La
symphonie n° 21 en la majeur fut composée par Joseph Haydn en 1764, probablement en même temps que la symphonie beaucoup plus connue en mi bémol dite
Le Philosophe avec laquelle elle partage exactement la même coupe. Les deux oeuvres comportent les mouvements suivants: un adagio solennel, un mouvement rapide, un menuet et un presto final. Cette organisation est typique de la symphonie d'église (1).
L'
Adagio qui ouvre l'oeuvre est particulièrement remarquable. Il consiste en passages alternés confiés aux cordes et aux vents. Aux figurations de caractère
baroque des cordes répondent les mélodies plus "
modernes" confiées aux vents. Au milieu du mouvement une marche harmonique initiée par les basses se communique à toutes les cordes dans un grand crescendo au sentiment religieux. A la fin les deux groupes s'unissent et la sonorité acquiert une grande plénitude.
Le magnifique
Presto qui suit nous emmène dans un tourbillon très "Sturm und Drang". Aucune pause, dans ce morceau d'un seul tenant au rythme impitoyable dans lequel les motifs sont difficiles à distinguer tant le mouvement est emporté. C'est pourtant une
structure sonate munie d'un magnifique développement. Ce dernier débute avec un motif accompagné par les cors issu du thème principal du morceau. Ce motif fait l'objet d'imitations entre violons et basses et est accompagné par des tenues très dramatiques des cors. Comme on l'a vu dans d'autres oeuvres contemporaines de Haydn, la
réexposition est amputée du thème initial et le développement s'enchaine sur le motif cité plus haut.
Le
Menuetto et trio suivant est remarquable à plus d'un titre, le menuetto proprement dit ressemble au finale du concerto pour orgue n° 6 en fa majeur (HobXVIII.6) et à une autre oeuvre plus connue d'un
autre compositeur que je vous laisse deviner. Le menuetto consiste en "repons" (2) entre l'orchestre au complet et un concertino de solistes.
L'
Allegro molto final retrouve l'énergie du second mouvement. La violence du rythme et les nombreux contretemps annoncent des pages tardives de Haydn telles que le finale du quatuor en mi bémol opus 76 n°6 de 1797.
La symphonie n°21 est une de mes préférées parmi les symphonies de "jeunesse" de Haydn.
(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988, pp. 841-2.
(2)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Répons