Joseph Haydn
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Joseph Haydn

(1732-1809)
 
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 Symphonie n° 95 en ut mineur

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Piero1809
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MessageSujet: Symphonie n° 95 en ut mineur   Symphonie n° 95 en ut mineur Icon_minitimeSam 22 Mai - 9:52

La symphonie n° 95 en ut mineur date de 1791, première année passée à Londres par Joseph Haydn. Elle est probablement une des premières des six Londoniennes composées entre 1791 et 1792. C'est la seule parmi les 12 Londoniennes ne comportant pas d'introduction lente, c'est aussi la seule écrite dans une tonalité mineure. Le mode mineur ne se maintient pas tout au long de la symphonie. La fin du premier mouvement est en ut majeur, l'andante est en mi bémol majeur et le finale en ut majeur. Rappelons ici que les symphonies Londoniennes ont été passablement dénaturées par les éditions successives, involontairement du fait d'erreurs typographiques ou volontairement du fait de falsifications effectuées en fonctions des modes et des époques. Une étude critique des sources disponibles a été entreprise au cours du 20ème siècle par plusieurs musicologues dont H.C. Robbins Landon. Les réviseurs furent aidés par la découverte récente de copies authentiques datant de 1792 et 1793 si bien qu'il est désormais possible d'exécuter ces oeuvres telles qu'elles furent conçues par leur créateur (1). L'instrumentation des six premières Londoniennes comporte deux flûtes, deux hautbois, deux bassons, deux cors, deux trompettes, deux timbales et le quintette à cordes à l'exception des n° 95 et 98 qui ne possèdent qu'une flûte.

Le premier mouvement allegro est plein de contrastes. Le premier thème s'ouvre fortissimo par cinq notes staccato à l'unisson par tout l'orchestre. A ce puissant motif répond une phrase assez longue du premier violon marquée dolce (doux) sur la partition. Puis le premier motif affirme sa primauté lors d'un passage rappelant les symphonies "Sturm und Drang" de 1770-2. On arrive très vite au relatif majeur puis au second thème. Ce dernier léger et spirituel contraste fortement avec le début sombre et farouche de la symphonie. Il est joué par les violons piano et accompagné par la flûte, le basson et les cors et on arrive bientôt aux barres de mesures. Le développement (60 mesures) est aussi long que l'exposition, il est principalement basé sur les cinq premières notes du thème. Ce motif est très travaillé et fait l'objet de magnifiques modulations, des chromatismes hardis et de progressions harmoniques dramatiques. Curieusement ce développement s'enchaîne sur la réponse piano des violons au motif de départ et presque immédiatement on passe au second thème cette fois dans la lumineuse tonalité d'ut majeur et toutes les sombres pensées sont balayées dans la brillante péroraison finale.

L'andante en mi bémol majeur 6/8 surprend après l'ut majeur de la fin du premier mouvement. Il se compose d'un thème suivi de trois variations. Le thème en deux parties est entouré de doubles barres de reprises. Il est énoncé par le quintette à cordes, les vents se taisent. Ce thème possède un grand charme mélodique. Dans la première variation, le thème est d'abord confié au violoncelle solo dans son registre aigu c'est ensuite le premier violon qui prend le relai avec une broderie en triolets de doubles croches puis le violoncelle s'empare de ces triolets tandis que les vents se taisent toujours. Les vents interviennent dans la variation mineure (mi bémol mineur) sous forme de quelques accords à l'unisson fortissimo interrompant une phrase très expressive des premiers violons. Des triples croches jouées par les violons viennent agrémenter la troisième variation. Le passage le plus émouvant se trouve dans la coda: le premier violon reprend très doucement la mélodie du début inchangée avec une harmonisation extraordinaire faite de glissements chromatiques qui transfigurent le thème. Deux accords fortissimo joués par tout l'orchestre mettent un point final à ce très bel andante.

Le magnifique menuetto en ut mineur est remarquable à plus d'un titre. Il débute par un thème piano aux cordes et se poursuit forte à tout l'orchestre, réponse ressemblant beaucoup au thème de l'andante. La fin de la seconde partie est très dramatique: les violons jouent une mélodie dérivée du thème tandis qu'un si bécarre obstiné aux altos frotte délicieusement avec le do des basses. Un vétilleux solo de violoncelle fait office de trio tandis que les vents se taisent.

Le finale Vivace 2/2 en ut majeur a une structure très particulière. Le thème en deux parties est encadré par de doubles barres de mesures. Ce thème d'allule légère ne fait pas du tout prévoir ce qui va suivre: d'abord un premier fugato consistant en trois entrées de fugue avec chaque fois un contrechant mais le contrepoint cesse bientôt et laisse la place à une brillante ritournelle orchestrale. On s'attend à un retour du thème à la manière d'un rondo et c'est bien le thème qui reparaît mais sous forme de nouvelles entrées de fugue. Cet épisode contrapuntique extrêmement dynamique est plus développé que le précédent, il s'enchaîne à un retour du "refrain" suivi par un court épisode contrapuntique. Un puissant fortissimo de tout l'orchestre assorti à une brutale modulation en ut mineur ouvre la coda qui à travers un fugace retour du "refrain" aboutit à l'éclatante fanfare terminale. On a comparé souvent ce finale avec celui de la symphonie Jupiter KV 551 de Mozart et cela dès les premières auditions de cette symphonie (1). Pour ma part je ne vois pas de ressemblances nonobstant le fait que tous les deux finales font usage du contrepoint.

(1) Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard, 1988, pp1284-92.
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MessageSujet: Re: Symphonie n° 95 en ut mineur   Symphonie n° 95 en ut mineur Icon_minitimeDim 15 Mai - 22:50

J'ai écouté la symphonie n° 95 en ut mineur de Joseph Haydn au concert dans le cadre exceptionnel de l'abbatiale baroque d'Ebersmunster, interprétée par l'Orchestre de chambre du Luxembourg "Les Musiciens". Cette symphonie a été analysée dans ce forum.
Bonne exécution d'ensemble avec un très beau premier mouvement dans lequel le contraste entre le premier et le second thème est parfaitement amené. Le chef fait toutes les reprises dans le menuet ce qui n'est pas trop génant ici car ce menuet est assez court et très dense. Je fais une petite réserve concernant la coda du menuet, point culminant du mouvement. Il est essentiel que les altos soient bien en évidence, ces instruments jouent un si bécarre essentiel car il frotte très hardiment avec le do des basses, des cors et des trompettes. Malheureusement ces derniers jouaient trop fort et les altos m'ont semblé noyés!

La deuxième partie du concert a donné lieu à une superbe exécution de la remarquable messe en ré majeur opus 86 d'Antonin Dvorak.

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