Le Contrat de Haydn
Il est dressé à Vienne le 1er mai 1761. Un exemplaire en sera gardé par Haydn jusqu’à sa mort.
Intitulé Convention et Règles de conduite du vice-maître de chapelle, il débute ainsi : ….Joseph Heyden, natif de Rohrau en Autriche, est accepté et engagé au service de Son Altesse Sérénissime Paul Anton Eszterhazy et Galantha, prince du Saint Empire Romain, comme vice-maître de chapelle, dans les conditions suivantes : suivent quatorze articles (1).
Cette série d’articles pourrait sembler contraignante voire humiliante mais elle visait principalement à ce que l’autorité de Haydn vis à vis de ses subordonnés et à travers elle, l’autorité du prince sur toute sa maisonnée et son personnel de cour, soient assurées.
La situation de Haydn était même privilégiée car l'article IV de son contrat de Kapellmeister, stipulant que chaque fois que son Altesse Sérenissime, l'ordonnera, Haydn devra composer toute musique que pourra commander son Altesse et indiquant un droit d'exclusivité absolu sur les oeuvres nouvellement composées, ne fut en fait pratiquement jamais appliqué... (1)
Ainsi quand Haydn avait terminé son écrasant travail de vice-Kapellmeister, puis de Kapellmeister consistant essentiellement à partir de 1775 en la direction musicale de l'opéra d'Eszterhazà, il pouvait s'adonner à sa tâche favorite, la composition d'oeuvres instrumentales et tout particulièrement de symphonies. Ces dernières pouvaient être testées in situ sur l'orchestre d'Eszterhàza (petit mais complet, excepté les clarinettes) avant d'être envoyées à ses commanditaires et(ou) éditeurs.
A noter également que Haydn composa pour son prince entre 1765 et 1775 plus de 120 trios pour baryton, alto et violoncelle.
Les fonctionnaires princiers étaient divisés en trois catégories : officiers, serviteurs en livrée et valets. Haydn avait le titre d’officier. Nicolas le Magnifique succéda rapidement à son frère Paul Anton et garda pendant 28 ans jusqu’à sa mort en 1790 Haydn à son service.
(1) Pour plus de détails lire: Marc Vignal, Joseph Haydn, Fayard 1988, pp 81-91.