Radio-Luxembourg. A ma connaissance elle n'a pas été republiée sur CD.
2. Une réalisation de Brian Newbould (qui a travaillé aussi sur les symphonies fragmentaires D. 615 et D. 708A ainsi que sur la Septième; il s'est aussi investi dans une édition de la Dixième)
Il y a, à ma connaissance, deux enregistrements discographiques de cette production musicologique:
a) Neville Marriner et l'Academy of St Martin-in-the-Fiels. Très belle, mais un peu trop «mendelssohnienne» !
b) Charles Mackerras et l' «Orchestra of the Age of Enlightenment», disque paru chez Virgin:
Les musiciens jouent sur instruments anciens et le chef rend justice au douloureux pathos de la partition (avec les symphonies 5 & 9). Je recommande cette belle version, claire, cohérente, riche en sentiment et en dramatisme.
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Dim 23 Mai - 0:18
Merci beaucoup, Pierre, pour ce dossier passionnant sur les esquisses symphoniques de Franz Schubert.. J'attends avec impatience votre commentaire sur la symphonie n° 10 en ré majeur.
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Dim 23 Mai - 15:43
J'ai écouté aujourd'hui la septième symphonie en mi majeur de Schubert D728 interprétée par Neville Mariner comme Pierre nous l'avait conseillé.
Pour moi c'est une révélation, un maillon indispensable entre les six premières symphonies encore très inspirées de Haydn et Mozart (merci Pierre) et cette huitième inachevée tellement audacieuse et prophétique.
Tout le Franz Schubert de la mâturité (drôle de mot pour un musicien mort à trente ans) est déjà présent dans cette symphonie en mi majeur. Le premier mouvement a de vastes proportions et souvent on croit entendre des échos avant-coureurs de la neuvième symphonie en ut majeur D908 dite La Grande. Le deuxième mouvement est une merveille, avec son thème admirable, ses harmonies quasi Brahmsiennes, son rythme de barcarolle. Après un scherzo très dynamique, le finale étonne par ses vastes dimensions, son caractère très structuré, peut-être le mouvement le plus abouti des quatre (à mon humble avis).
Merci à Franz Schubert de n'avoir pas brûlé cette oeuvre qu'il a peut-être jugée inaboutie mais qu'il a sagement gardé sous le boisseau pour notre plus grand bonheur. Grâce à la septième, magnifique essai non transformé , la symphonie n° 8 en si mineur Inachevée n'est plus pour moi cet épais mystère, cette oeuvre venant de nulle part car il m'apparaît clairement maintenant que l'Inachevée et la symphonie en mi majeur ont germé sur le même terreau.
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Dim 30 Mai - 20:59
Joachim a écrit:
En effet, je me demande bien pourquoi que cette 7ème symphonie ne figure quasi jamais dans les intégrales... Je la place sur le même plan que la 6ème.
Tout à fait d'accord. A vrai dire je la préfère même à la n° 6. Je la trouve plus mûre et plus hardie (au plan harmonique).
Pierre
Messages : 77 Points : 54 Date d'inscription : 10/06/2008 Age : 64 Localisation : Suisse romande
Sujet: Symphonie n° 10 Lun 31 Mai - 21:15
Longtemps les esquisses classées sous le n° D. 615, ont été considérées en un bloc. A l'occasion du cent cinquantenaire, le bibliothécaire et musicologue Ernst Hilmar a publié un article assez sensationnel: Dans les tous derniers jours de sa vie, Schubert a travaillé à une nouvelle symphonie, qui aurait dû être sa Dixième. A l'état d'esquisses, ces feuilles comportent néanmoins des indications d'instrumentation.
Dans l'état actuel, l'article publié sur Wikipédia résume bien la situation:
" Déjà affaibli par la maladie, Schubert alla le 4 novembre 1828 avec son ami Josef Lanz trouver le professeur Simon Sechter (qui fut plus tard le professeur d'Anton Bruckner), désirant prendre une leçon de contrepoint auprès du maître. Sechter lui demanda de faire un exercice de fugue, en partie sur les lettres de SCHUBERT, et de revenir pour une deuxième leçon le 10 novembre, à laquelle Schubert alité ne put se rendre. Les notes de cet "exercice" ont été retrouvées dans les marges de la partition d'une nouvelle symphonie en ré majeur, que Schubert avait entreprise à peu près au même moment. Cette symphonie n'a été retrouvée et publiée qu'en 1978 par Ernst Hilmar, et a fait l'objet d'un travail de reconstruction en 1983 par le musicologue Brian Newbould. Elle est vraisemblablement la symphonie de 1828 dont parlait l'ami de Schubert Eduard von Bauernfeld, surnommée "la Dernière", que l'on croyait perdue voire imaginaire. Il en reste trois mouvements esquissés. Le second, l'Andante en si mineur, a notamment retenu l'attention, par son atmosphère austère et prophétique, presque funèbre, dans laquelle beaucoup voient une anticipation de l'écriture mahlérienne. I. Allegro moderato II. Andante IV. Finale. Allegro moderato "
Pour suppléer à l'absence de scherzo il a été proposé de reprendre celui de la symphonie D. 708a (le seul à être achevé) de même tonalité (ré majeur)
Différentes étapes discographiques permettent de cerner l'évolution de la reconstruction.
1. Il y a eu ce disque pionnier (voir message précédent) paru à l'époque en Allemagne de l'Est, fruit du travail de Peter Gülke. Aujourd'hui dépassés, cette réalisation est une étape essentielle.
2. Est venue ensuite la réalisation de Brian Newbould, parue en disque avec Neville Marriner et l'Academy of St Martin-in-the Fields, très " chambriste " et assez mendelossohnienne.
Ce même texte est reparu dans un CD dans lequel on peut entendre Charles Mackerras et le Scottish Chamber Orchestra qui donnent plus de caractère au texte.
3. Le chef belge Pierre Bartholomée a décidé de reprendre les esquisses. Le résultat n'est pas très différent. En fait le maestro belge s'est " contenté " d'étendre le rôle des cuivres et des percussions. Après la " Grande " D. 944, il paraît difficile d'imaginer que le compositeur ait réduit ses ambitions orchestrales.
Le résultat et l'interprétation sont à mon avis la version la meilleure de cette symphonie. La musique est sombre, très romantique !
4. Signalons enfin le travail un peu plus particulier de Luciano Berio. Avec les esquisses de Schubert, il a fait naître une partition nouvelles en laquelle alternent les musiques du XIXe et d'aujourd'hui.
Le dialogue des deux esthétiques est des plus passionnants. Sans doute aussi ce disque est-il à faire écouter par ceux que ne convainquent guère les reconstructions historiques !
Il est bien évident que je défends l'idée d'une numérotation des symphonies allant de 1 à 10, car toutes ces redécouvertes, passionnantes, sont en plus magnifiques du point de vue musical. Les responsables du catalogue Deutsch ont adopté la démarche inverse, ne considérant que 8 symphonies. Ce n'est pas rendre justice au travail de Franz Schubert. Si l'on avait suivi plut tôt ce raisonnement, le Requiem de Mozart ne serait qu'une poignée de partitions au fond d'un tiroir...
Une question aux spécialistes de Joseph Haydn. Connaît-on des symphonies inachevées auxquelles il aurait travaillé ?
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mer 2 Juin - 21:49
Pierre a écrit:
Une question aux spécialistes de Joseph Haydn. Connaît-on des symphonies inachevées auxquelles il aurait travaillé ?
Merci Pierre. Votre exposé sur la fameuse dixième symphonie est passionnant. J'ai beaucoup apprécié votre manière de montrer l'évolution de l'exécution de cette symphonie en fonction des travaux musicologiques.
J'ai cette symphonie dans l'interprétation de Pierre Bartholomee, orchestre philarmonique de Liège, microsillon datant de 1983, Diapason d'Or et Choc de la Musique. Harry Halbreich compare l'andante en si mineur au Mahler tardif du Chant de la Terre: "A la reprise du premier thème par le hautbois et le basson, l'on croit entendre le début du troisième des Kindertotenlieder"
Alors que l'oeuvre de Wolfgang Mozart fourmille d'essais, de mouvements inachevés, d'esquisses en tous genres, je ne connais rien de tel chez Joseph Haydn mais je me suis posé aussi cette question, question qui traduit sans doute mon ignorance! Qu'en pensent les colistiers?
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mar 8 Juin - 11:36
Je viens d'écouter la sonate en ut majeur D 840 Reliquiae (en latin reliquiae = restes*) de Franz Schubert excellemment exécutée par Michel d'Alberto.
Datant de l'année 1825, elle est contemporaine des sonates en la mineur D 845 et en ré majeur D 850. Les deux premiers mouvements sont complets, le menuetto compte 80 mesures achevées et le rondo final s'arrête à la cent vingtième mesure. Certains pianistes comme Michel d'Alberto jouent les quatre mouvements, les indications du compositeur permettant une reconstitution des deux derniers.
Le monumental premier mouvement Moderato est une des compositions les plus ambitieuses de Schubert, comparable au premier mouvement de la symphonie n° 9 en ut majeur. On a du mal à imaginer comment le petit piano de l'époque de Schubert pouvait donner vie à une pièce d'esprit aussi symphonique. Au détour de phrases grandioses jouées fortissimo surgissent des puits sans fond d'angoisse et de détresse. L'andante en ut mineur est une sorte de ballade romantique dont la forme très libre m'évoque Robert Schumann. Le menuetto est en fait un scherzo au caractère fantastique tempéré par un élégant trio. C'est dans le rondo allegro que le caractère inachevé se fait le plus sentir, cependant la reconstruction de ce rondo permet ainsi d'apprécier une sonate de Schubert complète, probablement une des plus grandes avec les trois dernières, en ut mineur D 958, la majeur D 959 et si bémol majeur D 960.
* J'ignore la signification de reliquiae, peut-être en relation avec le caractère inachevé de la sonate?
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Lun 14 Juin - 22:21
J'ai trouvé intéressant l'exposé de Pierre... Et j'aimerais aussi savoir s'il y a des symphonies inachevées chez Haydn... Y en a-t-il eu ? Haydn avait-il l'habitude de détruire les manuscrits inachevés, de les... " recycler " ?
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mer 16 Juin - 13:03
cd-man a écrit:
J'ai trouvé intéressant l'exposé de Pierre... Et j'aimerais aussi savoir s'il y a des symphonies inachevées chez Haydn... Y en a-t-il eu ? Haydn avait-il l'habitude de détruire les manuscrits inachevés, de les... " recycler " ?
Merci pour cette question intéressante que Pierre avait déjà posée et qui concerne Joseph Haydn et non plus Franz Schubert. J'ai donc préféré y répondre dans une nouvelle rubrique située dans Généralites.
Joachim
Messages : 664 Points : 814 Date d'inscription : 20/08/2007 Age : 78 Localisation : Nord
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Lun 19 Juil - 21:47
Sonate pour arpeggione et piano en la mineur D 821.
Voici une oeuvre qui, malgré sa tonalité principale en mineur, est remplie d'allégresse.
Oeuvre de circonstance écrite en novembre 1824, commandée par Johann Georg Staufer, lequel avait inventé l'arpeggione, instrument bâtard, à 6 cordes, entre la viole de gambe et la guitare qui se joue néanmoins avec un archet. Assez difficile à jouer, son existence fut éphémère. Inventée en 1823, elle fut abandonnée dès la fin des années 1820. Elle n'a eu semble-t-il qu'un seul virtuose, Vincenz Schuster, qui a créé la sonate de Schubert et le seul concerto pour arpeggione, de Henri Auguste Birnbach (malheureusement perdu). Cette sonate se compose de trois mouvements : Allegro moderato de forme sonate, avec un premier thème mélancolique et un second thème plus vif et joyeux... un assez court Adagio qui fait penser à un lied rêveur...S'y enchaîne un Rondo allegretto en la majeur d'essence populaire.
Cette sonate est habituellement interprétée sur un violoncelle, quelquefois sur un alto. Or, j'ai trouvé ce CD, où cette sonate est interprétée sur une vraie arpeggione :
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mar 20 Juil - 9:50
Merci Joachim pour cette référence précieuse.
Bien qu'écrite pour un instrument à diffusion très limitée, cette sonate pour arpeggione et piano est une oeuvre importante de Franz Schubert.
Chacun interprète l'oeuvre au gré de ses humeurs, tandis que Joachim la trouve plutôt joyeuse, j'ai tendance à voir une grande mélancolie dans le premier mouvement. En ce qui concerne le court adagio que je travaille actuellement à l'alto je le trouve presque désespéré. Par contre le rondo final est vraiment insouciant et détendu et là je suis bien d'accord avec Joachim.
Ce qui est merveilleux c'est que la musique vibre différemment suivant l'oreille de chacun. Pour certains l'Incarnatus est de la messe en ut mineur KV 427 de Mozart est angoissé, pour d'autres il s'agit d'un concert des anges...Allez comprendre!
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Ven 26 Aoû - 8:48
Quatuor n° 14 en ré mineur D 810
Il existe un décalage stylistique considérable chez Franz Schubert, entre les lieder et les œuvres instrumentales contemporaines. Quand Schubert composait der Erlkönig (Le roi des aulnes) D 328 et Gretchen am Spinnrad (Marguerite au rouet) D 118 en 1814, deux chefs-d’œuvre romantiques accomplis, sa musique instrumentale contemporaine: trois premières symphonies, neuf premiers quatuors, trois sonatines pour piano et violon etc…, regardait encore vers Mozart et les deux Haydn. Tout Schubert est déjà dans le lied Erlkönig. Je ne crois pas qu’on puisse en dire autant d’une oeuvre d’autres compositeurs, au même âge, Mozart compris. Il faudra attendre 1822 et la fantaisie en ut majeur Der Wanderer D 760, le mouvement isolé de quatuor à cordes, Quartetsatz en ut mineur D 703 et surtout la symphonie n° 8 en si mineur dite inachevée D 759, composée dans un élan créatif fulgurant et probablement abandonnée car jugée trop audacieuse par son auteur, pour que la musique instrumentale s’élève au niveau des lieder. En 1827-8, Beethoven vient de mourir et l’inspiration de Schubert peut s’exprimer sans retenue, la pensée la plus élevée règnera autant dans les cycles de lieder, Winterreisen (voyage d’hiver) D, Schwänegesang (Chant du cygne) D 957 que dans la sonate pour piano en si bémol majeur D 960 et l’extraordinaire quintette à cordes pour deux violoncelles en ut majeur D 956, un sommet de toute la musique.
Parmi la quinzaine de quatuors de Schubert, la plupart (n°1 à 9) sont des œuvres de « jeunesse », antérieurs à 1815, les n° 10 et 11 légèrement postérieurs sont plus élaborés et plus lyriques. Toutefois les grands quatuors sont au nombre de quatre si l’on compte le mouvement isolé en ut mineur Quartettsatz, (quatuor n° 12), les quatuors n° 13 en la mineur Rosamonde, n° 14 en ré mineur La Jeune Fille et la Mort et le n° 15 en sol majeur. Tous sont postérieurs à 1820 et comptent parmi les plus grands quatuors jamais composés. Ces quatuors sont très différents de ceux de Beethoven, indiscutablement, Schubert a trouvé un style très original.
Le quatuor n° 14 en ré mineur La Jeune Fille et la Mort D 810 fut crée en janvier 1826. Son titre provient de son second mouvement andante qui consiste en une série de variations sur un thème provenant du lied éponyme sur un texte de Claudius. Ce quatuor tient dans l’œuvre de Schubert une place analogue à celui de la sonate en si bémol mineur Funèbre opus 35 chez Chopin (1). Dans les deux cas les mouvements lents ont un caractère funèbre et les finales sont des courses échevelées vers l’abime.
Le premier mouvement allegro est une formidable structure sonate construite à partir de deux thèmes, le premier fortissimo essentiellement rythmique et le second en fa majeur pianissimo très mélodieux et doux. Le contraste est d’abord total entre les deux thèmes mais par la suite le second va être intensément développé et deviendra de plus en plus impérieux. On aboutit alors à un passage à caractère orchestral : le second thème fortissimo passe par les quatre instruments tandis que les autres accompagnent avec un contrechant d’une puissance extraordinaire (mesures 83 à 100). Incroyables sont aussi les glissements enharmoniques des mesures 123 à 130, d’autant plus mystérieux qu’ils sont exprimés pianissimo. A l’issue d’une longue coda (mesures 310 à 340) basée sur le premier thème, ce mouvement tragique mais combatif se termine pianissimo de manière quasi Malhérienne !
L’andante en sol mineur est le mouvement qui me touche le moins. Trop de pathos dans ce thème varié comme dans la marche funèbre de la sonate de Chopin. Paradoxalement c’est la variation majeure que je préfère, un bref moment lumineux dans tout le quatuor.
Le génial Scherzo Allegro molto est d’une grande violence. On a du mal à comprendre comment quatre instruments à cordes peuvent produire une sonorité d’une telle puissance. Le violoncelle et l’alto jouent souvent à l’unisson tandis que les deux violons scandent le rythme en doubles cordes de manière quasi symphonique. Le scherzo s’achève par un sauvage unisson fortissimo. Le trio en ré majeur débute pianissimo et offre le plus vif contraste avec le scherzo. C’est une petite valse, rare moment de détente dans l’œuvre entière.
Le presto final en ré mineur 6/8 est comme on l’a déjà dit une cavalcade échevelée !. Cet énorme rondo (650 mesures ) débute piano et aboutit au second thème. Ce dernier en fa majeur con forza est d’une puissance exceptionnelle. Longuement développé, il aboutit à un passage ou les deux thèmes sont ingénieusement combinés. Le sentiment est toujours violent, attesté par des passages en doubles cordes, ou d’autres passages constamment fortissimo avec de sforzandos à chaque note. Le couplet central assez bref est un développement sur le premier thème ou plutôt sur une cellule issue de ce dernier qui donne lieu à un ostinato chromatique produisant un tourbillonnement au caractère presque bartokien.. La coda prestissimo termine l’œuvre dans un climat quasiment hystérique.
Un an plus tard Schubert achèvera cette glorieuse trilogie avec le quatuor n° 15 en sol majeur, aussi génial que le n° 14 avec toutefois un surcroît de profondeur et de mystère.
Annette Dasch Soprano Björn Colell Guitare Helmut Deutsch Piano Strasbourg Opéra, ONR, le 18 mai 2013
La première partie de ce concert était dévolue à des mélodies de Mauro Giuliani et Fernando Sor pour voix et guitare. Deux Lieder de Franz Schubert terminaient cette première partie. Chacun d'eux évoluaient dans une ambiance nocturne. Nachtstück D 672, écrit dans la tonalité rare d'ut dièse mineur, est un chef d'oeuvre, d'une intensité et d'une profondeur poignantes et il nous fut donné de découvrir ce Lied très connu, généralement accompagné par le piano, dans un arrangement pour guitare et voix.
La seconde partie du récital était entièrement consacrée à des Lieder de Schubert pour soprano et piano. On saura gré aux musiciens d'avoir choisi des Lieder relativement peu connus à côté de classiques tels An die Musik D547 ou bien Der Musensohn D764. Au cours de ses quinzième et seizième années, Franz Schubert s'intéressa à l'opéra seria et composa plusieurs scènes d'après Metastase dont Misero Pargoletto D42 et il est intéressant de découvrir des échos lointains de ce genre musical dans certains Lieder tels que Liane D298 et Liedesend D473. Ce dernier se présente en effet comme une grande scène dramatique à deux personnages : le roi et le barde avec des passages de style récitatif et d'autres plus mélodiques. Le ton est souvent grandiloquent et Schubert a noté sur la partition majestätisch! Todesmusik D758, An die Leier D 737 sont un peu dans le même style. Les artistes nous ont aussi réservé quelques pépites: le très célèbre Sehnsucht D879 et le plus rare Die Gebüsche D646, chant sublime qui mieux qu'un autre montre l'originalité de Schubert qui tout au long du chant nous mène dans un dédale harmonique fait de modulations incessantes, souvent enharmoniques, dans les tons les plus éloignés et les couleurs les plus changeantes.
J'ai passé une soirée riche en découvertes et en émotions.
Dépêchez vous de visionner ce spectacle somptueux et unique, cela ne durera pas! En plus c'est magnifiquement chanté avec Michael Schade dans le rôle titre
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mar 4 Nov - 11:16
FIERRABRAS Festival de Salzbourg 2014
FIERRABRAS, opéra héroïco-romantique en trois actes de Franz Schubert sur un livret de Josef Kuperweiser. Composé entre mai et octobre de l'année 1823, suite à une commande officielle du Karntnertor Theater, cet opéra ne fut pas représenté du vivant du compositeur qui de surcroit ne toucha pas un centime. Il faudra attendre 1897 pour qu'il soit enfin donné. Le festival de Salzbourg a fait preuve de beaucoup de courage pour produire une version en tous points remarquable de ce merveilleux opéra.
Remarquable pour trois raisons: -la qualité de la distribution: Michael Schade pour le rôle titre, Dorothea Röschling dans le rôle de Clorinda, Markus Werba dans celui de Roland et d'autres chanteurs que je ne connaissais pas et qui m'ont bluffé. Je les citerai plus loin. -l'intérêt de la mise en scène de Peter Stein. On n'oserait plus illustrer un opéra de Wagner avec les oripeaux médiévaux des années 1880 et sequentes. Peter Stein l'a osé pour Schubert et a gagné son pari. Les chevaliers bardés de fer et revêtus d'une chasuble blanche comme la neige sont ceux dont on a rêvé dans les imageries d'Epinal. Les Infidèles, eux sont tout en noir et affichent des mines patibulaires. Après s'être étripé, tout ce beau monde s'embrasse, Fierrabras, fils du Sultan, Sarrasin au grand coeur, se sacrifie pour qu'Emma dont il est amoureux, fille de Charlemagne, épouse Eginhard avec la bénédiction de son papa, la larme à l'oeil, le preux chevalier Roland s'unit avec Florinda, la soeur de Fierrabras, et Lieto fine comme il convient dans l'opéra seria dont visiblement le livret s'est inspiré. -l'incroyable beauté de la musique de Schubert, particulièrement inspiré dans cette oeuvre.
L'opéra commence avec le choeur des fileuses. On dirait vraiment que Schubert continue tout bonnement le fameux choeur du même nom de l'hiver des Saisons de Joseph Haydn. Quel passage de relais extraordinaire! On dirait qu'à vingt années de distance, Haydn et Schubert se donnent la main. Aucun plagiat, la personnalité de Schubert est bien présente et unique et c'est bien un hommage à Joseph Haydn auquel se livre avec sincérité et discrétion le compositeur de la symphonie inachevée, probablement contemporaine. Ensuite on va entrer dans le vif du sujet avec l'entrée triomphale de Charlemagne. Tout le long de l'opéra on sera sous le charme d'une musique fabuleuse où Schubert fait preuve d'une inspiration digne de ses plus grands chefs-d'oeuvre et d'une audace harmonique parfois sidérante.
Comme il se doit, la musique turque va retentir au troisième acte dans le palais du Sultan, grosse caisse, cymbales vont scander le rythme d'une sorte de marche funèbre qui anticipe de façon incroyable certains passages des symphonies et des Lieder de Gustav Mahler, notamment le premier mouvement de la 5ème symphonie en do dièse mineur.
Certes le style du drame romantique germanique n'est pas atteint ici, où on entend une synthèse du Singspiel, de l'oratorio avec quelques échos de l'opéra seria (que Schubert affectionnait, ses oeuvres de jeunesse en témoignent suffisamment) et du dramma eroicomico (Orlando paladino de Joseph Haydn par exemple). Par contre la musique est d'une densité et d'une nouveauté extraordinaire.
Dorothea Röschmann donne une interprétation bouleversante dans le rôle de Clorinda, une Princesse Sarrasine. Georg Zeppenfeld est un Charlemagne d'exception, sa belle voix de basse à la projection remarquable fait merveille dans les ensembles. Ces deux-là dominent la distribution. Michael Schade, ténor, Benjamin Bernheim (une révélation pour beaucoup de critiques d'opéra), ténor sont tous deux excellents dans les rôles de Fierrabras et Eginhard respectivement. Julia Kleiter campe d'une belle voix claire et avec beaucoup de charme, le personnage d'Emma… Excellents choeurs et le Wiener Philarmoniker qu'on ne présente plus, sous la baguette de Ingo Metzmacher.
On espère sans trop y croire que ce spectacle d'exception sera gravé pour les génération futures. L'oeuvre de Franz Schubert le mérite cent fois!
Dernière édition par Piero1809 le Sam 6 Fév - 9:41, édité 4 fois
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Dim 9 Nov - 10:20
Il existe un DVD de Fierrabras de très haut niveau avec un casting de luxe: Jonas Kaufmann dans le rôle titre! La mise en scène inspirée de Claus Guth et la direction musicale de Franz Weiser-Möst. La mise en scène est audacieuse et l'action est transposée à l'époque de Schubert, présent sur scène qui tire les ficelles comme un marionnettiste.
C'est donc un spectacle remarquable qui complète admirablement la version de Peter Stein. EMI Classics 00969 (DVD): Jonas Kaufmann, Juliane Banse, Christoph Strehl, László Polgár, Guido Gotzen, Franz Welser-Möst, conductor, Claus Guth, director, Chorus and Orchestra of the Zurich Opera House
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mer 27 Jan - 17:00
Le quatuor à cordes n° 15 en sol majeur D 884 de Franz Schubert est, selon le musicologue Harry Halbreich, un des plus beaux quatuors à cordes jamais composés. C'est aussi une oeuvre phare dont l'audace harmonique anticipe celle de musiciens futurs et en particulier Anton Bruckner.
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mer 27 Jan - 17:24
Ce n'est peut-être pas la meilleure version mais c'est celle qui respecte le tempo voulu par le compositeur. Je m'en explique dans mon article de Rundinella.
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mar 24 Mai - 11:41
Récital Pavol Breslik, ténor Amir Katz, piano
Die schöne Müllerin Franz Schubert Wilhelm Müller, texte
Das Wandern ! Wohin Halt ! Danksagung an den Bach Am Feirabend Der Neugierige Ungedulg Morgengrüss Des Müller's Blumen Thränenregen Mein ! Pause Mit den grünen Lautenbande der Jäger Eifersucht und Stolz Die liebe Farbe Die böse Farbe Teockne Blumen Der Müller und der Bach Des Baches Wiegenlied
Alors qu'en 1823 Schubert composait Die schöne Müllerin, il mettait la dernière main à son opéra le plus ambitieux, Fierrabras. Cet opéra comptait beaucoup pour lui et il y mit sa musique la plus novatrice et intense. Fierrabras ne fut jamais représenté du vivant de Schubert et grâce à de récentes représentations, on peut actuellement constater le hiatus entre la musique divine de Schubert et une dramaturgie hétéroclite, mélangeant médiévalisme de pacotille, le Singspiel et des relens d'opera seria d'un autre âge. Die schöne Müllerin est par contre une réussite totale, la musique est ici sous-tendue par un texte de qualité, une action dramatique en deux parties, la montée des sentiments, l'espérance mélée de doute avec Tränenregen et ses clins d'oeils mozartiens, culminant avec le ré majeur exultant de Mein ! (Elle est à moi) et après une pause extatique puis inquiète (Pause), l'angoisse avec l'irruption du chasseur (Der Jäger) puis le désespoir. L'unité, attribut suprême de l'oeuvre d'art, est ici présente comme elle s'imposera dans l'ultime cycle de mélodies du Winterreise. Trois personnages : l'apprenti, la meunière et le chasseur ; une seule couleur, le vert : d'abord couleur chérie : le vert de la nature, du ruban de la meunière, (Die liebe farbe) puis couleur maudite, celle du chasseur (Die böse Farbe). Il y a aussi le ruisseau omniprésent qui actionne le moulin et dont le clapotis obstiné se fait écho des amours et des peines de l'apprenti. Le ruisseau set un personnage à part entière s'exprimant avec la voix du piano mais exceptionnellement incarné par le chant dans l'avant dernier Lied Der Muller und der Bach. Au plan tonal, les mélodies de la première partie sont comme on peut s'y attendre majoritairement dans le mode majeur alors que le mode mineur domine dans la seconde partie. Dans l'avant dernier Lied Der Müller und der Bach, on est en sol mineur et on attend tout naturellement une conclusion en si bémol, le relatif majeur de sol mineur et la tonalité initiale des deux parties de l'oeuvre mais Schubert nous surprend dans la sublime berceuse finale, Des Baches Wiegenlied, avec la tonalité très éloignée de mi majeur, trois tons entiers plus bas que le si bémol initial. Puccini franchira ce même espace sonore de façon autrement plus tonitruante dans les accords initiaux de Tosca.
Pavol Breslik a effectué sa jeune carrière dans l'opéra où il débute en 2002 avec des rôles comme Lenski, Alfredo, Tamino, Don Ottavio, Lohengrin. Sa typologie vocale m'a paru celle d'un ténor plutôt léger avec paradoxalement un timbre relativement sombre. L'ambitus des Lieder de Die schöne Mullerin est relativement restreint et la dynamique sonore se déroule le plus souvent piano ou mezzo forte. Le chanteur ne m'a pas paru très à l'aise dans les rares aigus forte, par contre sa ligne de chant fut souveraine dans toute l'étendue de sa tessiture dans les nombreux passages piano et surtout pianissimo; son chant fut alors émis avec un superbe legato et des nuances épousant les infinies subtilités de la musique et d'un texte si coloré. Les Lieder, les plus intenses du cycle et notamment Der Neugierige ou bien Des Baches Wiegenlied, ont révélé également les qualités expressives exceptionnelles de ce chanteur.
Dans ce cycle de Lieder, le piano n'a presqu'aucun rôle thématique et se borne à un accompagnement. Amir Katz a représenté le ruisseau dans tous ses états, véhément quand par sa force il doit actionner le moulin, ou clapotant joyeusement quand il doit accompagner les amours de l'apprenti meunier. Le pianiste a rempli son rôle avec discrétion et a soutenu avec beaucoup d'efficacité et de sensibilité le chanteur. Ses préludes et postludes joués avec beaucoup d'émotion et de concentration ont fait de ce récital un tout organique. Dans le Roi des aulnes, joué en bis, il a pu exprimer l'étendue de sa virtuosité ainsi que sa technique impeccable.
Cet article est une copie de mon compte rendu de ce récital pour Odb-opéra
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Dim 19 Fév - 19:56
Symphonie n° 5 en si bémol majeur D 485
Composée en 1816, cette divine symphonie de Franz Schubert est précieuse à plus d'un titre. On peut la juger anachronique. Composée bien après les septième et huitième symphonies de Beethoven, elle regarde surtout du côté de Haydn et de Mozart et elle possède également un côté symphonie de chambre qui la rend très attachante. En effet, l'orchestration sans clarinettes, ni trompettes, ni timbales, est très proche de celle de la symphonie n° 33 K 319 de Wolfgang Mozart (qui ne comporte pas de flûtes) ou la symphonie n° 71 de Giuseppe Haydn, toutes deux composées en 1779 dans la même tonalité de si bémol majeur. En outre, l'esprit qui règne dans les trois oeuvres est très voisin.
Allegro, 2/2, structure sonate. Après une introduction poétique des vents, le thème inoubliable est présenté pianissimo en imitations entre les violons et les basses. Ce thème admirable se maintient pendant quarante mesures et son souffle semble inépuisable. Après un pont consistant en rythmes pointés énergiques issus du thème initial, le deuxième thème très mozartien, ressemble au deuxième thème du finale de la symphonie n° 35 en ré majeur de Mozart, dite Hafner, et donne lieu à de belles modulations dans des tonalités éloignées. Dans ce mouvement comme dans ceux qui suivent, la coupe, les thèmes sont mozartiens ou haydniens mais l'art modulatoire n'appartient qu'à Schubert. Cette capacité d'utiliser le changement de tonalité comme moyen d'expression annonce les grandes oeuvres symphoniques et la musique de chambre postérieures à 1820, comme le quatuor à cordes n° 12 en do mineur inachevé, quartettsatz, D 703, qui inaugure une nouvelle période dans l'art du compositeur. Franz Schubert acquiert alors son style propre, distinct à la fois de ses prédécesseurs et de Beethoven, personnalité qu'il admirait beaucoup et probablement craignait un peu..
Andante con moto, mi bémol majeur, 6/8, forme rondo. Le thème principal du refrain rappelle le mouvement lent de plusieurs symphonies Londoniennes de Joseph Haydn (la symphonie n° 104 par exemple). L'orchestration dans laquelle les bois jouent un grand rôle, est plutôt mozartienne. Une merveilleuse modulation romantique nous emmène en do bémol majeur, tonalité dans laquelle débute un couplet aussi mélodieux que le refrain. Ce couplet très lyrique donne aux bois beaucoup d'importance tandis que les altos accompagnent de sextolets très expressifs. Les modulations sont nombreuses notamment une superbe modulation enharmonique, permettant de passer de do bémol majeur à si mineur. Une inflexion des bois rappelle curieusement un passage de Cosi fan Tutte. Ce schéma refrain plus couplet se répète encore une fois mais le couplet, lors de sa seconde apparition, est substantiellement modifié. Après un dernier retour du refrain, la coda de ce mouvement, à la fois sereine et émouvante est franchement schubertienne avec ses modulations si poétiques.
Menuetto, allegro molto, do mineur, 3/4. C'est un scherzo, partie la plus romantique de la symphonie, que l'on rapproche souvent, à tort, à mon humble avis, du menuet de la symphonie n° 40 de Mozart. L'esprit qui règne dans ce scherzo me semble très différent et me fait plutôt penser à Schumann. Le ravissant trio en mi bémol majeur, n'appartient, lui, qu'à Schubert!
Allegro vivace, 2/4, structure sonate. Le thème principal léger et spirituel est typique de la manière de Joseph Haydn. Après un pont véhément en si bémol mineur, le second thème en fa majeur est très mélodieux et se distingue par des incursions romantiques vers les tonalités mineures. Le développement est basé sur le thème initial en imitations entre les violons et les basses. Un motif nouveau consistant en une courte gamme chromatique vient enrichir le développement. La réexposition est voisine de l'exposition, à la différence près que le pont fait l'objet d'un nouveau développement très énergique et la symphonie se termine dans l'insouciance et la bonne humeur.
Dernière édition par Piero1809 le Sam 18 Mar - 12:43, édité 25 fois
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mar 21 Fév - 9:32
L'interprétation de Charles Mackerras de la symphonie n° 5 en si bémol de Schubert, à la tête de The Orchestra of the age of Enlightenment, est superlative et au dessus de tout éloge. Le couplage avec les symphonies n° 8 et 9 est évidemment idéal.
Haydn Administrateur
Messages : 166 Points : 86 Date d'inscription : 07/08/2007
Sujet: Re: Franz SCHUBERT (1797-1828) Mar 21 Nov - 13:47